Pour percer dans le monde de la musique, le parcours du combattant est depuis longtemps bien balisé. Petit manuel à l’usage des aspirants : investir dans l’enregistrement d’une maquette, l’envoyer aux maisons de disques, multiplier les concerts, inviter les directeurs artistiques, bref, faire parler de soi à tout prix et beaucoup croiser les doigts. C’en est toujours ainsi, à un gros détail près : Internet ! Tous les musiciens peuvent s’y exposer et s’y produire. C’est relativement facile et pas trop cher. Le plus compliqué restant de se faire remarquer parmi les milliers d’autres groupes qui ont eu la même idée, créer le ‘ buzz ‘ qui attirera les internautes et les incitera à venir aux concerts ou à acheter la musique. Pour un Arctic Monkeys dont tous les médias rapportent l’ascension météorique sur le Web, beaucoup de groupes galèrent en ne vendant que quelques morceaux par mois avant de signer avec un label. ‘ Un groupe ne peut pas ne pas être sur Internet, nous affirme pourtant Matthieu Pinaud du label V2 Music qui édite, notamment, la chanteuse Anaïs. Mais, en France, où la scène est beaucoup plus importante que dans les pays anglo-saxons, on n’a encore jamais vu de communautés d’internautes se réveiller avant les maisons de disques. ‘ Et de citer deux groupes qui ont, d’après lui, réellement percé grâce à Internet. A New York, Clap Your Hands Say Yeah avait déjà vendu environ 25 000 albums avant de signer un contrat avec une maison de disques. Quant aux Canadiens de The Arcade Fire, ils devraient leur signature avec un label à leur très forte présence en ligne, toujours selon Matthieu Pinaud.Pour y regarder de plus près, nous avons rencontré deux groupes et un musicien qui ont investi Internet pour se faire connaître et écouter. Loin d’avoir la tête dans les étoiles, ils sont très réalistes sur le rôle du Web dans leur carrière.
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