‘ Le marché est mûr pour ce genre de services. ‘ Patrick Le Lay, le PDG de TF1, en est sûr : les Français sont désormais prêts à payer pour regarder des films à la séance sur leur
PC. Dont acte. TF1 (à partir de la mi-novembre) et Canal + (avec CanalPlay, disponible en bêta depuis octobre) se sont ?” enfin ?” décidés à lancer un système de vidéo à la demande (VOD) sur Internet. Des offres qui n’ont rien de
révolutionnaire puisque, aux Etats-Unis, les studios de cinéma ont ouvert, il y a déjà deux ans, un système de vente de films en téléchargement, MovieLink. Dans l’Hexagone, Noos propose un même service depuis plus de deux ans. Le principe ? Du
PC, doté d’une liaison Internet à haut débit (512 kbit/s au minimum chez Canal, 2 Mbit/s pour TF1), on navigue dans une bibliothèque de films et, d’un clic, on peut en choisir un et le regarder, en échange d’un paiement de 5 euros environ.
Le film s’affiche alors sur l’écran du micro (ou sur le téléviseur, si on l’a relié au PC) et l’on dispose des fonctions habituelles des lecteurs multimédias : lecture, pause, saut de chapitre, avance, retour rapide. Mais on ne devient pas
propriétaire du film : celui-ci est protégé contre la copie (il est impossible de l’envoyer à quelqu’un) et on ne peut le visionner que durant 24 heures. Finalement, ces deux services représentent l’équivalent d’un grand vidéo-club à domicile.
D’ici à la fin de l’année, Arte devrait à son tour proposer des documentaires en VOD. Et, après des premiers pas sur PC, les offres de vidéo à la demande devraient arriver directement sur le téléviseur, par le biais des modems multifonctions des
fournisseurs d’accès à Internet. A l’instar de France Télécom, qui propose déjà d’acheter des films à distance sur Maligne TV, Free, NeufCégétel, Alice et bientôt Club-Internet et AOL sont eux aussi prêts à lancer leur propre service. Mais ils n’ont
pas encore réglé les problèmes des droits avec les studios de cinéma. La bataille qui se profile pourrait contribuer à faire baisser les prix et à rendre la VOD plus alléchante.
Un prix assez élevé
Pour son lancement, Canalplay offre une ristourne aux spectateurs en proposant un tarif de 3 euros par long-métrage. Ensuite, TF1 comme Canal+ proposeront un prix similaire : 5 euros par film. Dans le cas de Canalplay, ce prix
pourrait baisser jusqu’à 4 euros pour des ?”uvres présentes depuis longtemps au catalogue, mais monter jusqu’à 7 euros dans le cas des films pour adultes. Des tarifs supérieurs d’un ou deux euros à ceux de la location d’un DVD dans un
vidéoclub.
Windows Media Player indispensable
Pour bénéficier des services de CanalPlay et de la VOD de Tf1, il faut disposer d’un PC, équipé au minimum de Windows 98, d’Internet Explorer 6 ou de Firefox et de Windows Media Player 10. Et, bien sûr, d’une connexion Internet à haut
débit : 512 kbit/s au minimum (mieux vaut disposer d’au moins 1 Mbit/s) pour Canalplay ; 2 Mbit/s au minimum pour le site de TF1.
Une qualité équivalente à celle des DVD
Les deux sites encodent les vidéos au format WM9. TF1 a opté pour une diffusion en streaming, avec un débit d’encodage de 1,5 Mbit/s et une définition d’image de 720 x 576 points, soit une qualité équivalente à celle
d’un DVD. CanalPlay a opté pour un système de rapatriement plus complexe, qui autorise la lecture du fichier avant son enregistrement complet sur le disque dur. Selon le débit de la connexion, le site propose donc trois qualités différentes. La
première, franchement médiocre, appelée Médium, correspond à un débit de 360 kbit/s avec une définition de 480 x 272 points ; la deuxième, dite Large, à 700 kbit/s avec une définition de 720 x 576 points ; et
enfin l’Extralarge, de très bonne facture, à 1,3 Mbit/s avec une définition de 1 024 x 576 points.
Plusieurs centaines de films au catalogue
Le catalogue proposé par les deux services est très proche. On y trouve pour l’instant plusieurs centaines de films mais pas d’émissions ou de séries TV. Pas question pour les chaînes de risquer de faire chuter leur audience en
diffusant en VOD une émission ou un téléfilm passé la veille sur l’antenne. Ni de prendre le risque financier de stocker sur des serveurs une anthologie du cinéma polonais qui n’intéresserait qu’une poignée de spectateurs. Résultat, parmi plusieurs
centaines d’?”uvres disponibles, on trouvera surtout des nouveautés, dont une grande majorité de films à grand spectacle issus des studios hollywoodiens. CanalPlay proposera aussi des films pour adultes. Mais, pour ne pas phagocyter les ventes de
DVD (6 mois après la sortie en salles), les ?”uvres ne seront disponibles en VOD que 9 mois après leur sortie…
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