Les imprimantes laser couleur restent plus chères que les imprimantes à jet d’encre. Mais elles se révèlent moins coûteuses à l’usage. Surtout, elles sont bien plus rapides. Dommage qu’elles donnent des résultats médiocres en impression photo…
Quelle baisse de prix en seize mois ! En effet, dans un précédent comparatif (voir l’Oi no 185 de juillet 2006), le prix plancher de l’imprimante laser couleur de notre sélection était de 300 euros. Il se situe aujourd’hui à moins de 180 euros. Certes, ces prix restent supérieurs à ceux des imprimantes à jet d’encre. Mais le coût à la page joue en faveur des imprimantes laser. De plus, comparées aux modèles à jet d’encre, les imprimantes laser couleur offrent un atout de taille : leur vitesse d’impression élevée, due à leur constitution proche de celle d’une photocopieuse. Ainsi, les modèles les plus véloces de notre sélection impriment près de 20 pages de texte par minute… Et il ne faut que 18 secondes à la plus rapide pour sortir une photo A4 en couleur en qualité maximale. Mais attention : entre les vitesses d’impression annoncées par les constructeurs et les résultats de nos mesures, nous avons parfois noté des écarts allant du simple au triple !En outre, quand elles sont en mode veille, les imprimantes laser demandent parfois un délai assez long (parfois plus de deux minutes !) pour se remettre en fonctionnement. Un délai qui devient vite gênant si l’on imprime souvent de courts documents. De manière générale, l’impression en noir et blanc s’avère nettement plus rapide (jusqu’à 20 pages par minute) que celle d’un document en couleur. En effet, dans ce dernier cas, le tambour doit, avant l’impression, être successivement chargé en toner pour chacune des quatre teintes de base. Une contrainte à laquelle ne sont pas soumises les imprimantes multipasses (trois modèles sur les huit testés). En ce qui concerne la qualité, le résultat est mitigé. Pour l’impression de textes et de graphiques, notre jury délivre à tous les modèles testés une note d’au moins 16 sur 20. Tout au plus peut-on déplorer quelques défauts mineurs. Par exemple, un arrondi excessif des polices de caractères de taille normale (Epson Aculaser C1100) ou des caractères trop gras en petites polices (TallyGenicom T8024).
Une mécanique plutôt fragile En revanche, les résultats obtenus lors de l’impression de photos sont nettement moins satisfaisants : les modèles testés ici ne font guère mieux que les imprimantes à jet d’encre à moins de 100 euros. Sur les huit laser couleur, deux n’atteignent même pas une note de qualité de 10/20 auprès de notre jury. Les gris sont souvent éclaircis ou assombris à l’excès. De plus, la moindre désynchronisation entre les différents composants mécaniques de l’imprimante (tambour, toner, courroie, ou papier) ou un défaut d’alignement entre les différentes couleurs se traduisent par des ‘ bavures ‘ sur le papier. Un défaut particulièrement sensible sur les imprimantes multipasses, pour lesquelles chaque couleur de base (cyan, magenta, jaune, et noir) est déposée par un tambour différent. En terme d’ergonomie, les imprimantes laser souffrent encore, par rapport aux modèles à jet d’encre, de quelques handicaps. Elles sont, en effet, très bruyantes en fonctionnement, et ne permettent pas systématiquement l’utilisation de format de papiers spéciaux ?” par exemple, les enveloppes. Enfin, leur consommation électrique est élevée : jusqu’à 1 200 watts en fonctionnement ?” autant qu’un petit radiateur d’appoint ! Une dépense d’énergie qu’il faudra ajouter aux coûts de fonctionnement.En conclusion, en matière de tirages photos, les lasers couleur ne rivalisent pas avec les modèles à jet d’encre. Mais pour le reste (impression de texte, de pages Web, de rapports, de graphiques, de jaquettes de CD/ DVD, etc.) ?” c’est-à-dire pour tous les usages bureautiques classiques ?”, ces imprimantes possèdent des atouts certains pour séduire le grand public. Elles sont devenues plus abordables. Mais leur prix ?” au moins trois fois supérieur à celui des imprimantes à jet d’encre ?” constitue encore un handicap. Sans doute provisoire.
Des contrôles à foison Pour modifier les paramètres de fonctionnement de l’imprimante ou en exploiter toutes les subtilités, on agit généralement de deux façons : sur le PC, en ouvrant la fenêtre de réglage du pilote d’impression, ou en agissant sur le panneau de contrôle de l’imprimante. Côté pilotes logiciels, il n’y a rien à dire : les nombreuses fonctions sont facilement accessibles, et réparties dans des fenêtres multi-onglets. Toutes les imprimantes testées sont capables d’imprimer un poster (on imprime un seul document sur quatre pages A4, que l’on assemble ensuite), et offrent le mode multipage (on imprime plusieurs pages sur une feuille A4, à la façon d’un livret). Quant aux panneaux de contrôle, ils sont en général bien conçus, avec des menus en français. En outre, la C532n permet le verrouillage par un mot de passe. Hélas, deux imprimantes sont dépourvues de ces panneaux.
