Le Fuji FinePix S3 Pro est un appareil atypique. Vendu à un prix intermédiaire entre les reflex 6/8 millions de pixels (D70/EOS 20D, Pentax *istD…) et les haut de gamme (Nikon D2x, Canon EOS 1D Mark II), il dispose d’un boîtier dérivé du Nikon argentique F80, moins sophistiqué que les appareils de la première catégorie, et d’un capteur de résolution moindre que les appareils de la seconde. Ce capteur est de 6 millions de pixels et, s’il peut générer des images de 12 millions de pixels, c’est par interpolation. Pourtant, en dépit de cette introduction peu enthousiaste, il est difficile de ne pas tomber sous le charme du Fuji S3. Ses caractéristiques techniques s’effacent complètement devant la qualité peu commune de son capteur. Le S3 est le premier appareil qui nous ait été donné de tester et qui soit presque insensible au bruit. La différence entre 100 et 800 ISO est tout juste perceptible et, à 1 600 ISO, les images sont non seulement exploitables mais excellentes. L’autre caractéristique est l’extrême modelé des images produites. Le capteur est capable de restituer une étendue de tons nettement plus large qu’un autre appareil. Le S3 est une vitrine du savoir-faire de Fuji en matière de capteur et de traitement du signal (que l’on retrouve sur les compacts de la marque, voir nos deux derniers comparatifs). On regrette d’autant plus que cette électronique de course ait été logée dans un boîtier très quelconque, voire complètement dépassé sous certains aspects. Le correcteur d’exposition par exemple ne fonctionne que par demi-valeur (là ou le tiers est la norme), ce qui vaut à l’appareil une mauvaise note en fidélité des couleurs, car ce manque de précision influe sur la mesure. De la même façon, l’ergonomie est du plus pur style bricolage (pas moins de deux écrans pour des réglages de base), le boîtier est lent y compris dans des domaines étonnants : l’affichage d’une photo prend, par exemple, presque une seconde.
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