A l’entrée de l’exposition ‘ Biométrie : le corps identité ‘, qui se tient à la Cité des sciences et de l’industrie, porte de la Villette, à Paris, nul visiteur ne rechigne à enregistrer son empreinte digitale et l’image de son visage. Il est vrai que ces informations personnelles ne sont stockées qu’à titre provisoire ?” elles sont supprimées le soir même.
Limites techniques et éthiques
D’ici là, cet enregistrement va permettre au visiteur de découvrir toutes les techniques biométriques de manière ludique. Grands et petits s’amusent ainsi à comparer leur visage avec ceux enregistrés dans la base de données. Certes, Damien, 11 ans, apprécie peu d’apprendre qu’il a un grand nombre de points de ressemblance avec une certaine Dorothée. Mais hormis ces petites bouderies, l’ambiance reste bon enfant, y compris lorsqu’une machine ne reconnaît pas l’iris d’un visiteur. ‘ Heureusement qu’il n’y en a pas à l’entrée de la maison, parce que je serais obligé de dormir dehors ‘, s’esclaffe-t-il.De fait, on est bien loin du monde du futur, imaginé dans le film Minority Report. De nos jours, la biométrie se heurte encore à des limites techniques, mais aussi éthiques. En décembre dernier, des étudiants ont été jugés pour avoir saccagé volontairement un appareil d’identification biométrique dans la cantine scolaire de leur lycée de la vallée de Chevreuse. Ils entendaient protester contre le développement sans contrôle de la biométrie comme moyen d’identification. A cette occasion, le Syndicat de la magistrature a déclaré ‘ partager l’inquiétude de ces militants devant le recours croissant et disproportionné aux techniques d’identification ‘, avant de dénoncer ‘ l’idéologie sécuritaire qui s’est développée ces dernières années ‘.‘ Peu à peu la biométrie s’impose à nous, qu’on le veuille ou non ‘, observait l’un des visiteurs de la Cité des sciences. ‘ A l’aéroport de Bangkok, en Thaïlande, chaque voyageur est photographié à la douane ‘, précise-t-il. Dans l’exposition, les visiteurs sont invités à débattre sur les différents systèmes expérimentés un peu partout dans le monde. Par exemple, en Australie, une expérience a été menée en 2003 pour la délivrance de la méthadone. Chaque toxicomane volontaire enregistrait préalablement son iris afin d’être ensuite reconnu dans les pharmacies, qui lui donnaient alors la quantité exacte de méthadone autorisée par le médecin. En Malaisie, chaque citoyen dispose depuis 2001 d’une carte d’identité biométrique, qui lui permet également d’effectuer des achats.
Passeport pour le futur
En France, les papiers d’identité vont aussi inclure des caractéristiques biométriques conformément aux dispositions européennes ainsi qu’au programme d’exception de visa instauré aux Etats-Unis. Le passeport sera doté d’une puce sans contact qui comprendra la photo numérisée de son titulaire. Puis à partir de fin 2008, cette puce devra également comprendre deux empreintes digitales du détenteur du passeport. La carte d’identité électronique contiendra ces mêmes caractéristiques, ainsi que des outils permettant de réaliser des procédures électroniques, voire d’accéder à certains services. Le ministère de l’Intérieur rappelle qu’un tel projet ne pourra pas être prêt avant fin 2008. En attendant, découvrez ces nouvelles techniques didentification à la Cité des sciences.
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