Alors que toutes les attentions sont focalisées sur les reflex à 10 millions de pixels à moins de 1 000 euros, une autre bataille commerciale se déroule également sur les boîtiers d’entrée de gamme aux alentours de 600 euros.Conscient de l’importance d’être présent sur ce marché (le choix d’une marque pour un premier achat conditionne peut-être les futures acquisitions), Nikon propose pour cette fin d’année un intéressant reflex à 6 millions de pixels qui ravira les premiers acquéreurs ou les photographes souhaitant s’équiper d’un second boîtier à moindres frais.
Un vrai Nikon
Pour moins de 600 euros, Nikon propose donc un kit comprenant un reflex D40 et un nouvel objectif AF-S DX 18-55 mm F:3,5-5,6 G ED II. Pour atteindre ce prix, Nikon a dû assumer quelques concessions technologiques. Pour autant, le D40 n’est pas un reflex au rabais et joue plutôt les tendances actuelles avec un châssis aux dimensions plus que réduites (12,6 x 9,5 x 14,3 cm pour 776 g). Outre le confort que cela procure pour le rangement, le boîtier est également plus facilement manipulable par une femme, cible privilégiée du nouveau Nikon D40. Si la prise en main est un peu déroutante (petite taille), la poignée relativement volumineuse assure une bonne préhension. Pour le prix, la finition est impeccable et le revêtement plastique assure une bonne prise en main. Un coup d’?”il dans le viseur confirme bien le positionnement du boîtier en entrée de gamme.Le grossissement de 0,8x est faible (surtout après avoir essayé un D80, par exemple) et, si la visée est relativement claire, elle reste très (trop) petite pour un confort optimum. Il sera donc pratiquement impossible de réaliser une mise au point manuelle (la bague est par ailleurs très fine…). Pour la petite histoire, le D40 n’est compatible qu’avec les objectifs Nikkor AF-S qui intègrent une motorisation interne (certains anciens modèles AF-I sont également compatibles).La monture reste naturellement compatible avec toute la gamme Nikkor mais, pour les objectifs non motorisés, la mise au point devra s’effectuer manuellement. Le D40 bénéficie toutefois d’un parc de vingt optiques AF-S, ce qui, pour des débutants, est amplement suffisant.
Confort d’utilisation
Souvent critiquée dans nos colonnes, l’interface Nikon subit sur le D40 de profonds changements. Le plus radical est la présence des informations de prise de vue sur l’écran LCD arrière de l’appareil. Vous pouvez vérifier en permanence la taille et la qualité des images, la sensibilité, le mode autofocus, la mesure de la lumière, la correction d’exposition, l’ouverture du diaphragme, la vitesse… Rien ne manque.Summum de l’efficacité, une simple pression sur un bouton ‘ i ‘ situé à l’arrière du boîtier vous fait accéder directement aux réglages des différents paramètres énumérés précédemment, le tout étant complété par des imagettes d’exemples et une aide textuelle précise et concise. Bravo Nikon ! C’est simple, efficace et finalement assez proche de ce que l’on trouve déjà sur les compacts.Plus anecdotique, vous pouvez afficher ces informations selon trois modes : classique, graphique ou personnalisé. Ce dernier permet d’afficher une image en guise de fond d’écran. Pour le reste, peu de changements. Les menus sont toujours trop denses et trop linéaires pour réellement satisfaire un béotien en photographie numérique. Le boîtier présente une interface quelque peu spartiate mais bien pensée. Un ingénieux bouton personnalisable situé sur le flanc gauche de l’appareil donne par exemple la possibilité de modifier rapidement la balance des blancs, la sensibilité, la qualité des images, le retardateur ou le mode Rafale. Le D40 dispose d’un module AF trois points, rapide et précis, qui, malgré une couverture de champ moins importante, rend l’utilisation du D40 très agréable, même si l’on note un manque de souplesse flagrant.
D’excellentes images
Le capteur qui équipe le D40 est bien connu car il était au c?”ur des précédents modèles D70, D70s et D50. Au vu des résultats obtenus par les puissants algorithmes de traitement des logiciels comme DxO sur les images produites par ces capteurs, nous pouvions espérer une nette amélioration de la qualité de ces dernières. Bienheureux, le D40 hérite directement des innovations introduites dans le D80. Avec ces nouveaux algorithmes, le ‘ vieux ‘ capteur montre qu’il dispose encore de nombreuses ressources et les images produites par un D40 donneraient presque envie de jeter définitivement son D70 au placard. C’est au niveau du bruit numérique que les progrès sont les plus sensibles. Jusqu’à 800 ISO, le moutonnement coloré si caractéristique est désormais pratiquement imperceptible.Au-delà, le moutonnement est visible et les détails grignotés. Le nouvel objectif AF-S DX 18-55 mm II est relativement agréable à utiliser et délivre des images bien détaillées. À qui s’adresse ce nouveau Nikon ? Cerné par un Canon 400D très agressif (720 euros en kit sur Internet) et plus complet, le D40 séduira avant tout les personnes qui privilégient la simplicité d’utilisation et dont le budget maximal ne doit pas dépasser 600 euros. Avec un objectif 18-135 mm, les bridges trouveront un sérieux concurrent.
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