La stabilisation est la technologie tendance de l’année 2006. Pour preuve, les annonces coup sur coup de Pentax et de Sony présentant des reflex aux capteurs stabilisés. Bien sûr, sur le papier, les boîtiers sont loin d’être similaires (6 millions chez Pentax, 10 millions chez Sony et une différence de plus de 300 euros sur la note finale), mais on ne fait pas de photos ‘ sur le papier ‘.En considérant à la fois son budget et ses besoins, le choix entre les deux boîtiers n’est peut être pas aussi évident qu’il n’y paraît. Pour 1 000 euros, on a soit un Alpha 100 avec son zoom en kit, soit le Pentax K100D avec deux objectifs ou le zoom standard plus un flash, etc. Bref, cela se discute. Sony fait avec l’Alpha 100 une arrivée remarquée sur la petite scène des fabricants d’appareils reflex. Basé sur feu le Dynax 5D de Konica Minolta, l’Alpha 100 possède une des fiches techniques les plus complètes de cette rentrée. Si l’on excepte l’affichage permanent (apanage des Olympus E330 et Panasonic L1), c’est une sorte de synthèse du reflex en cette fin 2006 : 10 millions de pixels, stabilisateur mécanique, système anti-poussière, mesure de la lumière sur quarante segments, viseur relativement clair… la liste est longue et le prix, avec un 18-55 mm, ne dépasse pas 1 000 euros. Sur le plan du design, l’Alpha 100 ne diverge que très peu du Dynax 5D qui lui a servi de base.
Belle évolution
Si l’esthétique générale du boîtier ressemble donc à s’y méprendre au Dynax 5D, une première prise en main permet de noter quelques différences bien réelles. Le boîtier n’est pas léger : avec 980 g (une optique 18-70 mm), l’Alpha tient bien en main. La poignée est plutôt agréable et tranche avec le reste du revêtement plastique un peu trop ‘ bas de gamme ‘ et finalement peu rassurant. Que les baroudeurs se rassurent quand même, le squelette de l’Alpha 100 est en métal et devrait être plutôt résistant. Premier point fort du nouvel arrivant, la baïonnette ‘ alpha ‘ est pleinement compatible avec la monture Konica Minolta AF. Les anciens minoltistes pourront donc exploiter leurs anciens objectifs AF. Sony reprend l’intégralité de la gamme d’optiques existante à laquelle viendront s’ajouter quelques nouveautés attendues et, notamment, les optiques signées Zeiss (voir encadré). Le dessus de l’appareil s’apparente plus au Konica Minolta Dynax 7D avec la présence de deux molettes de part et d’autre du viseur. Celle de droite regroupe classiquement les modes Auto, P, S, A, M ainsi que différents modes scènes (Portrait, Paysage, Macro, Sport, Couché de soleil et Portrait de nuit). L’autre sélecteur centralise, quant à lui, la plupart des fonctions expertes. D’une simple pression, vous pouvez donc régler la mesure de la lumière, le flash, le mode de mise au point, la sensibilité, la balance des blancs, le Dynamic-Range et la qualité des photos.Un excellent choix qui permet au débutant d’appréhender simplement l’Alpha 100 et, au photographe averti, de le paramétrer rapidement. Ces deux molettes ne laissant pas la place à un écran de contrôle sur le dessus de l’appareil, tous les réglages s’effectuent sur l’écran à l’arrière du boîtier.Fonctionnalité héritée des boîtiers Konica Minolta, cet écran (6,3 cm de diagonale) est très lisible et l’affichage pivote en fonction de l’orientation de l’appareil.En mode Prise de vue, l’écran affiche tous les réglages actuels. Il est donc facile de contrôler ‘ l’état ‘ de l’appareil avant de déclencher. Les menus sont sans surprise et relativement simples d’utilisation. Petit regret, la molette de réglage sur l’avant de la poignée, trop petite, n’est pas très agréable à manipuler. De plus, une position en arrière est souvent plus agréable (il est possible de modifier les réglages avec le pouce tout en positionnant l’index sur le déclencheur).
Viseur agréable
Probablement pour des questions de coût, Sony a abandonné le viseur en pentaprisme (présent sur le Dynax 7D) au profit d’un système en pentamiroir beaucoup moins onéreux. La visée est agréable et plus large que les systèmes du 350D de Canon ou du D70 de Nikon. Malgré le pentamiroir, la visée est également claire et contrastée. Le verre de visée Spherical Accute Matte n’y est sans doute pas étranger. En plus des traditionnels repères pour les zones d’autofocus, Sony aurait pu apporter une aide à la visée comme la présence d’un quadrillage des tiers.Le dégagement oculaire est suffisant pour les porteurs de lunettes, mais nous avons parfois été gênés par des reflets du soleil à l’intérieur de l’?”illeton. Tout droit sortis des laboratoires de recherche de Konica Minolta, les capteurs Eye-Start situés en dessous du viseur activent immédiatement l’autofocus lorsque l’?”il approche. Si le système fonctionne correctement, l’intérêt est plus discutable.Le photographe réalise toujours la mise au point en appuyant à mi-course sur le déclencheur. Le gain de temps est donc négligeable, et, porté en bandoulière, l’Alpha 100 a tendance à faire le point continuellement, déchargeant la batterie par la même occasion. Quoi qu’il en soit, cette fonction est facilement débrayable.
