Bulletins sur la qualité de l’air et les risques d’allergie, numéro du Samu social, collecte de sang, stages pour demandeurs d’emploi…, en levant les yeux dans les rues de Paris, on apprend beaucoup de choses. L’information défile jour et nuit sur les panneaux électroniques appelés aussi panneaux lumineux. Leur gestion revient à l’équipe qui s’occupe du site Web Paris.fr, créé en 1997. ‘ Parmi les dispositifs d’information à la disposition de la municipalité, le site et les panneaux sont les plus réactifs et les plus adaptés en cas d’urgence ‘, explique Hervé Pargue, responsable multimédia à la ville de Paris. Avec cette particularité que les panneaux sont disposés partout dans la ville pour interpeller sur leur chemin Parisiens et visiteurs.
Une tribune pour les associations
‘ C’est notre dernier recours en cas d’urgence, reconnaît Hervé Pargue. La cellule de gestion de crise au bureau du maire a établi un modus operandi pour gérer l’information de façon centralisée. En coordination avec la préfecture et les institutions concernées, elle peut nous joindre 7 jours sur 7 pour demander la diffusion d’un message. ‘ Heureusement, le système n’a pas encore été mis à l’épreuve lors de crise majeure, les situations les plus urgentes concernant plutôt les avis de tempête.La nature des messages affichés sur les panneaux est très variée. La ville y fait la promotion de campagnes et d’événements divers comme les bals du 14 juillet, le dépistage du Sida ou les manifestations sur le parvis de l’hôtel de ville. Les directions de la municipalité y relaient également des informations. Le département de la Jeunesse et des Sports affiche ses offres de recrutement, l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris informe sur ses services, les bibliothèques municipales font savoir que des expositions ont lieu dans leurs murs, etc. Les mairies d’arrondissements utilisent aussi les panneaux pour inviter les habitants à participer à une réunion avec le maire, par exemple, ou à visiter à une exposition. Mais les principaux bénéficiaires des panneaux lumineux sont les associations, qui trouvent là un moyen idéal pour faire passer leur message auprès d’un large public. ‘ Plus de 50 % des messages émanent des associations, précise Hervé Pargue. Mais elles doivent nous expliquer de quoi il s’agit, et nous envoyer une copie du Journal officiel attestant de leur existence. ‘ La demande en communication des nombreuses associations parisiennes est énorme : du simple besoin de faire savoir qu’elles existent aux manifestations ponctuelles, en passant par la recherche de bénévoles.Hervé Pargue annonce, par ailleurs, un axe qui va également se renforcer. ‘ Les panneaux vont devenir un outil pour diffuser la ” bonne parole “et encourager ainsi les écogestes dans la rue et à la maison, les attitudes civiques, la sécurité routière ou encore la propreté canine. ‘ Les Parisiens sont prévenus !Pour qu’un message se retrouve projeté en haut de l’affiche, il ne doit pas dépasser 126 caractères, soit précisément 18 caractères répartis sur 7 lignes. ‘ Les services de la ville disposent d’un formulaire de dépôt de message sur notre intranet ‘, explique Hervé Pargue. Le formulaire comporte l’identité de l’expéditeur, le message, les dates de diffusion et les arrondissements souhaités.
Transmission par modem
Ce système, simple à utiliser et qui ne laisse pas de place à l’erreur, sera bientôt appliqué aux associations, qui recevront un mot de passe pour accéder au formulaire. Grâce à un aperçu, on peut même voir à quoi ressemblera son message sur un ‘ vrai ‘ panneau.Une fois saisis, les messages arrivent sur une plate-forme de préproduction où un opérateur vérifie le contenu et les dates, puis confirme la programmation sur un serveur Web. C’est ce serveur qui appelle un par un les modems internes de tous les panneaux et qui leur envoie les messages. Le serveur ne se connecte pas de façon automatique, c’est l’opérateur qui décide de l’envoi d’un paquet de messages. En général, un panneau stocke 30 messages, qui tournent en boucle au rythme de 10 diffusions par heure, selon un principe de tranches horaires (9-11 heures, 11-13 heures, nuit). S’il est tout à fait possible de programmer un message sur un seul panneau, la plus petite zone de diffusion est cependant l’arrondissement. En 1982, 60 premiers panneaux lumineux étaient installés. Aujourd’hui, on en compte 170… Ils constituent le moyen le plus efficace pour faire passer des informations courtes auprès des passants pressés
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