La mission du directeur des systèmes d’information : trouver des solutions informatiques aux besoins stratégiques de l’entreprise. Qualité d’écoute et compétences techniques exigées.
Le profil du directeur des systèmes d’information (DSI) idéal ? Pour le magazine professionnel 01 Informatique* , le DSI est un ‘ directeur organisé, gestionnaire efficace, manager charismatique, spécialiste des technologies, innovateur courageux ‘ . C’est tout ? Non. Il lui faut aussi ‘ une personnalité, du caractère, de la séduction ‘ .Si les exigences sont aussi élevées, c’est que la mission que les entreprises confient à ce collaborateur clé est hautement stratégique. Chargé de toute l’informatique, le DSI doit comprendre les besoins présents et futurs, afin de mettre en place des systèmes d’information permettant à l’entreprise de fonctionner dans les meilleures conditions.Le DSI fait le lien entre deux mondes. D’un côté, il s’imprègne des besoins de l’entreprise et des utilisateurs, même si ceux-ci ne sont pas toujours en mesure de les exprimer clairement. De l’autre, il connaît les solutions technologiques, disponibles aujourd’hui ou en préparation, qui apporteront une réponse à ces besoins.Dans un second temps, le DSI passe à la mise en ?”uvre des projets, qui doit s’accompagner d’efforts de communication à l’attention de la direction et des utilisateurs. C’est là que ses talents de séduction entrent en jeu. Il doit bien sûr aussi être un excellent manager pour motiver ses équipes et jongler entre les nombreux projets en phase de conception ou de déploiement. Tous les DSI le disent : c’est un poste sous haute tension. Mais un poste aussi et surtout passionnant, qui les place au c?”ur de l’entreprise* 01 Informatique est un magazine du Groupe Tests, par ailleurs éditeur de Micro Hebdo.
Informatiser l’hôpital Philippe Castets, DSI des Hospices civils de Lyon et DSIO* du CHU de Grenoble, 51 ans
De formation, Philippe Castets est directeur d’hôpital. Mais une passion pour l’informatique l’amène naturellement à prendre la direction de l’informatique au CHU de Grenoble, puis aux Hospices civils de Lyon. En chiffres, cela représente 30 000 employés, dont 250 à l’informatique, et 9 000 lits à informatiser. A Grenoble, il a mené à bien un projet qui place le patient au c?”ur du système d’information, avec un dossier consultable par tous les intervenants, notamment depuis les chambres, grâce au Wi-Fi. ‘ Nous avons lancé le projet en 1998 avec des technologies Web. Nous travaillions avec des outils bêta [encore en phase de test, NDLR] ‘ , reconnaît cet innovateur. Pour lui, c’est sur la capacité à anticiper que repose son métier. ‘ Je ne rechigne jamais à aller à des réunions de travail, les utilisateurs y disent des tas de choses. Et je passe en revue toute la presse informatique chaque week-end. ‘ L’étape suivante : faire accepter ses solutions sans bloquer les utilisateurs. ‘ On ne peut pas passer en force, il faut respecter leur expertise et les convaincre. ‘ Après cette phase de relations extérieures, on peut se mettre au travail. ‘ Il faut que l’architecture soit cohérente. On ne construit pas le grenier avant les fondations. ‘ La gestion des projets est un autre casse-tête. Il en a plus de 400 en route sur les deux sites. Sa préoccupation est de motiver ses collaborateurs et de ne laisser aucun projet s’embourber. Mais livrer un projet n’est pas le bout du chemin. ‘ Il faut qu’il vive. Nous devons parfois accepter l’agressivité des utilisateurs car tout changement crée du chaos. ‘ Dix ans déjà que Philippe Castets tient ce rôle de chef d’orchestre. ‘ Il faut avoir le moral. Et des collaborateurs puissants. C’est un métier excitant, mais la pression use. Avec les réformes en cours dans la santé, c’est comme si nous vivions le passage à l’an 2000 et à l’euro tous les mois en ce moment. ‘ Le futur ? Devenir un jour consultant lui paraît une suite logique
*Directeur des systèmes d’information et de l’organisation.
Accompagnateur de croissance Olivier Clos, DSI d’Orchestra, 39 ans
‘ Que pourrait-on faire pour faciliter la vie des utilisateurs ? ‘ C’est la préoccupation d’Olivier Clos. DSI chez Orchestra, une PME de l’Hérault qui fabrique et vend des vêtements pour enfants, il passe du temps au contact des autres services. ‘ Il faut connaître les gens, comprendre les métiers. J’ai un ?”il sur mon équipe et un ?”il sur le reste de l’entreprise. Il faut que les deux collent ‘ , explique-t-il. Diplômé de l’Ecole privée des sciences informatiques (EPSI), Olivier Clos a d’abord été ingénieur réseaux dans le secteur bancaire. Il y a sept ans, il pose sa candidature pour ce poste de DSI à Montpellier. Il a le coup de foudre : ‘ C’est un super boulot qui mêle technique, relationnel et décisionnel. ‘ Chez Orchestra, l’informatique est présente de la création des collections à la production et à la gestion commerciale. Parmi les projets mis sur pied depuis son arrivée, la connexion en réseau de tous les magasins, le reporting financier, un site Web et un intranet. Son équipe cinq personnes travaille actuellement sur un projet d’aide à la décision et sur le déploiement à l’international. ‘ La difficulté est d’établir les priorités, trier les besoins en fonction des ressources. ‘ Au quotidien, Olivier Clos veille à ce qu’aucun besoin urgent ne reste sans réponse. Il suit personnellement certains projets, fait le point avec la direction et participe à des réunions où il écoute les utilisateurs. Il se rend à Paris une fois par mois et se déplace parfois à l’étranger. Un conseil à donner ? ‘ Tout travail dans l’informatique peut mener à DSI, sauf peut-être le développement. C’est une question d’ouverture plus que de CV. ‘
Il n’existe pas, à proprement parler, de formation pour les DSI. Tous les chemins peuvent mener à cette fonction qui demande des connaissances techniques et des compétences de manager très poussées. On trouve ainsi, parmi les DSI, d’anciens enseignants, des mathématiciens, des ingénieurs des ponts et chaussées, des bac+ 2 en informatique… comme des autodidactes.
A noter : l’Institut de management de l’information, organisme public d’enseignement supérieur, dispense une formation dans le management des systèmes d’information. Cette formation de 3e cycle réservée aux professionnels se fait en alternance.
La rémunération d’un DSI varie de 55 000 à 180 000 euros par an, l’écart des salaires entre la région parisienne et la province n’étant pas significatif. Les DSI exerçant dans de grands groupes industriels ou dans les secteurs de la banque et de l’assurance perçoivent des salaires supérieurs. Source : enquête 2004 de 01 Informatique sur les salaires des informaticiens.
Difficile d’imaginer une entreprise d’une certaine taille sans informatique, donc sans DSI. Son poste est stratégique, mais le DSI doit parfois batailler pour s’imposer. Idéalement, il siège au comité de direction. Certains s’inquiètent de voir, aux Etats-Unis notamment, où on le nomme Chief Information Officer (CIO), une tendance à dévaloriser la fonction. Les DSI subissent les turbulences qui secouent l’entreprise : écoutés en période dagitation, ils sont relégués aux oubliettes quand tout va bien.
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