Stabilisation efficace
Outre le capteur à 10 millions de pixels (et le prix), la stabilisation mécanique du capteur est sans doute le point le plus attractif de l’Alpha 100. Fondé sur la technologie de Konica Minolta, les ingénieurs ont amélioré l’efficacité du système (et l’ont rebaptisé au passage Super SteadyShot), qui permet désormais de gagner 3,5 vitesses. Un gain difficilement appréciable, mais les résultats sur le terrain sont assez concluants, et une photographie en grand-angle à main levée, au 1/10 s avec le kit 18-70 mm, est tout à fait envisageable. À noter qu’un témoin d’activité des moteurs de compensation est visible dans le viseur. Le Super SteadyShot a donc également des vertus pédagogiques puisqu’il permet (en visualisant le niveau d’activité) d’apprendre à tenir correctement l’appareil en vue de minimiser les tremblements. Le système de décentrement du capteur est également utilisé par Sony comme procédé d’élimination des poussières. En effet, le capteur est recouvert d’une couche antistatique (Indium Tin Oxyde), et les simples vibrations à haute fréquence devraient suffire à faire tomber les éventuelles poussières.Toutefois, aucun système pour recueillir les particules n’est présent dans l’appareil, et ce ‘ nettoyage ‘ s’effectuant à l’extinction de l’appareil, on peut raisonnablement se poser la question des poussières pendant le transport et à l’allumage de l’Alpha 100.
Objectif en retrait
Minolta fabriquant sans doute les meilleurs posemètres du marché, il est presque ‘ normal ‘ que le reflex Alpha 100, descendant direct de la marque, dispose d’une mesure de la lumière performante. Le système matriciel en nid-d’abeilles est ici amélioré et présente désormais quarante segments de mesure. Lors de nos tests, ce système s’est montré plutôt performant, et les images sont souvent bien exposées. L’autofocus est un autre point sensible des appareils reflex.Ici, le système de mise au point se fait remarquer par sa promptitude et sa justesse même en conditions lumineuses délicates. Réactif, le système se compose de huit collimateurs linéaires (dont quatre obliques dans les angles) répartis autour du collimateur en croix central. Fiable sur un sujet fixe, l’autofocus continu est légèrement moins précis. L’Alpha 100 renferme un tout nouveau processeur de traitement des images joliment baptisé Bionz par les ingénieurs de Sony. Ce cerveau électronique supporterait sans broncher un mode Rafale illimité de trois images par seconde. Nos tests ne sont pas aussi enthousiastes : le mode Rafale est plus proche de 2,5 images par seconde et la version illimitée n’est possible qu’avec l’aide d’une carte très rapide. Un modèle plus classique permet une bonne vingtaine de photos à cette cadence, ce qui est souvent amplement suffisant. Bionz participe également au fonctionnement de la technologie Dymanic Range Optimizer (DRO). Contrairement à ce que pourrait laisser croire le nom, la dynamique du capteur n’est pas améliorée et seules les basses lumières sont débouchées. Difficile d’être vraiment convaincus par le DRO tant les résultats sont aléatoires.Quant le procédé fonctionne, les résultats sont assez similaires au D-Lightening présent sur les compacts Nikon. Les images délivrées par l’Alpha 100 sont très agréables : la colorimétrie est flatteuse mais sans excès, et seul le piqué des photos est un peu mou : à 100 %, les images pourraient être beaucoup plus fouillées et sont finalement assez lisses. Un problème imputable avant tout à l’objectif pas tout à fait en adéquation avec le capteur à 10 millions de pixels. Quant au bruit numérique, la puce Bionz ne l’élimine pas totalement des clichés et si les pixels colorés sont discrets jusqu’à 400 ISO, les modes 800 et 1 600 ISO produisent des fichiers aux accents de pointillisme.
Prix cassé
Principal argument de vente (et pas le moindre) de l’Alpha 100 : le prix. Pour 1 000 euros (et certainement moins dès la rentrée), Sony propose un kit Alpha 100 + 18-70 mm très intéressant. Pas de véritable révolution donc, mais un boîtier pointu qui peut combiner excellente technologie et bijoux optiques. En effet, si l’objectif 18-70 mm ne permet pas au nouveau reflex de s’exprimer pleinement, la possibilité de greffer des optiques Carl Zeiss ouvre probablement d’autres horizons. On trouvera également le boîtier nu (pour les minoltistes de la première heure) à 900 euros et un double kit 18-70 mm F:3,5-F:5,6 + 75-300 mm F:4,5-F:5,6 à 1 200 euros.
