La plupart des utilisateurs du téléphone mobile ne s’en séparent pas. Il n’en fallait pas plus pour que certains constructeurs imaginent de le transformer en portefeuille électronique. Le
‘ m-commerce ‘ était né.
Depuis plusieurs mois, les Japonais achètent vêtements, spécialités culinaires et toutes sortes de biens et de services avec leur mobile. Ils vivent à l’heure du ‘ mobile commerce ‘, ou m-commerce. Pour passer commande, il suffit de s’identifier par un code et de régler ses achats soit sur sa facture téléphonique, soit en espèces. Ensuite, on récupère les articles achetés dans un des milliers de conbini, ces épiceries ouvertes 24 heures sur 24 que l’on trouve à presque tous les coins de rue.
Le problème : sécuriser les paiements
En Europe, c’est la Finlande qui s’est montrée pionnière. Dès 1997, l’opérateur Sonera permettait l’achat de canettes de soda, puis, en 2000, celui des forfaits de ski avec son téléphone. En France, le m-commerce n’en est qu’à ses balbutiements. Pourtant, sans le savoir, vous êtes un adepte du m-commerce si vous téléchargez sonneries ou logos que vous payez en envoyant des SMS. La généralisation des téléphones dotés d’écran couleur ainsi que le débit rapide que procure le GPRS devraient donner plus d’ampleur à ce commerce en ligne d’un nouveau type. Reste que le m-commerce soulève le même problème que l’e-commerce : comment sécuriser et faciliter les paiements ? C’est de la réponse à cette question que dépend le triomphe ou l’échec du m-commerce.Certains constructeurs (comme Siemens) et organismes financiers (notamment Visa) veulent tout simplement employer le même système de paiement par carte bancaire que sur le Web, en utilisant le cryptage SSL (Secure Socket Layer). Mais les usagers sont encore réticents à fournir les références de leur carte de crédit sur le Réseau.
Une seconde carte Simm dans le mobile
Il y a quelques années, Sagem et Motorola avaient imaginé faire du mobile un terminal de paiement, en lui ajoutant une fente pour y glisser sa carte bancaire. Le succès ne fut pas au rendez-vous. ‘ Les réseaux sont trop lents pour supporter les procédures complexes de validation de paiement mises en place par les banques ‘, dit Bruno Salgues, ingénieur d’études à l’Institut national des télécoms. Toutefois, l’idée n’a pas été oubliée puisque Visa travaille sur une solution de paiement proche : une seconde carte Sim correspondant à un compte en banque serait incluse dans le mobile.Mais le SMS surtaxé n’a pas dit son dernier mot. Il pourrait être étendu à condition de remédier à ses deux inconvénients : manque de souplesse dans les tarifs, seulement proposés par paliers, et limitation à de faibles sommes. Avec le système w-HA, concocté par France Télécom et la société iPIN, le montant de l’achat est directement répercuté sur la facture du client par l’opérateur de téléphonie. Mais les transactions restent de quelques euros seulement. Une piste autrement prometteuse pourrait être ouverte par la société Simpay, qui s’apprête à proposer des systèmes combinant paiement sur la facture téléphonique pour les petits achats et débit bancaire pour les sommes importantes. Quoi qu’il en soit, ne vous étonnez pas si un jour on vous demande si vous payez en espèces ou par mobile.