Près de vingt ans d’existence et presque pas une ride ! Même si cette nouvelle aventure du Prince de Perse n’a pas de lien avec les précédentes, si ce n’est son environnement oriental. D’ailleurs, le scénario s’inscrit plus encore dans la mythologie persane. La guerre fratricide entre, d’un côté Ormazd, dieu de la lumière, et de l’autre Ahriman, dieu des ténèbres, a tourné à l’avantage de ce dernier. Pour faire court, Ahriman a répandu dans le royaume son souffle maléfique, la corruption (matérialisée par une substance noire), et dépêché sur place quatre partisans corrompus. Dans ce contexte, le Prince rencontre Elika, jeune et séduisante princesse, dont le devoir envers son peuple passe par l’éradication de la corruption. Le duo doit alors parcourir les 25 zones du royaume, combattre soldats et partisans d’Ahriman, et ‘ purifier ‘ chaque zone.Le point fort de ce Prince of Persia version 2008 est incontestablement son graphisme. Le style, qualifié par les concepteurs ‘ d’art illustratif ‘, donne aux personnages et aux décors l’impression d’avoir été peints à la main. En cause, le cell-shading, une technique d’éclairage qui offre un rendu proche du dessin animé ou de la bande dessinée, avec notamment des contours et des couleurs plus marqués. Ce choix original donne franchement beaucoup d’allure au jeu et lui confère une ambiance poétique très Mille et Une nuits, et à vrai dire assez envoûtante (à laquelle la bande-son participe pleinement).Les décors, une ville délabrée constituée de palais, de tours et de murailles, sont d’autant plus spectaculaires qu’ils se présentent sous deux aspects distincts. Envahis par la corruption tout d’abord, où la grisaille et la pénombre dominent. Purifiés par Elika ensuite, où ils apparaissent baignés de soleil et envahis de végétation et de papillons. La purification en elle-même est d’ailleurs un très beau spectacle, le changement d’aspect s’effectuant sous nos yeux par une onde circulaire qui se propage comme un rond dans l’eau.Côté action, le jeu reprend le moteur graphique d’Assassin’s Creed (les deux titres sont signés des studios Ubisoft Montréal). Le Prince, que l’on incarne, a la capacité de courir, y compris sur les murs, sauter sur des poutres, des barres et des piliers, de s’agripper aux crevasses des murs, des plantes grimpantes et des anneaux disséminés dans le décor. Et, avec son gantelet, de descendre le long des parois. Elika, quant à elle, fait office de boussole puisqu’elle indique quel chemin prendre, mais joue surtout le rôle d’ange gardien en tendant une main salutaire au Prince après chaque faux pas qu’il commet, pour le déposer comme par magie sur la dernière plate-forme visitée (il n’y a pas de game-over, ce qui ne plaira pas à tous).
Des énigmes un peu décevantes
Dans cette opération d’exploration très axée sur les acrobaties donc, le Prince est parfois amené à combattre. D’abord les soldats d’Ahriman, puis les quatre corrompus (la concubine, le guerrier, le chasseur, l’alchimiste) qui font figure de ‘ boss ‘. Ces combats, en général assez longs, risquent pourtant de laisser sur leur faim les amateurs du genre. Ils sont en effet un brin répétitifs et proposent peu d’options de bataille. Ces confrontations sont d’ailleurs assez peu nombreuses. Même frustration côté énigmes. Si les puzzles mettant en scène des mécanismes sont vraiment très bien conçus, ils se comptent sur les doigts d’une main… Ce déséquilibre entre d’un côté une immense exploration dans des décors somptueux et, de l’autre, des combats et des énigmes rares, est un brin décevant. Mais ne boudons pas le plaisir que l’on pourra y prendre : celui des yeux. Prince of Persia reste un des plus jolis jeux qui ait été réalisés à ce jour. Voilà, c’est dit !L’avis de la rédaction
On aime
Les décors somptueux, l’ambiance très poétique, le graphisme original, les énigmes mécaniques bien conçues…
On naime pas
…mais trop peu nombreuses tout comme les combats, le manque de défis général.
Mention bien
A partir de 16 ans
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