Vous pouvez désormais ranger ciseaux, colle et autres coins photos, les albums classiques ont fait leur temps. L’heure est maintenant aux albums imprimés, véritables livres photos qui mettent vos images en valeur de manière bien plus avantageuse : couvertures illustrées par vos soins, reliures à spirales ou collées, mises en pages sophistiquées, l’effet est garanti, qu’il s’agisse d’un livre de mariage, d’un book d’artiste ou d’un simple album de famille. Finies les photos qui tombent ou qui se cornent, l’objet est prêt à traverser les générations. Pour cela, rien de bien sorcier : il suffit de se connecter à l’un des nombreux sites Internet proposant ce type de prestation, c’est-à-dire à peu près tous les laboratoires de tirages en ligne, plus quelques enseignes spécialisées dans le domaine de la micro-édition, et de vous laisser guider. À l’origine de cette nouvelle offre, les initiatives de quelques ‘ start-up ‘ cherchant à proposer des produits originaux, aujourd’hui relayées par les grands laboratoires de travaux numériques désirant se diversifier pour relancer l’impression des photos sur papier, le 10 x 15 à prix discount devenant de moins en moins profitable d’un point de vue commercial.Cependant, les imprimeurs traditionnels peuvent dormir tranquilles, ces nouveaux ‘ concurrents ‘ ne jouent pas sur le même terrain, aussi bien sur le plan quantitatif que qualitatif. Il s’agit ici de tirages ‘ limités ‘, les commandes pouvant aller de l’exemplaire unique à quelques centaines au grand maximum. De plus, les technologies d’impression utilisées sont dites ‘ électro-photographiques ‘, et ne peuvent rivaliser avec la technologie offset des imprimeurs ni en termes de productivité, ni en termes de qualité d’impression, même si celle-ci peut parfois être assez surprenante. Imaginez une sorte de photocopieuse laser couleur géante, vous aurez une idée assez précise de la manière dont sont fabriqués ces livres. La texture des images est à mi-chemin entre le livre illustré classique et le rendu d’un tirage photo, la qualité pouvant varier d’un prestataire à l’autre, tout comme celle du papier. Notez que certains laboratoires proposent des ‘ books photos ‘ qui sont en fait de simples tirages sur papier argentique de vos photos mises en page, reliés par une spirale et protégés par une couverture en plastique. La qualité d’image est alors très bonne, mais il faudra se contenter des versos peu esthétiques des feuilles de papier photo. Quant à Regard Virtuel, c’est le seul prestataire qui utilise le jet d’encre.
Un album, deux solutions
Au moment où nous avons réalisé cette enquête, nous avons recensé une quinzaine de prestataires proposant la réalisation et l’impression de livres photos. Tous fonctionnent sur le même principe : après avoir sélectionné vos photos, vous les mettez en page sur votre ordinateur grâce à une interface plus ou moins évoluée, puis vous passez la commande sur le site. Votre album est livré à domicile quelques jours plus tard (certaines chaînes proposent aussi le retrait en magasin).Cependant, deux méthodes distinctes s’offrent à vous selon les enseignes. Sur la plupart des grands sites de tirage en ligne comme Photoways, Photo Station, ou Pixmania – qui proposent aussi bien des livres photos que de nombreux autres produits dérivés (posters, mugs, puzzles, calendriers) – la réalisation de votre livre de photos s’effectue intégralement en ligne. Cela signifie que vous devez avant tout télécharger vos images sur le serveur du site, toutes les opérations ultérieures se faisant sur ce dernier. Cette solution offre certains avantages : une fois vos photos téléchargées, vous pouvez les organiser en albums virtuels à partager avec d’autres personnes, puis commander des tirages ou toutes sortes d’autres produits. En revanche, il faut rester connecté pendant toute la durée du travail, qui peut être assez long. La condition est bien sûr de disposer d’une connexion fiable et rapide, sans quoi le transfert des images et la mise en page du livre peuvent être sérieusement ralentis ou même ‘ planter ‘ en cours de route. D’autre part, l’interface est souvent assez basique et ne permet pas une mise en page très élaborée. La création du livre se fait en général automatiquement, ce qui rend la tâche plus simple, mais limite les possibilités créatives. La solution la plus convaincante est celle qui est le plus souvent proposée par les sites dont la ‘ micro-édition ‘ est la vocation principale, comme e-center, ou MonalbumPhoto. Ceux-ci permettent de télécharger un véritable logiciel de mise en page, offrant presque toujours une plus grande souplesse et une meilleure fiabilité que les solutions en ligne.Si vous souhaitez vraiment personnaliser vos créations en jouant sur la maquette, les thèmes de fond, les dimensions des photos ou la disposition des légendes, ces logiciels seront plus à même de répondre à vos attentes. En contre-partie, ils demandent de consacrer un peu plus de temps aux projets et sont parfois plus difficiles à appréhender. De plus, un ordinateur puissant est requis pour faire fonctionner ces programmes, mais il permettent très facilement de laisser de côté une création pour la reprendre plus tard. Une fois votre livre terminé, les photos sont automatiquement mises aux bonnes dimensions et le tout est concaténé dans un seul fichier, qu’il suffit alors de transmettre au site, soit par Internet, soit en gravant un CD. Les logiciels sont gratuits mais, bien sûr, seuls les sites seront capables d’exploiter ces données pour les imprimer. Cette seconde méthode est malheureusement encore trop rare : six sites seulement sur les quinze testés proposent cette solution. Notez que certains ‘ généralistes ‘ ont aussi leur propre logiciel. C’est le cas d’Extrafilm, de Colormailer et de Kodak. Quant à iPhoto, cette excellente application multifonction est fournie avec les Mac récents au sein de la suite iLife.
De la page web au livre imprimé
Même si l’emploi de ces logiciels est plus satisfaisant dans l’ensemble que les interfaces en ligne, tous ne se valent pas en termes de souplesse d’utilisation et d’étendue des fonctions. Ainsi, l’application Photo Editor de Kodak se montre moins complète que certaines interfaces en ligne fort bien conçues, comme celle de Photo Service. Les solutions les plus convaincantes sont celles qui permettent à la fois de laisser l’ordinateur créer une maquette automatiquement en quelques secondes et de la retoucher précisément si elle ne vous convient pas. Photoways et iPhoto offrent une grande rapidité d’exécution automatique tout en laissant une belle marge de man?”uvre à qui veut personnaliser son travail. D’autres sites se contentent du ‘ tout-automatique ‘, ce qui simplifie la procédure, mais limite considérablement les possibilités de mise en page et de modification des albums en cours de réalisation. Par exemple, les interfaces de Netprint, Photo Station ou Pixiphot vous demandent juste de télécharger vos images dans l’ordre souhaité, le site s’occupe du reste. Pratique sur le papier mais impraticable en réalité : l’ordre des images est souvent figé, tout comme leur disposition et leur cadrage. Or, vous aurez sûrement besoin de déplacer ou d’agrandir des images, d’ajuster leur cadrage ou d’insérer des pages. Certains sites recadrent toutes les images au ratio 4/3 : les bords de vos photos sont donc tronqués s’ils ne correspondent pas. Il est donc important de pouvoir ajuster précisément chaque image en la faisant glisser dans son cadre ou en faisant varier sa taille. Notez cependant que certaines mises en page automatiques sont très convaincantes : chez iPhoto ou Regard Virtuel, on obtient en quelques secondes une maquette rythmée et esthétique. Autre lacune regrettable, l’absence de prévisualisation du projet sur certaines applications. Difficile de commander un article à 50 euros sans savoir à quoi il va ressembler…Même chose concernant le téléchargement des photos sur les sites de création en ligne, les procédures sont plus ou moins efficaces. La plupart d’entre eux permettent d’envoyer les fichiers par paquets grâce à un petit logiciel prenant