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Prière de cliquer

Anticonformiste, le révérend anglican Alan Bain teste la diffusion de ses offices en direct sur le Web. Plus de 500 internautes ont assisté à la première édition. Prochaine retransmission prévue pour Noël.

Le révérend Alan Bain sait vivre avec son temps. Vicaire de l’église Saint-Philip and Saint-James, à Bath, en Angleterre, cet homme d’église s’est converti aux nouvelles technologies. Sa dernière idée : diffuser ses offices sur le Web. Et le 31 août dernier, les internautes ont pu assister à l’office, en direct, sur le site www.broadbandreligion.co.uk (littéralement : ‘ religion à haut débit ‘). Une première dans ce pays.‘ Le principal objectif consiste à rapprocher l’Eglise des citoyens. Trop de gens ont des préjugés négatifs. Ils n’osent pas y aller et ne savent pas ce qui s’y passe, explique le révérend Bain, qui dirige la paroisse depuis 22 ans. Avec Internet, nous touchons un autre public. C’est un moyen d’amener de nouvelles personnes à la découverte de l’Eglise. ‘ Mais la retransmission s’avère également utile pour tous ceux qui ne peuvent pas se déplacer, en particulier les handicapés et les malades.

On vote pour le cantique !

Mieux, le révérend Bain n’a pas hésité à miser sur l’interactivité : tout en suivant l’office, les internautes pouvaient voter pour choisir le chant final. Et l’assemblée physiquement présente a chanté l’hymne plébiscité par la petite assemblée virtuelle.‘ C’est un moyen de lier les deux communautés, insiste le révérend. On pourrait même aller plus loin en proposant aux internautes de nous envoyer des prières qui seraient reprises pendant l’office. ‘Les fidèles de l’église Saint-Philip and Saint-James, en tout cas, ne sont pas surpris par l’initiative du révérend Bain. ‘ C’est typique d’Alan ! ‘ insiste Edgar Evans, 70 ans. ‘ C’est quelqu’un qui aime repousser les frontières ‘, renchérit Margareth Joyce. Clive Pendrey, 46 ans, est lui aussi séduit par le concept : ‘ Cela ne me surprend pas car cette paroisse a toujours été en dehors des conventions. Il faut suivre les évolutions de la société ! ‘Mais qu’en pense la hiérarchie ? Tout cela est-il autorisé par les Evangiles ? Alan Bain n’a pour l’heure reçu aucune lettre de ses supérieurs et, pour lui, il n’y a aucun doute : ‘ Internet est dans la Bible ! lance-t-il. C’est un fabuleux moyen de communication, et tout ce qui peut permettre de faire avancer la parole de Dieu est bénéfique. C’est ça l’Eglise moderne ! ‘

Plus fort que les Spice Girls

Les résultats de cette première opération, avec plus de 500 connexions, sont positifs. D’après Blueyonder, la société qui a assuré la retransmission, c’est encore mieux que les quelque 300 connexions à un spectacle… des Spice Girls. ‘ On les a battues ! ‘ s’enthousiasme le révérend. L’office a été suivi dans toute l’Angleterre et même dans le monde entier : en Irlande, en Belgique, en Norvège, ou encore aux Etats-Unis…
‘ Félicitations pour cette brillante idée, et bonne continuation ‘, écrit Rebecca, de Hongkong. ‘ C’était un vrai plaisir de suivre ce sermon, ajoute Tim Sauders, de Melbourne. J’ai juste été un peu déçu que le chant pour lequel j’avais voté n’ait pas gagné… ‘ Et les courriels de la sorte s’amoncellent !Ancien journaliste de la BBC, le révérend Alan Bain avait, il est vrai, parfaitement bien organisé la communication sur l’événement. Il est surtout satisfait d’avoir touché un large public : ‘ Depuis la retransmission, j’ai constaté que six nouvelles personnes venaient désormais à l’église. C’est un bon début ! ‘L’opération reste cependant très coûteuse : il faut compter plus de 4 000 euros pour assurer une retransmission. Mais pour cette première, le révérend a heureusement été soutenu par l’opérateur Internet local Telewest et par la société de diffusion vidéo Blueyonder. Tous deux ont pris en charge l’ensemble des frais. ‘ Cela leur faisait un peu de publicité ‘, reconnaît le révérend.Devant le succès de la première opération, une nouvelle diffusion est d’ores et déjà programmée pour la célébration de Noël qui aura lieu le 21 décembre prochain. Alan Bain espère ensuite continuer. ‘ On doit pouvoir réduire les coûts en n’utilisant qu’une petite caméra. S’il le faut, nous chercherons aussi dautres sponsors. ‘ Alan Bain pose toutefois certaines limites. Pas question de délaisser les offices classiques pour des offices uniquement virtuelles. Avec ou sans le Web, le vicaire reste attaché à sa paroisse !www.broadbandreligion.co.uk

www.stphilipstjames.org

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Didier Forray