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Pentax joue des épaules

Pour se glisser entre Canon et Nikon, Pentax a sorti l’artillerie lourde. Ce reflex semi-professionnel possède de sérieux arguments, à commencer par un boîtier traité anti-ruissellement…

Pour se glisser entre Canon et Nikon, Pentax a sorti l’artillerie lourde. Ce reflex semi-professionnel possède de sérieux arguments, à commencer par un boîtier traité anti-ruissellement (toutefois moins performant que le traitement tout-temps du D200) qui assure une prise en main franche et solide. Avec son 18-55 mm, le K10D pèse plus de 1,1 kilo. Que ce soit à la main ou autour du cou, il n’est pas un modèle de discrétion. Le viseur est large et plutôt agréable malgré un verre de visée présentant un peu de matière. Les informations qu’il délivre sont nombreuses, mais il manque les données concernant la balance des blancs et la sensibilité. Les experts retrouveront facilement leurs marques avec ce boîtier constellé de raccourcis vers les fonctions élémentaires. Le K10D conserve le bouton Fn qui permet d’intervenir rapidement (via un menu) sur la balance des blancs, le mode Rafale ou la sensibilité. Ces fonctions, souvent utilisées, auraient mérité un accès plus rapide. Toutefois, l’appareil regorge de petites trouvailles ingénieuses qui compensent largement les petites lacunes précédemment citées. Ainsi, la molette des modes d’exposition s’orne de deux nouveaux modes Sv et Tav. Le premier est en quelque sorte un mode à priorité sensibilité qui permet de modifier rapidement le paramètre ISO (celui-ci est affiché dans le viseur), le couple ouverture/vitesse s’adaptant en conséquence. En mode Tav, vous définissez le couple ouverture/vitesse, l’appareil ajustant automatiquement la sensibilité en fonction de la lumière disponible. À noter la présence d’un petit bouton vert (hyper programme) à côté du déclencheur pour les cas de panique : une simple pression et l’appareil se cale en mode Exposition automatique. Pratique également le double affichage des paramètres de prise de vue à la fois sur l’écran couleur arrière et celui (en noir et blanc) placé sur le dessus. L’autofocus onze points se hisse aisément à la hauteur des Canon et Nikon. Seul point noir : l’absence d’objectif à motorisation interne. Résultat : la mise au point est bruyante et un peu plus lente que sur les autres modèles équipés d’une motorisation ultrasonique. Pentax proposera en 2007 quelques objectifs SDM (motorisation interne) dont un 16-50 mm F:2,8 et un 50-135 mm F:2,8 dont les tarifs seront à la hauteur des caractéristiques haut de gamme. Les images délivrées par le Pentax K10D sont plus que correctes avec un niveau de détail satisfaisant et des couleurs bien saturées. On notera toutefois une tendance à la sous-exposition et une balance des blancs automatique parfois capricieuse à laquelle on préférera les réglages prédéfinis.

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Renaud Labracherie