Depuis près de trente ans, chercheurs et ingénieurs tentent de créer des robots à l’image de l’homme. Un rêve que les récentes avancées de la robotique vont leur permettre de réaliser.
Nom de code : Wabot. Année de naissance : 1973. Signe particulier : robot. Développé par l’université de Waseda, au Japon, Wabot est le premier robot ressemblant (de loin…) à un être humain. Trente ans plus tard, le Japon reste à la pointe de la recherche en robotique. Robots… ce terme, inventé en 1921 par l’écrivain tchèque Karel Capek, désignait à l’origine des ‘ travailleurs artificiels ‘ (‘ robota ‘, en tchèque, signifie ‘ travail forcé ‘). Pourtant, depuis la naissance de Wabot, la perception du robot a bien changé : ‘ Dans les années 1970-1980, le mot robot renvoyait à la robotique industrielle, employée à des fins productives ; aujourd’hui, les robots sont davantage considérés comme des assistants et des compagnons domestiques ‘, résumait récemment le ministre japonais de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie, Shoichi Nakagawa.Une enquête le confirme. Les Nippons considèrent que ces êtres animés répondent à un besoin social. Et ils sont très demandeurs : selon les projections du gouvernement japonais, près d’un foyer sur deux sera équipé d’un robot domestique en 2020. Des robots qui pourraient satisfaire ces ‘ besoins sociaux ‘ sont ainsi à l’étude, en plus des traditionnels robots industriels : robots de secours, de sécurité, d’accueil et d’information, de télésurveillance, d’assistance, de soins médicaux, etc. L’objectif : qu’ils soient commercialisés, au plus tard, en 2010.
Des recherches qui profitent à de nombreux secteurs industriels
De nombreux centres universitaires et instituts de recherche n’ont pas attendu pour plancher sur le sujet, tout comme certaines grandes entreprises japonaises : Matsushita (Panasonic), Sony, Mitsubishi Heavy Industries (constructeurs de paquebots et d’avions), Honda, Nec, Sanyo… tous développent des robots depuis des années. ‘ Ces recherches, qui font souvent sourire, ont des retombées considérables sur l’ensemble des secteurs de pointe dans lesquels excellent les Japonais ‘, rappelle Jean-Yves Bajon, conseiller de la mission économique de l’ambassade de France à Tokyo. En d’autres termes, quand on cherche à améliorer les robots, on obtient des avancées scientifiques et techniques exploitables dans d’autres secteurs industriels. Et ces avancées concernent de nombreux domaines puisqu’une recherche en robotique réunit des experts en capteurs, logiciels, télécommunications, mécanique, étude comportementale, linguistique, optique, etc. Des compétences qui ne sont pas toutes nécessaires. Elles dépendent en grande partie de l’orientation de la recherche, et plus précisément du type de robots que l’on souhaite améliorer. Ainsi, dans le secteur des robots industriels, un expert en linguistique ne serait d’aucun secours la mesure où il s’agit essentiellement d’accroître la précision du placement et du mouvement, la vitesse d’action, les degrés de liberté et la force. En revanche, ce même expert sera indispensable dans le domaine plus général des robots non industriels puisque les progrès recherchés portent en priorité sur l’autonomie d’action, la reconnaissance visuelle, le repérage dans l’espace mais aussi la communication. Quelque 65 prototypes présentant l’ensemble des avancées techniques obtenues dans ces divers secteurs sont présentés durant quelques journées spéciales mi-juin à l’Exposition universelle d’Aichi.