Ce qui est important Les imprimantes laser sont beaucoup plus rapides que les modèles à jet d’encre Cependant, nous avons souvent constaté d’importants écarts ?” parfois du simple au triple ?” entre les vitesses annoncées par les constructeurs et nos mesures. Autre chiffre à considérer : le temps que met l’imprimante à sortir du mode veille quand vous lancez une impression : plus de deux minutes pour le plus lent des modèles testés !
La qualité est globalement excellente pour l’impression de textes. Pour les graphismes, les résultats sont inégaux. Ainsi, certains modèles dénaturent les teintes grises en les noircissant à l’excès. Quant à l’impression de photos, les résultats sont globalement inférieurs à ceux obtenus avec des imprimantes à jet d’encre. Les couleurs, en particulier, sont rarement restituées avec fidélité.
Nettement plus chères que les ‘ jets d’encre ‘ , les imprimantes laser offrent généralement un coût à la page inférieur. Attention, toutefois : si pour les imprimantes à jet d’encre les cartouches constituent la seule dépense de consommables, l’utilisation d’une laser entraîne parfois des frais supplémentaires, liés, par exemple, au changement du tambour ou du four de chauffage, indépendant du toner.
Pour modifier facilement les réglages directement sur l’imprimante, mieux vaut avoir un panneau de contrôle avec écran LCD que de simples diodes, moins ‘ parlantes ‘ . Certains aspects pratiques sont à surveiller ?” notamment le système de chargement du papier, le tiroir extractible nécessitant un espace important de part et d’autre de l’imprimante. Enfin, la plupart des modèles testés sont très bruyants pendant l’impression…
Comment nous avons testé Pour mesurer la vitesse d’impression, nos ingénieurs ont imprimé un texte Word monochrome de 100 pages, un document Word composite de 10 pages, formé de textes et de graphiques, un fichier PDF de 27 pages, et une photo au format A4 en gardant les valeurs par défaut des pilotes d’impression. Les imprimantes étaient reliées par port USB 2 à un PC Pentium 4 à 2,8 GHz, doté de 512 Mo de Ram et d’un disque dur de 80 Go. (1)
La qualité d’impression a été évaluée par un jury formé d’ingénieurs et de journalistes. Chaque personne a noté la qualité d’impression des textes (2) (petits caractères, lissage des courbes, densité et régularité du toner) et des photos (respect des teintes, échelles de couleurs, granularité sur les photos, rendu des teintes chair).
Pour estimer l’autonomie en nombre de pages imprimées, nos ingénieurs ont imprimé, avec des cartouches de toner remplies, des pleines pages de couleur jusqu’à épuisement des cartouches. Ils ont ensuite calculé les coûts en toner à la page, en noir et en couleur, sur la base d’une page type encrée à 5 % de sa surface par couleur.
Pour évaluer le bruit des imprimantes en veille et en fonctionnement, les ingénieurs ont placé les imprimantes dans une salle insonorisée, et utilisé une sonde de mesure, puis comparé les résultats à une courbe de référence représentant la pénibilité des sons pour l’oreille humaine selon leur fréquence. Enfin, nos ingénieurs ont mesuré la puissance des imprimantes en veille et en fonctionnement.
Les choix de l’Ordinateur Individuel Aculaser P1100 Epson : championne de l’économie
Quelle sobriété ! Avec une moyenne de 1,2 centime par page en N&B et 5,9 centimes par page en couleur, cette imprimante vendue 399 euros est la plus économique, en toner, des modèles testés. De plus, elle est rapide : près de 20 pages de texte par minute. Enfin, une seule cartouche de toner noir permet l’impression de 6 800 pages de texte. Un record.
Magicolor 8108N TallyGenicom : prix plancher
A 179 euros, c’est l’imprimante la moins chère de notre comparatif. En termes de performances, elle obtient des résultats moyens. Son seul vrai point faible est une qualité médiocre pour l’impression de photos. Elle est fournie avec deux cartouches de toner pleines, permettant respectivement l’impression de 6 000 pages en noir et blanc et de 3 000 pages en couleur. Enfin, son port Ethernet lui assure une connexion facile à un réseau.
