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Portrait de deux cyberenquêteurs

Internet et systèmes informatiques attirent arnaqueurs et criminels en tout genre. Gendarmerie et police forment des enquêteurs spécialisés dans la lutte contre la cybercriminalité.

Phishing, échanges d’images pédophiles, virus mettant à genoux des milliers d’ordinateurs : des crimes d’un genre nouveau font maintenant la une des journaux. Certains de ces crimes qui fleurissent sur Internet ne sont pas nouveaux : le détournement de codes de cartes bancaires ou la pédopornographie ne datent pas de l’invention du réseau. En revanche, d’autres agissements comme l’accès illégal à un système d’information ou la diffusion de virus malicieux en sont de purs produits.Contre toutes ces formes de criminalité, rendues possibles ou facilitées à grande échelle par les systèmes informatiques, les services de gendarmerie et de police ont dû réagir. Au printemps dernier, le gouvernement a d’ailleurs annoncé le doublement du nombre de fonctionnaires formés à la lutte contre le cybercrime d’ici à 2008. Les effectifs devraient atteindre 600 policiers et gendarmes dans trois ans. Une plus étroite collaboration entre services français et étrangers, le partage de logiciels et des missions clarifiées devraient aussi permettre une lutte plus efficace contre cette criminalité qui se moque des frontières. En gros, à la gendarmerie de traquer les pédophiles et à la police de se concentrer sur le grand banditisme et le terrorisme.

Fini le bricolage de bonnes volontés

Pour la plupart, policiers et gendarmes ont déjà enquêté sur des affaires classiques. Mais une passion personnelle pour l’informatique et des formations aux techniques particulières indispensables les ont amenés à se spécialiser. Jusqu’à présent, ils étaient souvent des pionniers livrant une bataille d’avant-garde avec les moyens du bord. Mais aujourd’hui, la lutte s’organise.Dans la gendarmerie, les ‘ N-tech ‘, des enquêteurs spécialement formés, sont affectés à des unités de recherche régionales depuis 2002. A Paris, la police de chaque arrondissement devrait bientôt compter deux personnes compétentes en cybercrimes.Nous avons rencontré une policière parisienne et un gendarme bordelais qui racontent leur parcours et leur travail au quotidien

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Isabelle Boucq