Prix cassé (bis)
Outre les systèmes de stabilisation, l’érosion des prix semble également la tendance de la rentrée. En effet, Pentax propose son nouveau reflex 6 mégapixels, également stabilisé, à 649 euros boîtier nu. Pour 50 euros de plus, vous disposez d’un objectif 18-55 mm et, pour 300 euros de plus, d’un double kit 18-55 + 50-200 mm. À ne pas en douter, le tarif devrait facilement passer en dessous des 600 euros et, pourquoi pas, frôler la barre mythique des 500 euros pour les fêtes de fin d’année. Pour autant, Pentax n’a pas bradé son matériel. Dans la lignée des reflex numériques Pentax, le dernier-né présente plutôt bien. Le boîtier n’est pas très innovant, mais la construction est plutôt solide, la finition impeccable, et l’ensemble se veut plutôt rassurant. La prise en main est très agréable et l’ergonomie n’a que légèrement évoluée. Un bouton de correction d’exposition fait une heureuse apparition sur la poignée et un sélecteur on/off apposé au dos du K100D commande le système Shake reduction (‘ stabilisation ‘). La technologie mise en ?”uvre est ici légèrement différente de celle proposée par Sony. En effet, si les tremblements du photographe sont toujours compensés par le déplacement du capteur, les moteurs d’oscillation ne sont pas les mêmes. Sony utilise un système piézoélectrique, alors que Pentax a opté pour un déplacement électromagnétique qui s’opère à la fois verticalement, horizontalement et de manière rotative. Les ingénieurs nippons annoncent un gain de deux vitesses. Des performances moindres par rapport aux 3,5 vitesses gagnées par le système présent sur l’Alpha 100 mais, associé au mode 3 200 ISO, le K100D est particulièrement à l’aise dans les ambiances feutrées. Ce dernier point est renforcé par l’excellente prise en main du boîtier, qui associe petite taille et excellent équilibre. Tout comme les *istD, le K100D déroute au départ par son gabarit réduit et enthousiasme ensuite.L’interface générale du reflex reste identique aux précédents modèles et est donc orientée grand public. Un bouton Fn dirige vers les réglages les plus courants (balance des blancs, sensibilité, entraînement et flash). La molette de sélection (P, S, A, M) dispose également d’un mode scène hérité tout droit des compacts de la marque. La poignée accueille soit quatre piles au format AA, soit deux CR-V3 toujours plus faciles à trouver en déplacement que les sempiternelles batteries propriétaires. D’autant que les accus au format AA à 2 700 mAh assurent une bonne autonomie à l’appareil avec plus de cinq cents déclenchements.
Sur le terrain
Malgré le manque de luminosité (il s’agit d’un pentamiroir et non d’un pentaprisme), le viseur est suffisamment large pour être agréable. Le dégagement oculaire ne pénalisera pas les porteurs de lunettes. Le verre de visée ne présente pas d’aide et seules les zones d’autofocus sont symbolisées. Celui-ci est d’ailleurs bien plus performant que sur la gamme *ist DL. Il s’agit du Safox VIII déjà présent sur le *ist D et DS qui comporte onze collimateurs dont neuf en croix pour plus de précision.
Autofocus en progrès
S’il est assez réactif, l’autofocus du K100D n’atteint pas encore le niveau d’un Canon 350D. Toutefois, sur un sujet fixe, l’autofocus accroche rapidement, ce qui rend l’utilisation de l’appareil très agréable. Au besoin, la bague manuelle permet de retoucher continuellement le point.La mesure d’exposition (qu’il est possible de lier avec le point d’autofocus) est relativement précise avec une légère tendance à la surexposition. Les images délivrées par le capteur à 6 millions de pixels sont sans surprise. Pour ce capteur, les photos sont très précises et bien piquées avec une légère accentuation. Le post-traitement effectué par l’appareil permet une exploitation immédiate des fichiers, et les plus exigeants peaufineront leurs images Raw à l’aide du logiciel SilverFast livré avec le K100D.La dynamique du capteur n’est pas très étendue et les hautes lumières sont souvent ‘ brûlées ‘, mais le problème est récurrent sur tous les boîtiers de milieu de gamme. Nous décernerons une mention spéciale au traitement du bruit numérique. Jusqu’à 800 ISO, les images sont relativement propres. Au-delà, le moutonnement devient important, mais le bruit chromatique reste relativement discret. Le K100D dispose d’un mode 3n200 ISO où le bruit est spectaculaire, mais qui a le mérite d’autoriser des prises de vues dans des conditions lumineuses délicates.
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