Il semble bien que les opérateurs de téléphonie mobile aient trouvé la formule magique : SMS + MMS = SMM. SMM ? Sauvez Mes Marges ! Même s’ils contestent les chiffres avancés par l’UFC-Que Choisir (un SMS reviendrait à 2 ou 3 centimes, alors qu’il est vendu 15 !), les opérateurs ne peuvent nier que le profit en est nettement plus élevé que celui tiré des communications normales surtout depuis que la même association de consommateurs les a contraints à facturer celles-ci à la seconde. Agréablement surpris par l’explosion des minimessages, les opérateurs n’ont aucune raison de tarir volontairement ce pactole, tant que ça marche. Au contraire, ils en rajoutent avec les MMS, les messages multimédias. Cette fois, la stratégie de développement est pensée dès le départ. De même que pour attirer des abonnés, on leur a offert le téléphone (ou presque), on va cette fois quelque peu leur forcer la main en mettant les téléphones-appareils photo à des prix défiant toute concurrence dans les offres d’abonnement et de renouvellement. De quoi faire craquer même ceux qui n’y voyaient que peu d’intérêt… et assurer du trafic, par le biais des MMS ou c’est la nouvelle étape des services tels qu’i-mode, Vodafone Life et Orange World. Sans être une nouveauté, loin de là, le principe du produit d’appel entraînant automatiquement la consommation d’autres produits ou services nettement plus lucratifs est en train de devenir un modèle économique.C’est déjà celui des constructeurs d’imprimantes, qui font le gros de leurs marges non pas sur leurs machines aujourd’hui excellentes en terme de rapport qualité/prix mais sur le papier et, surtout, sur l’encre. Bref, l’économie de la nouveauté, c’est toujours la même histoire : on commence par faire de confortables marges sur les produits, marges qui fondent rapidement face à la concurrence et à la pression des consommateurs. Puis on trouve des façons de les recréer de manière beaucoup moins visible… jusqu’à ce que le cycle recommence.Nous ne sommes donc sans doute pas au bout de nos surprises. Certes, il n’y a là rien de malhonnête ; il faut bien que les entreprises vivent. Il n’empêche qu’on éprouve toujours un sentiment de malaise face à cette économie de moins en moins transparente, où l’on ne sait plus vraiment quel est le prix de ce qu’on achète, ni celui qu’on devra payer après…
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