Si la vente de produits high-tech subit une crise, les fabricants n’auront à s’en prendre qu’à eux-mêmes. Alors que, dans le domaine automobile, les R16, CX et autres dénominations ésotériques ont, depuis belle lurette, laissé la place aux pimpantes Mégane, Xara, Yaris ou Corolla, noms jugés plus vendeurs, nous devons encore nous battre, pour choisir notre caméscope, entre le DCR-PC55 et le NV-GS35. Pour le téléphone, vous préférez le 3250 ou le 6270 ? Etes-vous prêt à craquer pour un baladeur MPIO FY500 ou plutôt pour un GoGear SA 177 ?Une platine DVD vous tente ? Prenez donc la DSM-320RD ! Quant au lecteur de DVD de voiture, pas d’hésitation : c’est le MP 4BAG82HYDX qu’il vous faut. Bien sûr, aucun de ces noms n’est inventé ; tous existent bel et bien, et on ne peut qu’admirer l’imagination des services marketing pour décrocher le pompon du plus compliqué à retenir. Pour ce qui est du plus difficile à prononcer, notre choix va à l’appareil photo de Pentax, baptisé *istDL, que seuls les ploucs appelleront ‘ astérisque ist DL ‘, alors qu’il faut lire, bien évidemment, ‘ starist DL ‘… Bien sûr, certains font des efforts pour trouver un petit nom à leurs modèles. Mais ceux-ci sont tellement génériques que seul le chiffre mentionné après permet de les distinguer.Prenez les appareils photo, par exemple. Chez Fuji, ils s’appellent tous Finepix ; chez Pentax, Optio ; chez Kodak, EasyShare… Idem pour les PC : HP n’a que des Pavilion, quand Packard-Bell fait un peu mieux, qui distingue les EasyNote (portables) des iMedia (PC de bureau). Mais tous ces chiffres qui suivent, ont-ils un sens ? On avait une lueur d’espoir avec les 6423 et 6425… on se disait : bon, c’est un processeur 64 bits. Raté, car voici venir le 6516 et même le 5223 qui, à coup sûr, ne renferme pas de processeur 52 bits !Et chez Sony, allez donc comprendre pourquoi le Cyber-Shot M2 est un minuscule ultracompact à 5 mégapixels et le Cyber-Shot R1, sorti presque en même temps, un imposant bridge à capteur de 10 mégapixels. Vu le peu de progrès en la matière, il faut croire que même si ces dénominations n’aident guère le consommateur à s’y retrouver, elles ne pénalisent pas les ventes. Peut-être même que je me trompe et qu’une suite de chiffres et de lettres, ça fait plus high-tech. Mais tant qu’à rester surréalistes, les constructeurs pourraient prendre exemple sur Marcel Duchamp qui, lorsqu’il a dessiné des moustaches à la Joconde, a baptisé son tableau LHOOQ. Au moins, ce serait drôle.
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