en charge le transfert. Il suffit de cocher les photos souhaitées, de cliquer, et le téléchargement se fait tout seul. Beaucoup plus pratique que de transférer les photos l’une après l’autre, comme chez FocusCréa, dont l’interface peut décourager les plus motivés. Il semble que l’engouement soudain pour ces nouveaux produits ait poussé certains prestataires à concevoir leurs sites dans la précipitation. Nous avons en effet rencontré quelques bugs en cours de route sur certains sites ou logiciels. Espérons que ceux-ci seront réparés rapidement… En revanche, la complexité des procédures de téléchargement, la création du livre et la validation de la commande pénalisent des sites comme Extra film ou Pixiphot. Nous avons eu la surprise de recevoir des produits commandés par erreur. Faites bien attention de vérifier votre panier avant de procéder à la commande, ces informations ne sont pas toujours très explicites. De même, les formats, options et tarifs des produits étant très variés, il est parfois difficile de se repérer et une interface claire fait alors la différence. Les sites entretiennent par exemple une certaine confusion sur la pagination de leurs ouvrages, confondant souvent nombre de feuilles, de pages totales et de pages illustrées dans la description de leurs produits. Nous avons donc essayé de clarifier ces données pour les présenter dans le tableau comparatif en fin de dossier.
Impressions variées
Les formats proposés sont nombreux, allant du Mini Livre Photoways 7 x 9 cm jusqu’au livre au format A3 chez e-center. Pour des raisons pratiques, le grammage du papier est en revanche imposé pour chaque produit. Les paginations sont très variables mais pas toujours souples : la moitié seulement des prestataires permettent de choisir librement le nombre de pages de votre album. De même, il n’est pas toujours possible de placer plusieurs photos par page, ce qui restreint considérablement l’organisation de l’album et rend sa consultation moins vivante. Le format carré est à privilégier car il offre une plus grande souplesse de mise en page pour des photos alternativement horizontales et verticales. Les tarifs aussi sont très variables suivant les prestataires. Ils dépendent en grande partie du type de couverture et de reliure employé, ces éléments étant les plus onéreux dans la conception des livres. Un album avec spirale et couverture plastique est forcément moins cher à fabriquer qu’un livre à reliure cousue et couverture en cuir. Mais certains sites proposent des produits équivalents à des tarifs sensiblement différents. Ceci est d’autant plus notable que ces produits sont parfois identiques car sous-traités par les mêmes laboratoires. On trouve ainsi le même Book Photo A4 chez Photo Station et chez Pixiphot, à 43 euros chez l’un et à 30 euros chez l’autre. Soyez également vigilant sur les frais de port et les délais, très variables d’un site à l’autre, certains laboratoires n’étant pas basés en France (l’album d’iPhoto est arrivé de … Jamaïque !). De plus, les délais annoncés ne sont pas toujours respectés, loin de là ! Si des enseignes comme Photoways ou Photo Station ont devancé leurs prévisions, certaines commandes ont mis près d’un mois à nous parvenir !
Et la qualité d’image ?
Pour être honnête, il faut avouer qu’à réception de nos commandes, la qualité d’impression ne nous a pas emballés. À l’exception de quelques albums, dont ceux utilisant les technologies jet d’encre ou argentiques, les photos manquent d’éclat et présentent souvent les défauts propres aux technologies électrophotographiques : bandes régulières sombres et claires, noirs peu profonds, images bruitées et bascules de couleurs (très visibles sur les photos noir et blanc) viennent souvent contraster avec l’élégance de l’objet. Mais lorsque la qualité d’image est au rendez-vous, les nouvelles perspectives qu’offrent ces livres sont très encourageantes. Ces applications n’en sont qu’à leur balbutiement, laissons-leur encore un peu de temps pour se perfectionner.
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