A notre avis : Coûts réels d’impression : une belle opacité ! Pour une imprimante à jet d’encre, les choses sont simples : les dépenses courantes se résument à l’achat de cartouches d’encre. Il n’y a pas de maintenance sur les éléments mécaniques de l’imprimante. En effet, qui réparerait un périphérique payé 50 euros ? Avec les imprimantes laser, on change d’échelle. Au prix d’achat et aux dépenses de toner, vous devez ajouter l’inéluctable remplacement de pièces mécaniques, comme la courroie, le four, le bloc photoconducteur, ou le tambour. Combien coûtent ces composants ? Mystère : les constructeurs n’en dévoilent pas les tarifs, car ils les assimilent à des pièces de SAV. Ce n’est donc que lors de leur remplacement que vous en découvrirez le prix ! Sachez quand même qu’il vous en coûtera 190 euros pour faire changer le tambour de la Magicolor 2530DL (Konica Minolta). Autre exemple : pour l’Aculaser C1100 (Epson), un bloc photoconducteur neuf revient à 238 euros ?” soit 60 % du prix de l’imprimante. Ne vaut-il pas mieux alors en racheter une neuve ?
HL4040CN – Brother : Rapide pour les graphiques De tous les modèles testés, la HL4040CN se montre la plus véloce pour l’impression des graphiques couleur avec une moyenne de 13,3 pages par minute. Les photos sont aussi imprimées rapidement, mais avec la plus mauvaise qualité de tous les modèles testés ! En revanche, c’est paradoxalement la plus lente des imprimantes testées : 8 pages par minute, à comparer aux 20 pages annoncées par le constructeur. La HL4040 s’avère économique à l’usage (1,6 centime par page en N&B, et 10,3 centimes en couleur).
Points forts
Economique à l’usage impression rapide de graphiques
Points faibles
Prix élevé Mauvaise qualité de couleurs en mode photo Forte consommation en veille Impression lente en noir et blanc
Prix
572 euros
Aculaser P1100 – Epson : Championne de l’économie L’Aculaser n’est pas la moins chère des imprimantes que nous avons testées (loin s’en faut !). Mais, à l’usage, elle s’avère la plus économe en toner, tant en noir et blanc (1,2 centime par page) qu’en impression couleur (5,9 centimes). De tous les modèles testés, c’est aussi l’une des plus rapides : elle ne met que 24 secondes à sortir du mode veille, et imprime près de 20 pages de texte par minute. Notons enfin une autonomie record : plus de 6 800 pages en noir avec une cartouche de toner ; et 5 100 pages en couleur avec un jeu de quatre cartouches. De tous les modèles testés, l’Aculaser est celui qui offre la meilleure qualité d’impression des graphiques, et il s’octroie la deuxième place en qualité pour l’édition de photos. Un regret : l’absence de port Ethernet, qui interdit de la connecter directement en réseau (le constructeur propose une variante qui en est équipée). Vraiment dommage à ce prix… D’autant que le port parallèle ne présente plus guère d’utilité aujourd’hui…
Points forts
Faible coût à l’utilisation Impression rapide en noir et blanc Fidélité des couleurs en mode Photo
Points faibles
Changement des cartouches peu pratique Forte consommation en veille Pas de port Ethernet Bruyante
Prix
399 euros
Lasershot LBP5000 – Canon : La meilleure en photo Que ce soit pour du texte, des graphiques ou des photos, la Lasershot LBP5000 offre une qualité optimale. Pour l’impression de photos, elle s’arroge même la première place. En revanche, elle ne brille pas par sa vitesse : guère plus de 8 pages par minute, quelle que soit la nature du document imprimé, et pas moins de 24 secondes d’attente entre la commande d’impression et la sortie de la première page. Détail appréciable : les cartouches de toner fournies avec l’imprimante permettent d’imprimer 2 500 pages en noir et 2 000 pages en couleur. Dernier point à souligner : la connectique se limite au strict minimum, à savoir un port USB. Donc, pas de port Ethernet pour la partager en réseau
Points forts
Cartouches de toner fournies pleines Faible consommation en veille
Points faibles
Lenteur d’impression de la première page Pas d’écran LCD Pas de port Ethernet
Prix
299 euros
C3300N – Oki : Economique, mais peu pratique Avec une dépense en toner de 1,4 centime par page en N&B et 9,7 centimes en couleur, la C3300N est, juste après l’Aculaser C1100, la plus économique des imprimantes testées. Cela d’autant qu’elle consomme ‘ seulement ‘ 75 watts en impression ?” moins que tous les autres modèles. Et avec ses 30 cm de hauteur, c’est la plus petite des imprimantes testées. Cependant, la C3300N souffre de quelques défauts d’usage. Par exemple, le changement de toner s’avère salissant ?” les cartouches laissent filer la poudre ?” et malaisé. Ce qui requiert de laisser un large espace libre au-dessus de l’imprimante. Enfin, à la place du traditionnel panneau de contrôle à cristaux liquides, on ne dispose que de deux boutons et trois diodes. Peu pratique.
