Au départ, tout aurait dû être simple. Ceux qui optaient pour un Macintosh étaient voués au système Mac OS conçu par Apple. Pour les autres, possesseurs de PC à base de processeur Intel, AMD ou autre, ce serait Windows. Mais en 1991 débarque Linux, un nouveau système créé par un étudiant finlandais. Sa particularité : il est gratuit et les utilisateurs le modifient selon leurs besoins. Très vite, Linux est le porte-drapeau des anti-Windows. Des entreprises et des collectivités l’adoptent par souci d’économie. Le grand public traîne un peu, mais la communauté Linux est toujours plus nombreuse.Concrètement, changer de système et passer à Linux peut effrayer. Notamment ceux qui veulent seulement que ça marche, qui ne sont pas passionnés de la bidouille micro. Une solution pour se lancer sur Linux ? MandrakeMove : basé sur Mandrakelinux 9.2, ce logiciel donne accès à Linux sur tout PC, sans rien installer sur le disque dur, donc rien désinstaller. De plus, ce Linux est nomade. Prenez le CD, la configuration et les documents sont sur la clé USB ! Que demander de plus pour s’initier ?
Démarrage
La phase de démarrage (sans installation) est assez simple. Il suffit de brancher la clé USB sur une prise, d’insérer le CD-Rom dans le lecteur et de redémarrer son PC. Il faut s’assurer au préalable que le PC est correctement configuré pour démarrer à partir du CD-Rom (réglage dans le bios). Après quelques secondes, une première fenêtre invite à presser la touche Enter puis la configuration commence : désignation du français comme langue par défaut, acceptation de la licence, détection de la clé USB. Suivent l’identification de la souris et du clavier, puis l’inscription d’un nom d’utilisateur et d’un mot de passe. Tout est réalisé en quelques minutes très facilement. Seule embûche : toutes les clés USB ne sont pas acceptées. La liste publiée sur le site de l’éditeur n’est pas exhaustive, et nous avons dû essayer plusieurs clés avant d’en trouver une compatible.
Premier contact
L’interface, plutôt sobre, apparaît. L’environnement graphique KDE affiche un gros logo au centre, une barre des tâches, des icônes, un menu Démarrer comparable à celui de Windows… finalement, rien de dépaysant. Sauf, peut-être, la possibilité intéressante de créer jusqu’à 16 bureaux virtuels. La prise en main est aisée pour partir à la découverte des logiciels et services intégrés. Bonne surprise : tout y est, et même plus ! A commencer par la suite OpenOffice, équivalent de la suite bureautique Office de Microsoft : traitement de texte, tableur, logiciel de présentation. A priori, ils n’ont rien à envier à Word, Excel et Power Point. Un rapide examen suffit à reconnaître un outil de gestion de compte personnel, un carnet d’adresses, un agenda, des logiciels de capture d’écran, fax, gravure, retouche et gestion d’images, numérisation et reconnaissance de caractères, et acquisition d’image pour un appareil photo numérique. Rien ne manque pour la connexion Internet : un navigateur Web, des logiciels de messagerie électronique et instantanée (permettant de tchater sur AIM, ICQ, MSN et Yahoo), de visio-conférence et même un pare-feu (firewall). Sans oublier un lecteur multimédia pour les CD et DVD. Bref, c’est vraiment l’opulence. Quand on compare le prix de MandrakeMove (environ 30 euros) avec celui de Windows XP (plus de 100 euros), qui n’intègre pas notamment de suite bureautique, y’a pas photo !
Gestion des périphériques
Les périphériques vont-ils fonctionner ? La connexion Internet et la configuration du logiciel de messagerie sont-elles faciles à mettre en place ? Pour répondre à cette série de questions, rendez-vous au centre de contrôle Mandrake dont l’icône trône sur le bureau.A première vue, tout est simple, puisque la détection automatique est de rigueur dès lors que l’on clique sur les diverses icônes. Ainsi, pas de problème pour l’imprimante, le graveur, la carte graphique et la carte son. En revanche, notre scanner (qui utilise une prise parallèle) est moins chanceux car il n’est pas supporté par cette version de Mandrakelinux. Autres petits soucis : l’écran n’est pas reconnu (ce qui rend le réglage de définition à 1 280 x 1 024 points impossible) et l’appareil photo numérique est simplement identifié comme un disque dur externe.
Internet et courrier électronique
La connexion Internet est également initialisée à partir du centre de contrôle. Là aussi, la simplicité est au rendez-vous puisque la détection automatique du modem se fait en quelques secondes via l’assistant de connexion. Le navigateur Konqueror, qui fourmille de fonctions, reste en tout point comparable à Internet Explorer.Pour le courrier électronique, la configuration se fait via le logiciel KMail. Rien de très dépaysant : comme n’importe quel logiciel similaire, il suffit d’indiquer les informations personnelles (nom, courrier entrant et sortant) données par le fournisseur d’accès en cliquant sur les différents onglets. En quelques secondes, l’envoi et la réception de courriels sont parfaitement opérationnels.
Lecture des CD et DVD
En cliquant sur l’icône du lecteur multimédia située sur le bureau, le CD MandrakeMove est automatiquement éjecté pour libérer le lecteur. Il n’est donc pas nécessaire d’en posséder un deuxième. A l’insertion d’un disque (CD-Audio, VCD, DVD), le logiciel Totem s’ouvre, à la condition que Konqueror ou d’autres logiciels soient fermés. La lecture du contenu multimédia fonctionne très bien.
Récupération et conversion de fichiers
Comment récupérer des documents depuis le disque dur ? Sont-ils compatibles ? La question mérite d’être posée… Et c’est là que c’est nettement moins pratique qu’avec l’explorateur de Windows. Le système varie en effet sensiblement : les disques durs et partitions sont ‘ montés ‘ dans un répertoire. Il faut se plonger dans la documentation pour savoir qu’il faut alors taper dans le navigateur /mnt afin d’accéder aux disques et aux partitions.A noter que, si l’on utilise MandrakeMove sur un PC avec Windows XP protégé par un mot de passe au démarrage (dans Windows, pas dans le bios), tout le contenu du disque est accessible. La sélection d’un fichier se fait ensuite via des boîtes de dialogue classiques. Côté compatibilité, rien à dire. Nos tests sont tous positifs. Les documents Word ou Excel peuvent être importés puis lus et enregistrés sur la clé USB au format OpenOffice. Pas de problème non plus pour lire les images, les fichiers PDF, les fichiers MP3 ou les vidéos DivX.
Verdict
L’impression globale est plutôt bonne, bien que quelques problèmes viennent assombrir ce bilan : des soucis de reconnaissance du matériel, d’impression, de gravure et de réglage (comme le dérèglement de l’horloge et la clé USB non détectée à chaque redémarrage). Parfois, des bugs obligent à un redémarrage. Ces petits dysfonctionnements stimuleront sans doute les bidouilleurs, mais pourraient bien rebuter les novices. Certes, chaque problème a sa solution. Mais, à l’instar des aides de Windows, celles de Linux ne sont pas non plus toujours parfaites et mériteraient d’être améliorées sur quelques points
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