Elles tentent de vous identifier
‘ D’après les éléments en notre possession, vous avez mis à la disposition d’internautes des fichiers protégés par le Code de la propriété intellectuelle sans autorisation préalable. ‘ Voici le début de la lettre qu’a reçue une vingtaine d’abonnés français à AOL. Leur tort : avoir partagé des fichiers piratés sur Internet. Le fournisseur d’accès menace de leur couper leur connexion à Internet. Comment ont-ils été démasqués ? Les maisons de disques et les éditeurs de jeux utilisent des logiciels qui espionnent les réseaux peer-to-peer. Ces logiciels scrutent les dossiers partagés des internautes à la recherche de fichiers piratés. Dès qu’un tel fichier est identifié, le logiciel enregistre l’heure de connexion, le nom des fichiers et l’adresse IP du pirate. Cette adresse identifie votre ordinateur sur le réseau pendant votre connexion. Elle ne permet pas d’obtenir vos coordonnées mais seulement celles de votre fournisseur d’accès qui, lui, pourra vous identifier comme cela a été le cas pour les abonnés d’AOL. Mais les logiciels espions des majors vont plus loin. Ils cherchent à vous identifier directement. Comment ? En se servant de votre nom d’utilisateur sur KaZaA, qui peut contenir votre nom de famille, puis en fouillant dans vos documents partagés pour trouver un document égaré, un CV par exemple, contenant vos coordonnées. Un étudiant français partageant des centaines de fichiers a été identifié par cette méthode. Son cas serait ‘ en cours de traitement ‘.Ce que vous risquez : un pirate encourt une peine allant jusqu’à 2 ans de prison et 150 000 euros d’amende. Pour l’instant, vous ne risquez rien : les fournisseurs d’accès français ne donnent pas les coordonnées de leurs abonnés aux maisons de disques. Ils menacent seulement de couper votre accès.
Comment l’éviter : choisissez un nom d’utilisateur composé de manière aléatoire (az854 par exemple). Vérifiez que vous n’avez pas de documents contenant vos coordonnées dans votre dossier partagé. Par contre, il est impossible de masquer votre adresse IP.
Elles traquent vos comportements
KaZaA a la mémoire longue. Sans vous prévenir, ce logiciel d’échange tient un compte méticuleux de tous vos téléchargements dans des fichiers ayant l’extension.previous et.current. Ceux-ci sont stockés sur votre disque dur. Même si vous n’avez plus de fichiers piratés, on peut démontrer que vous en avez téléchargés par le passé. Des instituts d’études marketing, tel BigChampagne.com, utilisent ensuite ces données pour cerner les goûts des consommateurs (‘ si un utilisateur aime tel artiste, il y a beaucoup de chance qu’il apprécie tel autre ‘). Vous devenez ainsi un objet d’étude.Ce que vous risquez : l’interprétation de vos téléchargements par des instituts n’est pas dangereuse, mais désagréable.
Comment l’éviter : cherchez les fichiers.current et.previous. Effacez-les. Ne partagez que les 20 derniers téléchargés.
Elles inondent le réseau de fichiers tronqués
Vous étiez à la recherche du dernier clip de Madonna. Et vous pensiez l’avoir trouvé sur KaZaA. Pas de chance, le fichier que vous avez téléchargé contient un documentaire sur les gondoles à Venise. Ou uniquement les premières secondes du clip puis plus rien. Les responsables ? Quelques sociétés qui proposent aux maisons de disques d’inonder le réseau de fichiers tronqués, ou dont le contenu ne correspond carrément pas à ce qui est décrit. Ces fichiers apparaissent quelques jours avant la sortie officielle d’un titre. Ce procédé est appelé spoofing.Ce que vous risquez : seulement de perdre du temps à télécharger des fichiers sans intérêt. Et un peu d’argent si vous payez votre connexion Internet en fonction du temps passé.
Comment l’éviter : la dernière version de KaZaA et d’eDonkey/eMule permet de noter la qualité d’un fichier. Avant d’en télécharger un, vérifiez que la note quil a obtenue est bonne.
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