Dans les prochaines semaines, il faudra se familiariser avec trois nouveaux types de DVD. Et les prix des graveurs vont tellement baisser qu’il deviendra difficile de s’en passer.
La jungle des formats DVD s’étoffe de nouvelles déclinaisons. On connaissait déjà le DVD-Rom, pour les logiciels, jeux et encyclopédies, le DVD-vidéo pour les films, le DVD-audio pour la musique, et les différents types de DVD enregistrables, une seule fois (DVD+R et DVD-R), ou plusieurs (DVDRW, DVD+RW et DVD-Ram) ; il va falloir désormais compter avec le DVD ‘ double couche ‘, le DVD ‘ jetable ‘ et le DVD Plus. Le DVD double couche est un nouveau type de DVD enregistrable. Particularité : il offre une capacité de stockage ‘ brute ‘ de 8,5 Go, sans qu’il soit nécessaire de retourner le média. C’est presque le double de la capacité des médias enregistrables actuels, limitée à 4,5 Go.
De juteuses affaires en perspective
Le DVD jetable est un DVD-vidéo à durée limitée. Après l’avoir sorti de son emballage, on dispose de huit heures pour regarder le film qu’il contient. Passé ce délai, il devient illisible. Quant au DVD Plus, il s’agit simplement d’un disque hybride à deux faces, avec un côté CD-audio et un côté DVD-vidéo. Les promoteurs du DVD Plus et du DVD jetable espèrent faire de juteuses affaires. Si l’on en croit le cabinet d’étude de marché GFK, près d’un foyer français sur deux (42 %) dispose aujourd’hui d’une platine DVD de salon ou d’un PC équipé d’un lecteur de DVD. Et sur le seul mois de décembre dernier, il se serait vendu plus de 1,1 million d’appareils (lecteur ou enregistreur) permettant de lire des DVD ! Ces ventes devraient continuer bon train tout au long de cette année : les analystes de GKF prévoient que le taux d’équipement des foyers français devrait approcher les 60 % fin 2004. Pour profiter largement de cette manne, Philips et Sony veulent vendre par dizaines de milliers leurs nouveaux graveurs nécessaires à l’enregistrement des DVD double couche. Comment ? En les proposant d’emblée à des tarifs attrayants. Attendus pour le courant de ce mois de juin, les premiers modèles ne devraient ainsi pas coûter plus de 200 euros en version interne. A titre de comparaison, lors de leur lancement en 2001, les premiers graveurs de DVD simple couche valaient près 1 000 euros , soit cinq fois plus cher ! Mieux encore, le prix de ces graveurs, qui enregistreront les DVD double couche en 2,4X, devrait dégringoler à 100 euros avant la fin de l’année, Sony et Philips envisageant de proposer des modèles deux fois plus rapides dès cet automne. Pas par altruisme, mais dans l’espoir de phagocyter les ventes de graveurs bon marché de leurs concurrents taïwanais : en effet, ils escomptent que beaucoup d’acheteurs préféreront opter pour des graveurs DVD double couche de marque à 100 euros , plutôt que pour des graveurs de DVD simple couche sans nom à 50 euros . Les deux compères devraient même enfoncer le clou en proposant avant fin 2005 des graveurs de DVD Blue Ray (23 Go de capacité d’enregistrement) à moins de 1 000 euros . Cet empressement-là pourrait aussi s’expliquer par la crainte de voir le développement de la capacité des disques durs, des clés de stockage USB et des espaces de stockage en ligne tuer le marché de la gravure à domicile avant la fin de la décennie. Il y a donc urgence à amortir rapidement les frais engagés en recherche et développement.