La ‘ télé de papa ‘, c’est fini ! Révolue, l’époque où l’on se posait dans le canapé du salon à un horaire imposé, prêt à occuper son ‘ temps de cerveau ‘ en
absorbant des programmes soigneusement calibrés pour ménagère de moins de cinquante ans ou actif urbain CSP+ avec, pour seul choix, le numéro de la touche à enfoncer sur la télécommande.Aujourd’hui, tout se passe devant l’ordinateur, sur Internet. Grâce à des sites comme YouTube ou DailyMotion, chacun peut désormais consommer des ‘ images qui bougent ‘ comme il le désire, en
fonction de ses goûts, de ses envies du moment ou de conseils de copains : ‘ Va voir ce truc énoooorme ! ‘, et ce, à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. Terminés la grille et les programmes TV
bourrés de stars avec leur bonheur en vitrine et leurs sourires de pub pour orthodontiste ; désormais, c’est le règne de la télé à la carte, faite pour et par les internautes.Et il y en a pour tout le monde : des extraits de séries télévisées, y compris de saisons pas encore diffusées en France ; des émissions anciennes jamais rediffusées (ah ! ce délicieux parfum d’ORTF !) ;
des concerts en tous genres (même pour les vieux schnoks qui ne jurent que par les années 70) ; des retransmissions d’événements sportifs (les types en short qui courent derrière un ballon ont quelque chose de fascinant).Certes, tout cela n’est pas fait pour réjouir les chaînes traditionnelles, les studios de production et leurs cohortes d’ayants droit qui commencent à s’insurger contre ce pillage joyeusement désorganisé :
‘ Quoi ? personne ne passe à la caisse ‘. Avocats aidant, les rentiers de l’image veillent à faire retirer leurs précieuses réalisations de ces robinets sans compteur. Et il y a fort à parier que tous ces
marchands de rêve mettent un jour en place des systèmes de vidéo… surveillance !Mais bon, il y aura toujours ces petits films d’amateurs pris sur le vif, avec un appareil photo ou un téléphone portable. Ces vidéo-gags hilarants : ‘ Et pan ! une enclume sur la
tête ! ‘, ces séquences, plus ou moins innocentes, réalisées dans la rue, dans des lieux publics, dans des soirées arrosées, montrant des inconnus, des voisins, des collègues : ‘ Tiens, mon
chef ! ‘, des amis, des parents, des époux : ‘ Ciel ! mon mari ! ‘.En regardant impunément tous ces moments parfois volés, nous jouons avec des vies privées. Au risque, peut-être, de devenir un jour des small brothers…(*) rédacteur en chef
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