Avec seulement 15 places pour 20 000 candidats, l’EAC (European Astronaut Centre ) de Cologne (Allemagne) fait figure d’école ultrasélective. Il est vrai qu’elle forme à une mission très délicate : le
pilotage et la surveillance de l’ISS ( International Space Station ), la station spatiale internationale qui fait office de véritable laboratoire en orbite. Un métier de rêve ? Certes. Surtout quand il s’agit d’évoluer en
combinaison dans une piscine, pour s’habituer à man?”uvrer en apesanteur. Mais, dans les faits, les astronautes passent le plus clair de leur entraînement au sol, à manipuler des PC. En effet, l’ISS est totalement gérée par une centaine
d’ordinateurs : une première dans l’histoire de la conquête spatiale !Les fonctions vitales de la station sont ainsi entièrement assurées par des calculateurs sous Unix (sécurisés par deux ordinateurs de secours, prêts à prendre le relais en cas de souci). Les astronautes les contrôlent depuis une
trentaine de PC portables classiques (sous Windows et Linux), véritables ‘ télécommandes multi-fonctions ‘ de l’ISS. Ces portables sont longuement testés avant d’être envoyés dans l’espace ; et
pour cause, ils y restent longtemps. Ainsi, les modèles à base de Pentium à 166 MHz, actuellement dans la station, sont peu à peu remplacés par des machines équipées de Pentium 4 à 1,8 GHz ! Pour relier tout ce petit monde, un
quadruple réseau : Ethernet, fibre optique, liaison radio, mais aussi réseau militaire MilBus à haute fiabilité.Cette informatisation à outrance (les ordinateurs ont remplacé jusqu’au moindre interrupteur !) a un avantage évident : on peut récréer facilement, sur Terre, les conditions de travail dans l’ISS. Chaque geste est donc
longuement répété sur des répliques des appareillages qui équiperont la station d’ici à 2007.Mais que se passerait-il si les ordinateurs de l’ISS plantaient ? La station serait immédiatement évacuée : la température chuterait, l’oxygène se ferait rare, et l’altitude du complexe ne pourrait plus être contrôlée.
Heureusement, depuis Apollo 13, l’entraînement aux scénarios catastrophe a bien progressé : grâce à ses simulateurs sophistiqués, l’EAC peut reproduire un problème grave à Cologne, placer ses élèves sous la surveillance de Houston, et les
mettre en liaison avec Moscou.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
