La tradition veut que l’on distingue les portraits naturels des portraits posés, mais la frontière est parfois floue. Même dans le portrait le plus spontané, il existe toujours une part de mise en scène.Il existe de nombreuses façons de réaliser un portrait : cela peut être à la demande du sujet, qui désire conserver un souvenir d’un moment important de sa vie (diplôme, cérémonie, anniversaire, etc.). Il faudra alors réussir une photo assez descriptive et fidèle d’un sujet totalement complice de sa propre mise en scène. À l’inverse, il arrive que vous ayez envie de photographier spontanément un de vos proches ou un parfait inconnu, charmé parce qu’il dégage à un moment donné. Voilà un portrait qui devrait être plus vivant, plus subjectif aussi. Dans la réalité, il est difficile de distinguer rigoureusement le portrait posé du portrait naturel. D’une part parce qu’une personne, sauf si c’est un modèle professionnel, n’est jamais totalement ‘ maître ‘ de son apparence. Même lors d’une séance très posée, le photographe doit toujours savoir aller chercher chez son sujet l’expression, par fois inconsciente, qu’il jugera être celle qui traduit le mieux la personnalité de son ‘ client ‘. D’autre part, même si vous photographiez quelqu’un par surprise, il suffit qu’il se rende compte de votre présence pour que son attitude perde d’un coup tout son naturel. Seules les photos ‘ volées ‘ constituent sans ambiguïté des portraits vraiment spontanés. Ce qui ne veut pas dire qu’un portrait ‘ complice ‘ soit forcément dénué de naturel, donc d’intérêt.
Le moment décisif
Préparé ou pas, là n’est pas l’essentiel, cela permettra au mieux d’organiser techniquement la séance (lumières, objectifs, lieu, maquillage). Pour réussir un portrait, l’important est de déclencher au bon moment et de ne pas rater l’expression du visage mais aussi du corps, qui donnera sa force à l’image. Si vous prenez le sujet par surprise, déclenchez au moment même où il regarde vers l’objectif, vous aurez alors l’expression la plus naturelle. L’instant d’après, sa pose se figera et vous n’obtiendrez alors qu’un sourire gêné ou une grimace forcée. Si vous le faites poser, évitez les postures trop statiques, mettez le sujet à l’aise en discutant avec lui pour lui faire oublier la présence de l’objectif et l’inciter à se comporter normalement. Attention toutefois à ne pas déclencher quand le sujet parle, le résultat est rarement intéressant. Profitez plutôt d’un moment de réflexion, d’un rire spontané ou d’une expression inattendue. Tout dépend, bien sûr, du sujet : on ne fait pas poser de la même manière un enfant ou un adulte, et un brin de psychologie est parfois nécessaire. Notez enfin que le mode Rafale de votre appareil peut être fort pratique pour s’affranchir des clignements d’yeux et autres tics inconscients. Il vaut mieux alors utiliser un compact ou un bridge, qui ont l’avantage d’être silencieux, contrairement aux reflex dont le claquement du déclencheur peut être intimidant pour le sujet, et faire échouer vos tentatives de portraits à la volée.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.