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Parking assisté par ordinateur

Depuis juin, les Parisiens peuvent recevoir sur leur téléphone portable l’état des parkings publics payants de Paris. Dès l’an prochain, le système devrait gagner la province.

La vie d’un automobiliste en ville n’est pas un long fleuve tranquille, tant s’en faut. Entre les bouchons, les travaux, les rues à sens unique et les radars, cela tourne même parfois au cauchemar. Sans oublier le pire : le stationnement. Il n’est pas rare de tourner de longues minutes avant de trouver une place ou de se retrouver face à un parc payant affichant complet… Aux heures dites ‘ actives ‘, les experts en stationnement estiment que 25 % des voitures en circulation sont en fait à la recherche d’une place.

Le choc de deux mondes

Un nouveau système est en passe de révolutionner la façon de se garer. Son nom : Parkinfo. Depuis juin dernier, les opérateurs Orange et SRF proposent à leurs abonnés ce tout nouveau service : l’information sur l’état de 75 parkings publics payants de la capitale. Imaginé par la Fédération nationale des métiers du stationnement, Parkinfo se veut très simple d’utilisation : il suffit, lorsque vous cherchez une place de parking dans un quartier précis, de vous connecter via votre téléphone portable au service à partir de la page d’accueil de votre opérateur. Grâce aux antennes relais, le mobile est alors immédiatement géolocalisé, en d’autres termes, Parkinfo sait où vous êtes. En quelques secondes, votre téléphone affiche alors une petite carte du quartier : un point représente l’endroit où vous vous situez et, tout autour de vous, apparaissent les différents parcs payants. Parkinfo fonctionne en temps réel : en fonction du remplissage des parkings, de petits logos indiquent les parcs complets ou ceux ayant encore des places disponibles. Fini le stress du stationnement ! Le service vous donne aussi une pléthore de détails sur chaque parking, notamment les services offerts (station de lavage, prêt de vélo…), précise s’il est aménagé pour les handicapés ou s’il accepte les véhicules GPL.Chez Orange, le système affiche également l’état du trafic : si les rues qui mènent au parking le plus proche sont encombrées, vous pouvez alors opter pour un parc un peu plus éloigné mais plus facile à rejoindre.En coulisses, la réalisation du projet a pris de longues années. ‘ Il a fallu faire coïncider les intérêts de deux mondes qui ne se parlaient pas jusque-là, celui des parkings et celui des opérateurs de téléphonie. Ce fut un choc culturel ! ‘, raconte Christian Tarpin, chef du projet Parkinfo. Les parcs ont ainsi dû s’équiper de boîtiers de télérelève pour assurer la remontée d’informations concernant leurs disponibilités. Les changements d’états, de ‘ libre ‘ à ‘ complet ‘, restent toutefois manuels : ce sont les agents de chaque parc qui s’occupent de modifier l’état en poussant une petite molette. ‘ De nombreuses études ont été menées pour automatiser cette tâche mais, malgré toutes les modélisations et autres tests, seul l’homme s’avère capable d’apprécier correctement le remplissage d’un parc ‘, explique Christian Tarpin. Parmi les difficultés, il faut par exemple garder en tête le nombre d’abonnés du moment : un parc ne disposant plus que de 10 places et qui attend encore 10 de ses abonnés devra être affiché comme complet. De même, les agents doivent prendre en compte le ‘ petit train ‘, ces automobilistes peu scrupuleux qui sortent du parc sans payer, en collant un autre véhicule.Parkinfo devrait en tout cas rapidement se développer. D’ici la fin de l’année, la totalité des quelque 120 parkings publics payants de la capitale devraient être équipés de boîtiers de télérelève. Et, à partir de l’an prochain, Parkinfo entend partir à la conquête de villes comme Cannes, Lille, Nice, Orléans ou encore Strasbourg.

A quand la réservation ?

D’autres évolutions techniques sont également attendues. A terme, il devrait par exemple être possible de réserver sa place de parking en envoyant un SMS. Outre les téléphones portables, l’information pourrait également être affichée sur des panneaux dynamiques situés dans les rues, ce qui pourrait être le cas à Paris d’ici 2012. Autre idée : généraliser Parkinfo au stationnement de surface, c’est-à-dire aux places dans les rues. Là, le pari s’annonce plus complexe car, rien qu’à Paris, il s’agit de suivre près de 170 000 places sur la voirie ! Mais des solutions sont en vue. ‘ Nous travaillons sur la mise en place d’indicateurs de temps moyen de recherche de place par quartier ‘, précise Christian Tarpin. Le paiement du stationnement par carte bancaire ouvre là aussi de nouvelles perspectives, puisquil sera facile de suivre les mouvements des véhicules. Enfin de bonnes nouvelles pour les automobilistes !

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Didier Forray