Vous le savez, les téléphones mobiles ne servent pas seulement à téléphoner. Ils sont aussi capables d’envoyer et de recevoir des petits textes (les fameux SMS, Short Message Service), et parfois même des images.
Mais les modèles les plus récents sont également capables d’accéder à Internet, de surfer sur des sites et de consulter des courriels.Pour qu’Internet débarque sur les mobiles, il a suffi en apparence que l’on ajoute aux téléphones un simple logiciel : un ‘ micronavigateur ‘
Wap (Wireless Application
Protocol).En réalité, il a fallu bien plus que cela pour adapter le Web aux particularités des mobiles, notamment pour afficher des pages Web conçues pour des écrans dix fois plus grands ! Avec leurs faibles capacités de calcul, leur toute petite
mémoire vive, et leur clavier d’une dizaine de touches, on peut certes lire des courriels de quelques lignes, mais taper une adresse Web en n’utilisant que le pouce et l’index est une autre affaire…A ces contraintes d’utilisation s’ajoutent les limites du réseau lui-même. Les communications des téléphones mobiles passent par le traditionnel réseau GSM
(Global System for Mobile communications),
conçu au départ pour transporter la voix sous forme numérique.
En flux continu ou par paquets
Dès que vous parlez avec un interlocuteur, le réseau GSM vous ouvre un ‘ canal ‘ de communication réservé, et vos échanges se font sous la forme d’un flux continu, avec un débit constant de 9,6
kbit/s, même quand vous ne parlez pas.Ce débit, équivalent à celui de notre bon vieux Minitel, est suffisant pour la voix, ou pour des SMS, mais il n’est pas adapté au transport de données. C’est pourtant cette méthode qui a été utilisée en France pour les premières
tentatives d’accès à Internet avec les téléphones mobiles (les premiers Wap). Une méthode lente et coûteuse, puisque le mobile devait rester en ligne pendant toute la durée de la navigation, qu’il y ait ou non des données en transit.Ces défauts ont été corrigés par le système GPRS
(General Packet Radio Service), apparu il y a deux ans. Au lieu d’établir une connexion permanente et d’utiliser un flux continu sur un canal réservé, le
GPRS exploite un ‘ tuyau ‘ plus gros qu’il partage entre plusieurs utilisateurs.Mais, surtout, il découpe les données en petits paquets (d’où son nom), qu’il transporte en fonction des besoins. Pour transmettre les données, un téléphone GPRS établit plusieurs communications simultanées, comme une radio qui
émettrait sur plusieurs fréquences en même temps.En utilisant cette méthode, le réseau GPRS peut ainsi mieux distribuer ses capacités de transport entre les différents téléphones mobiles connectés, tout en autorisant des vitesses de connexion plus élevées que celle du réseau GSM
classique.
Vitesse de pointe et réelle
En théorie, le réseau GPRS offre un débit maximum de 115 kbit/s. En pratique, comme les tuyaux sont partagés, il faut plutôt compter sur 40 kbit/s, soit l’équivalent d’un modem ‘ à l’ancienne
‘. On est certes loin de l’ADSL, mais c’est suffisant pour naviguer sur des sites.Mais ce n’est pas tout. Car il ne suffit pas que votre téléphone soit compatible GPRS pour que vous profitiez de ce débit : selon l’endroit où vous vous trouvez, il se peut que vous n’obteniez pas mieux que les 9,6 kbit/s du réseau GSM
si l’opérateur de téléphonie mobile n’a pas modifié sa borne d’accès pour l’adapter au GPRS…Enfin, tout cela ne servirait à rien, ou à pas grand-chose, si l’on ne pouvait afficher de façon lisible, sur un écran plus petit que la paume de la main, des pages Web conçues pour des écrans de 15 pouces ou plus… Une mission
que le langage Wap est justement censé remplir, tout comme le HTML a permis de garantir qu’une page Web soit toujours présentée de la même façon, quelles que soient les caractéristiques de l’ordinateur sur lequel elle est affichée.Sous le nom de Wap, se cachent en réalité plusieurs logiciels, la plupart installés chez votre opérateur de téléphonie mobile. Car ce n’est évidemment pas votre téléphone mobile, avec ses faibles capacités, qui peut se permettre de
traduire à la volée les pages Web que vous visitez, ou encore d’aller interroger votre boîte aux lettres électronique pour transformer vos nouveaux courriels, pièces jointes comprises, en une page Wap lisible ! Comme lorsque vous vous connectez à
Internet par une ligne téléphonique, votre demande d’accès à Internet passe par l’un des centres serveurs de votre FAI.
Un traducteur à la volée
Dans le cas d’un accès Wap, le centre serveur ne se contente pas de comptabiliser votre temps de connexion. Il joue pour vous un rôle de traducteur simultané. A lui d’aller chercher la page Web que vous souhaitez consulter, et d’en
adapter le contenu aux capacités de votre téléphone mobile, par exemple en réduisant la taille des caractères, ou la résolution des images pour réduire le temps de téléchargement. Et cela fonctionne, même sur des pages contenant beaucoup d’images
!Bien sûr, la consultation de ces pages traduites à la volée n’est pas des plus confortables, car elles n’ont pas été prévues pour être vues sur un si petit écran. Bien souvent, il vous faudra jouer des barres de défilement, comme si
vous regardiez la télévision au travers d’un trou de serrure. C’est pour cette raison que la plupart des grands sites ont réalisé une version spécifique au Wap. Des sites à part qui se distinguent, entre autres, par leur préfixe ‘
wap ‘ qui remplace souvent le ‘ www ‘ au début de l’adresse de la page.Il n’y a d’ailleurs pas de confusion possible. Si les sites Web sont accessibles depuis un téléphone mobile, les sites Wap sont ignorés par le navigateur de votre micro et par les moteurs de recherche traditionnels du Web.Ce sont des moteurs spécifiques, comme Google Wap, ou des sites portails comme Voila Mobiles qui listent les sites disponibles. En France, il en existe déjà plus de 500, sans compter les services offerts par les portails eux-mêmes, tels
la recherche d’un itinéraire, les infos météo ou boursières, etc.Pour vous donner une idée de ce que vous verrez sur votre mobile, les sites proposent même un émulateur de leurs services Wap, histoire que vous preniez l’habitude de faire obéir Internet au doigt et à l’?”il.
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