Points forts
Peu coûteuse à l’usage Modèle compact Faible consommation en impression
Points faibles
Changement de toner malaisé et salissant Pas d’écran LCD Large espace nécessaire pour l’ouverture du capot. Cartouches de toner d’origine très peu remplies
Prix
399 euros
Magicolor 8108N – TallyGenicom : Prix plancher A 179 euros, c’est l’imprimante la moins chère de notre comparatif. Une vraie performance quand on songe au prix des lasers couleur il y a seulement deux ans…. Et sans être exceptionnelles, ses performances sont très correctes, tant en termes de vitesse que de qualité, de coût d’impression, et même d’ergonomie ?” ce qui ne gâche rien ! Son seul vrai point faible : la médiocre qualité de l’impression de photos. Notons qu’elle est vendue avec deux cartouches de toner pleines, permettant respectivement l’impression de 6 000 pages en noir et blanc et 3 000 pages en couleur ?” une performance rare dans cette catégorie de prix. En outre, la Magicolor 8108N est dotée d’un port Ethernet. Ce qui permet de la partager facilement entre plusieurs ordinateurs sur un réseau local. Elle ne peut toutefois pas recevoir de bac de papier externe. Pas question, donc, d’imprimer des enveloppes ou des formats spéciaux.
Points forts
Prix d’achat Fournie avec des cartouches de toner pleines Bac de 500 feuilles en option Impression rapide de la première page
Points faibles
Pas de jauge sur le bac à papier Impression d’enveloppes impossible Très mauvaise qualité en mode photos
Prix
179 euros
C532n – Lexmark : Pour les pros Nos tests donnent des résultats surprenants ! Pour l’impression de textes, la C532n s’avère la plus rapide avec près de 21 pages par minute. Mais elle figure en queue de peloton pour les graphiques (4 pages par minute, contre 21 pages annoncées) et les documents PDF (6 pages par minute). De plus, la C532n est la plus coûteuse des imprimantes testées… et la plus chère à l’usage pour l’impression de textes (3,7 centimes par page). Mais c’est la seule de notre banc à permettre l’utilisation du langage PostScript, souvent utilisé dans les arts graphiques et pour l’impression de PDF en haute qualité. De plus, sa mémoire interne de 128 Mo permet, lors de l’impression de très longs documents, de ‘ rendre la main ‘ plus rapidement à l’ordinateur.
Points forts
Support des langages PostScript et PCL Cartouches de toner standards fournies Mémoire interne élevée
Points faibles
Prix excessif Coût à la page élevé en noir comme en couleur Encombrante Pas de jauge papier Forte consommation en veille
Prix
694 euros
Color Laserjet 1600 – HP : Chères cartouches Vendue 249 euros, la Laserjet 1600 HP est la laser monopasse la moins chère de notre sélection. Ses performances sont très correctes, tant en termes de vitesse que de qualité. Et ses résultats en photo sont plutôt honnêtes. Côté confort, son panneau de contrôle avec écran LCD se révèle clair et bien conçu. En revanche, cette imprimante revient cher en consommables : il faut débourser 90 euros pour une cartouche de toner (380 euros pour une cartouche à haute capacité !). Et elle n’est livrée qu’avec un jeu de cartouches de toner permettant l’impression de 1 000 pages en noir et 1 000 pages en couleur. De plus, ne possédant qu’un port USB, elle n’est pas partageable directement en réseau.
Points forts
Prix d’achat Impression photo correcte
Points faibles
Cartouches de toner chères Temps élevé pour l’impression de la première page Forte consommation électrique en impression Pas de port Ethernet
Prix
249 euros
Magicolor 2530DL – Konica – Minolta : Lente et onéreuse Pour l’impression de textes, la Magicolor 2530DL offre une vitesse très correcte de 20 pages par minute. Mais, pour l’impression de graphiques, c’est l’un des modèles les plus lents de notre comparatif, avec une moyenne de 4,38 pages par minute. En outre, il lui faut plus de deux minutes, en mode veille, pour imprimer une page (24 secondes pour l’Aculaser C1100 !). Autre handicap, son coût à l’usage : les dépenses de toner atteignent 28,5 centimes par page pour l’impression d’une page en couleur ?” la valeur la plus haute de notre comparatif. Enfin, la Magicolor ne permet pas l’utilisation d’un second bac de papier. Quant au bac principal, il n’est pas protégé contre la poussière…
Points forts
Impression rapide en N&B Faible consommation en mode veille
Points faibles
Impression lente en couleur Coût dimpression élevé en couleur Sortie de mode veille très lente Pas de protection du bac à papier contre la poussière
Prix
513 euros
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