Le jargon des fiches des appareils hi-fi cache parfois des pratiques commerciales douteuses. Micro Hebdo vous aide à décrypter ce langage souvent trompeur.
Tenté par la grande expérience du son cinéma, vous décidez d’aller acheter une platine DVD, un ampli audio/vidéo, ou peut-être un kit d’enceintes. Mais voilà… face aux ‘ explications ‘ techniques du vendeur, vous vous retrouvez un peu perdu. Même la plaquette publicitaire qu’il vous a remise vous semble incompréhensible !Pour être sûr de votre choix, comprendre le jargon de l’audio est indispensable, mais… pas forcément suffisant. Au-delà des termes techniques, en effet, d’habiles manipulations marketing embellissent les chiffres annoncés. Car c’est bien connu : les chiffres, on peut leur faire dire ce que l’on veut… à condition de ne pas tomber sous le coup de la publicité mensongère. Pour vanter la puissance de ses enceintes, tel fabricant fera donc état de watts ‘ RMS ‘ , tel autre de watts ‘ Prog ‘ , tel autre encore de watts ‘ Peak ‘ … Bref, c’est à un déballage de formats et de certifications dont la plupart ne vous apporteront rien que vous assistez. Pour vous aider à vous y retrouver, nous vous présentons les termes les plus couramment utilisés dans le domaine de l’audio
Dolby, DTS, THX… : Toujours plus de canaux Le format Dolby Digital étant le format d’origine du DVD, toutes les platines DVD sont forcément compatibles. Son concurrent, le DTS, utilise une compression moindre pour améliorer la qualité sonore. En pratique, la différence ne se fait pas toujours sentir et, de toute façon, vous n’aurez pas trop à tergiverser : aujourd’hui, toutes les platines DVD et tous les amplis sont compatibles avec le format DTS. En revanche, ne vous laissez pas entraîner dans la course au nombre d’enceintes. Le Dolby Digital EX et le DTS ES gèrent un septième canal sous la forme d’une enceinte centrale arrière. Difficile à placer, elle est en outre exploitée par peu de films. Et n’attendez rien du THX : il ne s’agit que d’un label. Cette certification n’apporte rien d’un point de vue technique, et ne garantit qu’un surcoût à la fabrication. De très bons amplis ne sont pas certifiés THX !
Rapport signal/bruit : De la friture sur la ligne Malgré les évolutions technologiques, les appareils audio émettent toujours des parasites : plus le volume sonore est élevé, plus le bruit est audible. Le rapport signal/bruit mesure l’amplitude du bruit par rapport au volume du son émis. Un bon rapport signal/bruit est de 90 dB pour un ampli ou un lecteur de CD. Attention, donc, car un appareil peut produire un son d’excellente qualité à bas volume, qui sera gâché à volume élevé à cause d’un mauvais rapport signal/bruit.
Les watts : Abus de puissance Pour beaucoup, la puissance sonore d’un appareil est synonyme de qualité. A tel point que bien des constructeurs usent de méthodes douteuses pour annoncer des performances alléchantes. Il faut cependant savoir que le son se mesure exclusivement en hertz (Hz) ou en décibels (dB), selon que l’on s’intéresse à sa fréquence (grave, médium, aigu) ou à son volume. Les indications en watts qu’on trouve sur toutes les fiches techniques mesurent en fait une tout autre caractéristique. Il s’agit en réalité de la puissance électrique nécessaire pour fournir un son d’un volume donné. Cette puissance est directement dépendante de la qualité de fabrication du haut-parleur, de sorte, par exemple, qu’un haut-parleur X aura besoin de 1 watt pour produire un volume de 88 dB, tandis que, avec ce même watt, un haut-parleur Y pourra produire jusqu’à 91 dB. Le watt seul n’indique donc aucunement le volume que produit un haut-parleur, et encore moins la qualité du son qui sera restitué. C’est pourquoi d’autres normes de mesure ont été inventées, certaines sérieuses, d’autres carrément loufoques. Parmi elles, la seule véritablement fiable est la mesure RMS : c’est la puissance électrique maximale qu’un haut-parleur peut accepter pendant un laps de temps assez long sans… exploser ! Mais là encore, cette mesure ne préjuge en rien de la qualité acoustique du haut-parleur.
Boomer, tweeter : Des voies détournées Aucun haut-parleur n’étant capable de restituer l’ensemble du spectre sonore audible par l’oreille humaine, les constructeurs en placent plusieurs par enceinte. Chaque haut-parleur se voit donc attribuer une gamme de fréquences sonores qui correspond à une voie. Les aigus sont rendus par un petit haut-parleur appelé tweeter, tandis que le haut-parleur chargé des graves se dénomme boomer ou woofer. Seul le haut-parleur reproduisant les médiums ne porte pas de nom. Conçus pour les jeux ou les films, les kits d’enceintes informatiques mettent l’accent sur les graves, avec un caisson spécifique aux basses, et des enceintes à une seule voie pour les aigus et les médiums. Ces kits ne rivaliseront donc jamais avec les enceintes de salon.
La bande passante : La fréquence star Quand elle est en parfaite santé, l’oreille humaine perçoit les sons dont la fréquence est comprise entre 20 Hz et 20 000 Hz : c’est ce qu’on appelle la bande passante. Idéalement, un système sonore doit donc être apte à reproduire cette fourchette de fréquences. Pour cela, plusieurs enceintes peuvent constituer l’ensemble du kit de reproduction, le caisson de basses reproduisant les graves pendant que les satellites fournissent les médiums et les aigus. Pour mesurer la bande passante d’une enceinte, le constructeur lui fait jouer l’ensemble des fréquences audibles par l’oreille humaine et note le moment où le son s’atténue : dès qu’il descend sous un certain seuil de tolérance, cela signifie que la limite de l’enceinte est atteinte. Pour du matériel de bonne qualité, cette limite se situe généralement autour de -3 dB, mais certains constructeurs n’hésitent pas à tricher en annonçant -6 dB. A bandes passantes égales, orientez-vous vers l’enceinte dont la limite d’atténuation est la plus proche de zéro.
Le rendement : Pump up the volume ! Le rendement d’un haut-parleur représente, techniquement, le coefficient de restitution de la puissance électrique en puissance acoustique. Plus simplement, il mesure la sensibilité d’une enceinte, c’est-à-dire le volume sonore produit avec une puissance de 1 watt et mesuré à 1 mètre de distance. Plus le rendement d’une enceinte est élevé, plus le niveau sonore le sera, pour une puissance RMS fixe à l’entrée de l’enceinte. Ainsi, avec un ampli de faible puissance, mieux vaut utiliser des enceintes à haut rendement plus de 95 dB pour restituer un volume sonore suffisant. C’est un excellent moyen de compenser la faiblesse d’un ampli.
S/PDIF : La porte du numérique S/PDIF est le sigle de Sony/Philips Digital Interface. C’est une norme d’interface numérique créée par Sony et Philips. Une connexion S/PDIF fait transiter un signal audio numérique entre deux appareils. La liaison S/PDIF s’utilise le plus couramment pour connecter un lecteur DVD à un ampli audio/vidéo. La liaison est alors soit optique, via une fibre optique Toslink, soit électrique, via un câble RCA numérique. La liaison S/PDIF garantit la meilleure conservation du signal sonore pendant son transport d’un appareil à l’autre. Toutes les platines DVD sont équipées de l’une ou l’autre de ces prises, et certaines possèdent les deux. Assurez-vous simplement davoir le même type de connexion à chaque extrémité de la connexion (DVD et ampli).
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