Firefox ; on ne parle que de lui, en ce moment. Jusque sur les antennes des radios et des télés généralistes. Pourquoi tant de bruit pour un navigateur Internet ? Objectivement, les raisons sont assez minces. Certes, Firefox
est gratuit ; mais Internet Explorer aussi.Certes, il est plus pratique ; mais ce n’est pas le premier. Certes, il est moins perméable aux virus ; mais s’il rencontre vraiment un grand succès, il risque lui aussi d’intéresser les pirates, et rien ne dit qu’il saura
contenir leurs assauts. Seulement voilà : il s’attaque de front à un programme Microsoft, et surtout, c’est un logiciel libre, c’est-à-dire qui peut être exploité sans contrainte et amélioré par tous. Et c’est cela qui plaît
intellectuellement surtout, car aucun utilisateur, même assez avancé, n’est capable de modifier un logiciel en employant son code source ! Mais le seul fait que certains le fassent et mettent le résultat de leur travail à la disposition de tous
est perçu comme un acte de résistance ; un David collectif contre le Goliath du logiciel. Bien sûr, il y avait déjà Linux. Mais ce système d’exploitation alternatif reste essentiellement cantonné à l’entreprise et à un cercle de
‘ militants ‘ anti-Microsoft. Alors que cette fois, chacun peut apporter sa pierre à la fronde collective contre Bill Gates… sans pour autant renoncer au confort d’utilisation auquel Microsoft,
avouons-le, nous a habitués. Et dans ces conditions, manifestement, il y a du monde pour la jeter, la pierre ! D’autant plus volontiers que Firefox vient justement concurrencer le navigateur Internet dont l’intégration à Windows fut le motif
d’un retentissant procès pour entrave à la concurrence qui a finalement tourné court grâce à l’obligeance de l’administration Bush. Alors, simple mouvement d’humeur idéologique, anti-Bush, anti-Gates, donc antihégémonisme américain ?
Peut-être, et il est vrai que c’est dans l’air du temps. Mais au-delà de l’idéologie, si l’on doit se réjouir de l’apparition de logiciels libres ‘ grand public ‘, c’est simplement au nom de
l’antihégémonie commerciale, car celle-ci finit toujours par étouffer les progrès qui la menacent. Or, face à un géant installé sur le marché comme l’est Microsoft, difficile de combattre avec les mêmes armes ; seule une initiative collective,
gratuite et désintéressée, donc incontrôlable, a une chance de relancer efficacement la concurrence.A vos cailloux !
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.