En ville, la lumière d’ambiance doit suffire à donner une image à peu près correcte, à condition de bénéficier d’un éclairage minimum (réverbères, vitrines de magasins, etc.). Si vous filmez en plan moyen ou en plan serré, cette lumière peut s’avérer suffisante. En revanche, dès que vous élargissez votre champ, vous allez créer de larges parties d’ombre entrecoupées de zones de lumière. Ce type d’éclairement de la scène ne s’adapte pas obligatoirement à votre reportage ou à votre histoire ; c’est pourquoi vous devez prévoir à l’avance vos plans et faire des essais ou des repérages sur les lieux du tournage pour réadapter votre scénario en fonction de la lumière disponible. Par ailleurs, dans de telles conditions, les mouvements de caméra ou de zoom sont à éviter si vous filmez un sujet précis. Dans ce cas, la solution consiste à déterminer votre champ et à le maintenir fixe pendant la durée de l’enregistrement.
Le défaut de lumière impose une grande ouverture du diaphragme : cela entraîne un manque de profondeur de champ qui va rendre flou tout ce qui se trouve devant ou derrière votre sujet. On pourra contourner l’obstacle en évitant les champs profonds, dotés d’une perspective trop étendue. Cadrez vos sujets, surtout si ce sont des personnages, en limitant l’espace devant et derrière eux. Une fois ce cadrage déterminé, si vous pouvez intervenir de manière manuelle sur vos réglages, commencez par faire une balance des blancs en plaçant un carton blanc dans l’axe de la lumière la plus intense.
Lorsque vous filmez en extérieur nuit, l’utilisation de mouvements comme le travelling ou le panoramique peut s’avérer tentante pour des plans d’ensemble. En général, ce type de plan aide à rythmer votre montage ou à créer dans l’esprit du spectateur l’idée d’un déplacement d’un point à un autre. En lumière d’ambiance, pour l’enregistrement de ces deux différents mouvements, vous devez capter au maximum les lumières diffusées par les sources qui vous entourent.
C’est leur apparition à l’écran qui va matérialiser le déplacement créé par votre mouvement. En utilisant ces lumières, vous fournissez au spectateur une description du décor, mais surtout des informations sur votre déplacement. Là encore, l’ouverture du diaphragme va limiter votre profondeur de champ : laissez-le réagir seul en l’utilisant en automatique. Soignez manuellement votre mise au point en débrayant le réglage automatique de l’autofocus pour éviter les effets de pompage. La balance des blancs doit être réglée sur ces lumières ambiantes afin que les zones éclairées soient correctement rendues. Comme pour les plans fixes, si votre caméscope le permet, faites un réglage précis des blancs avant d’enregistrer votre séquence.
Le tournage en extérieur nuit avec éclairage peut être réalisé de deux manières. La première, avec un éclairage imposant (plusieurs milliers de kilowatts), va mettre en lumière le champ complet de prise de vue tout en laissant ce qui l’entoure dans une zone d’ombre. Mais vous n’avez que rarement (voire jamais) de tels moyens à votre disposition ! La seconde méthode, plus modeste, consiste à utiliser un éclairage portatif d’appoint, c’est-à-dire une lampe torche fixée au caméscope ou tenue par un assistant. Ce système permet de bouger plus facilement car il entraîne la lumière dans le mouvement. Avec les caméscopes actuels, suivant la distance sujet/objectif, vous pouvez utiliser une lampe de 25 ou de 50 watts maximum.
Le risque le plus important de l’emploi de ces torches est le ‘ brûlage ‘ les zones claires et en particulier des visages. Par exemple, l’utilisation d’une lampe de 50 watts dont le faisceau est parallèle à l’axe de l’objectif pour filmer un personnage de face peut amener à ‘ brûler ‘ le front du sujet. La surexposition gagne une partie du visage et l’image devient inutilisable. Pour éviter ce type de problèmes, il suffit d’incliner la lampe vers le haut. Ajoutons à cela qu’une torche en faisceau direct, pour un tournage de rue, peut aussi provoquer un parasitage du fait de son reflet dans les vitrines. Lorsque cela est possible, l’idéal est de faire tenir la torche par un assistant qui va suivre les mouvements de la caméra. Cette méthode permet de doser l’inclinaison du faisceau et les besoins de lumière en fonction de la scène tournée. Dans un même temps, l’assistant peut contrôler la réflexion de la lumière sur les sujets filmés, en s’écartant par exemple lors des gros plans pour éviter la surexposition.
Si votre caméscope ne possède pas de réglage manuel, mais des programmes AE, selon la puissance de votre torche, effectuez des essais avec les réglages de balance pour extérieur et pour intérieur. Si la lampe prédomine, il est possible que les paramètres dédiés aux intérieurs s’avèrent mieux adaptés à votre torche. Quand votre caméscope est doté de réglages manuels, vous pouvez gérer beaucoup plus facilement la balance ainsi que le diaphragme. Le réglage de la balance se fait par présentation d’un carton blanc à distance de l’objectif et recevant directement le faisceau de la lampe ; on zoome pour placer le carton blanc en plein cadre avant d’activer l’initialisation des blancs. N’hésitez pas à faire votre balance deux fois afin de valider un réglage optimum. Tenez compte des mélanges de lumières car une torche de 25 et même 50 watts ne supplante pas nécessairement les lumières apportées par l’éclairage ambiant. Ces variations de qualité de lumière induisent des effets colorés pas toujours heureux. Mesurez systématiquement la balance des blancs à chaque plan pour que celle-ci soit égale sur l’ensemble du tournage. L’apport de lumière engendrée par la torche va vous permettre de gagner quelques diaphragmes et par là-même d’obtenir une meilleure image. Mais quand des sources d’éclairage secondaires risquent de créer une surexposition, le mieux reste de se reposer sur lexposition automatique.