Mardi 27 avril 2004, 18 h 25, dans un amphithéâtre parisien prêté par le ministère de la Recherche, les héros du jour s’assurent une dernière fois que leurs démos fonctionnent correctement. Dans quelques instants, ces nouveaux entrepreneurs auront chacun six minutes pour parler de leurs projets et éveiller l’intérêt d’un partenaire industriel, d’un chercheur ou d’un client potentiel présent dans la salle. La manifestation s’appelle le Carrefour des Possibles. Elle est organisée par la fondation Internet nouvelle génération (Fing). Depuis 2000, cette association s’est donné pour mission de stimuler l’innovation dans les services, les applications et les usages de l’Internet.Ce soir, c’est le 12e Carrefour. L’organisateur de la manifestation, Denis Pansu, prend la parole pour rappeler les règles à l’auditoire. ‘ Le but est de favoriser la concrétisation de projets innovants. Ces entrepreneurs débutent ou ont déjà avancé. Il faut ouvrir son carnet d’adresses et être constructif. ‘ Pendant une bonne heure, les créateurs se succèdent à la tribune avec des innovations très variées. Régis Cazenave présente Djingle, une plate-forme pour rechercher de la vidéo haute définition sur Internet et la recevoir sur son PC, son portable ou sa télé.Le présentateur suivant pense que les internautes aimeraient bien retrouver leur bouquet de services favoris, quel que soit l’ordinateur qu’ils utilisent.
Faire connaître son savoir-faire
Le projet suivant, un accueil téléphonique perfectionné pour travailleurs indépendants, est déjà commercialisé depuis six mois mais le représentant de 2JTEL, qui a fait le déplacement depuis son Périgord, précise, en réponse à une question de Denis Pansu : ‘ Nous aimerions maintenant trouver des éditeurs de logiciels partenaires. ‘Certains projets sont plus farfelus ou… théoriques. Catherine Ramus décrit son projet d’art sur le Net : un site sur lequel chacun peut s’inventer un nouveau profil indexé dans Google. Deux étudiants de l’Ecole nationale supérieure des télécommunications sont venus avec un projet de classe dont l’objectif était de se repérer dans un aéroport. C’est une tradition : à chaque carrefour, des étudiants sont invités à faire découvrir leur savoir-faire devant un public chaleureux. Mais ces présentations formelles ne sont que le premier acte de cette soirée. Au deuxième acte, tous les présentateurs se retrouvent dans une grande salle. Tout en grignotant, le public se promène de table en table. Certains entrepreneurs sont pris d’assaut, les cartes de visites s’échangent dans un rythme fou et ils finissent la soirée sur les genoux.Pour Luc Parlier, cela en valait la peine. En 2002, il participe à l’un des tout premiers carrefours avec Seapass, son projet de centrale de réservations de places dans les ports de plaisance. Introduit dans le monde des nouvelles technologies et aidé par son frère navigateur, il bénéficie aussi de l’effet Carrefour. Il y a rencontré des passionnés de bateaux, des techniciens qui l’aident dans son projet et… un financier. En juin 2004, Seapass deviendra réalité. ‘ Le Carrefour est un creuset de gens mus par la même passion. Ils percutent tout de suite ‘, s’enthousiasme Luc Parlier. Le prochain carrefour est prévu le 8 juinwww.fing.org/index.php?rubrique=carrefour
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