Chaque nouvelle année apporte son lot de bilans. Quand on dresse celui de l’évolution des connexions à Internet par le haut-débit, 2004 fut une année faste : le nombre d’abonnés a presque doublé. Ainsi, selon l’autorité de
régulation des télécommunications (ART), la France peut se targuer de 6,5 millions d’abonnés au haut-débit, soit près d’un ménage sur quatre.Il faut bien l’avouer, les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) n’ont pas ménagé leurs efforts : pas un mois ne passe sans qu’une nouvelle offre alléchante ne fasse son apparition. Leurs arguments sont convaincants : service
de téléphonie sur IP gratuit, chaînes de télévision, mais surtout débits de plus en plus élevés.Victime immédiate de la dure loi de la surenchère, le débit à 512 kbit/s est désormais relégué en fin de catalogue, et le 1 024 kbit/s devant lequel on s’émerveillait il y a un an à peine, semble déjà promis au même
destin. Les FAI misent désormais sur le très haut-débit grâce au déploiement de l’ADSL 2+ (voir encadré ci-dessous). Ainsi, le 8 Mbit/s, inconnu il y a six mois, occupe désormais la tête de gondole chez Cégétel,
Club-Internet, neuf telecom et Wanadoo. Mais on peut trouver mieux encore, avec les 20 Mbit/s de Free et de Tiscali et, du côté des liaisons par câble, chez NC Numéricable.
Le ‘ jusqu’à ‘ limite la portée des offres
Toutefois, la prudence s’impose. Ne vous laissez pas aveugler par les bannières clignotantes et les couleurs agressives avec lesquelles les fournisseurs d’accès mettent en scène leurs offres.Concentrez-vous sur le contenu : vous pourrez y découvrir, aux côtés de l’annonce des débits la mention ‘ jusqu’à ‘. Eh oui, si le prix annoncé est fixe, le service fourni en
contrepartie reste soumis à fluctuation (souvent importante). L’offre annoncée d’une vitesse allant jusqu’à 8 Mbit/s, comprend en réalité une palette de débit s’étageant de 2 à 8 Mbit/s dans le meilleur des cas. Tout dépend en effet de la
qualité de la ligne de l’abonné et de l’éloignement de son poste du central téléphonique.Autre astuce marketing qu’il faut dénoncer : le recours de plus en plus fréquent dans les annonces aux débits exprimés en ATM, et non plus en IP. Il s’agit de deux protocoles de transmission utilisés sur Internet, mais le premier
permet d’afficher, à quantité égale de données transmises, 25 % de débits en plus. Ainsi, pour un même service, un forfait peut être vendu pour du 6,4 Mbit/s si les fournisseurs d’accès décident de s’exprimer comme de coutume en IP, ou
bien pour du 8 Mbit/s s’ils optent, pour troubler le client potentiel, pour la norme ATM.
Le câble repart à l’assaut
Des pratiques dans lesquelles ne sombrent pas les câblo-opérateurs. Il est vrai qu’avec ce mode de connexion, les débits annoncés, même s’ils restent théoriques, sont cependant beaucoup plus proches de ceux fournis aux abonnés.Si la vitalité de l’ADSL a quelque peu retiré les câblo-opérateurs du devant de la scène, ils pourraient prochainement reprendre l’avantage. Déjà, ils consentent régulièrement à offrir les frais d’installation et de mise en service dans
le but de faire jeu égal avec les offres ADSL.De plus, l’augmentation prévue de 3 euros au cours des trois prochaines années de l’abonnement téléphonique, inévitable pour le candidat à l’ADSL, devrait également rendre leurs offres plus attractives. Enfin, comme le font déjà de
nombreux fournisseurs d’accès par ADSL, Noos nous promet, depuis quelque temps déjà, le lancement d’un service de téléphonie.Il faut également signaler que le développement du haut-débit n’est pas le même partout. Si désormais, 90 % de la population a accès au haut-débit, les services et les tarifs ne sont pas identiques sur tout le territoire. L’écart
se creuse surtout entre les zones où des opérateurs pratiquent le dégroupage et celles où France Télécom garde son monopole. Selon l’ART, sur 40 % des lignes éligibles à l’ADSL, l’opérateur historique reste en fait l’unique
interlocuteur. Sur ces zones non dégroupées, les fournisseurs d’accès doivent donc se contenter de revendre de l’accès au haut-débit à des conditions que certains ne jugent pas économiquement viables.
Les FAI adaptent l’offre à la zone
Ainsi Télé 2 a décidé de se concentrer sur les zones dégroupées et a arrêté de commercialiser des forfaits ADSL basés sur les offres de France Télécom. Sur ces mêmes zones, Tiscali s’est recentré sur une offre unique, un forfait à
1024 kbit/s incluant la téléphonie à 30 euros par mois, pour lequel il faut payer des frais d’accès de 99 euros. Et a fait disparaître son offre de 512 kbit/s autrefois vendue 20 euros.Les anciens abonnés qui souhaitaient conserver leur accès se sont vu imposer une augmentation de 5 euros !A contre-courant, l’initiative de Cégétel doit être saluée : le fournisseur d’accès vient d’étendre la disponibilité de son offre à 8 Mbit/s à l’ensemble du territoire, avec seulement une majoration de 5 euros pour les
zones non dégroupées.
Les régimes de vos abonnements
Notre tableau synthétique, pour vous aider à vous retrouver dans le maquis des offres des FAI.
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