La photo grand public sur film utilise des négatifs mesurant 24 x 36 mm. Non pas que quelque artiste ait délibérément sélectionné ce rapport des côtés en fonction de quelque règle de composition, non pas que ce ratio provienne d’une tradition héritée de la peinture ou autre discipline picturale, non, la photo sur film se fait sur du 24 x 36 tout simplement parce qu’elle emploie une pellicule définie pour les besoins du cinéma, en doublant la surface utilisée.Le cinéma utilise des images de 18 x 24 mm, la photo s’est donc faite sur du 24 x 36. Le choix du ratio des côtés des images a bien plus souvent été le fruit de réflexions ou d’impératifs industriels, que le résultat d’une option esthétique. On retrouve cette caractéristique dans l’offre grotesque (il n’y a guère d’autres termes) des formats de papier de tirage dont assez peu sont homothétiques aux formats des négatifs. À l’heure de la technologie triomphante et du numérique roi, on est prié d’avoir des ciseaux bien affutés pour découper les bandes sur les côtés du tirage si on veut des marges égales. Au nom de la rationalité industrielle, le numérique a été scolairement calqué sur l’argentique. Aujourd’hui, les compacts ont des capteurs avec un ratio des côtés de 4/3 et les reflex des capteurs avec un ratio des côtés de 3/2 (comme le 24 x 36). Pendant que les outils de capture d’image tournaient en rond sans se poser de question, la restitution de l’image, à l’initiative de la télévision, se standardise graduellement autour d’un rapport des côtés de 16/9, ouvrant une fenêtre plus large sur la représentation. Jusque-là, la photo a ignoré superbement cette évolution. À sa décharge, il faut reconnaître qu’utiliser une télévision classique pour regarder des photos est tout sauf une bonne idée. La définition exécrable de la télévision standard est très loin de la finesse d’image de l’impression.Avec l’arrivée de la haute définition, les choses ont changé. Les téléviseurs ont une précision à peine inférieure à celle des écrans informatiques et, du coup, regarder ses photos sur un téléviseur HD a du sens. La démarche de Panasonic qui, depuis quelque temps, propose des appareils capables de fournir des images au format 16/9 est donc intelligente voire novatrice. Pour la première fois, un format d’image grand public répond à un réel besoin utilisateur et pas à un impératif technique. Une démarche qui commence à faire école puisque Epson vient de passer un accord avec Panasonic. Les derniers modèles d’imprimantes Epson sont capables d’imprimer directement des images en 1/9 lorsqu’ils sont connectés à un appareil Panasonic. C’était possible auparavant, mais en passant par des réglages spécifiques du pilote.Maintenant, l’imprimante détecte automatiquement que lappareil connecté envoie une image en 16/9 et imprime en conséquence.
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