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Offrez-vous une nouvelle vie sur Second Life

Comme plus de deux millions d’internautes, découvrez l’univers 3D démesuré conçu par Linden Labs. Prenez le temps de comprendre sa logique déroutante, puis apprenez à vous déplacer, à communiquer et à manipuler des objets

Second Life est un monde en 3D incomparablement plus vaste qu’une carte de jeu vidéo. A tout moment, on peut y discuter avec 10 à 20 000 avatars, personnages en 3D représentant des internautes comme vous et moi. En 2003, cet
univers n’était qu’une grille 3D vierge. Son éditeur, Linden Labs, se contentait alors de fournir le strict nécessaire : des outils de création 3D, des règles de fonctionnement et la puissance de calcul fournie par des milliers de serveurs. En
trois ans, les internautes ont imaginé le reste : des territoires à perte de vue, des bâtiments, des objets par milliers et des enveloppes corporelles pour tous les goûts.A la différence des jeux vidéo, Second Life ne propose aucune mission, aucune compétition. On s’y promène simplement pour admirer les créations des autres membres : reproduction du quartier rouge d’Amsterdam, cité à
l’architecture futuriste, plage de rêve, etc. On change librement d’identité : chacun peut être un chat le lundi, une femme géante le mardi, un homme corpulent le mercredi et un robot le jeudi. Et surtout, Second Life provoque des rencontres
surprenantes. On croise ainsi Mélanie Booran sur son cheval, fondatrice d’une tribu indienne et dessinatrice de tipis. On se fait chahuter par Mya Frye, une magicienne déguisée en enfant qui fait disparaître les avatars et dresse des barricades de
sucettes. On écoute Mimi Carpenter donner un concert virtuel en streaming, joué sur une vraie guitare. Sur Second Life, l’originalité et la créativité sont un mode de vie.Mais une troisième valeur émerge : l’argent. Kerunix, petit robot, gagne un salaire réel en louant des territoires virtuels aux francophones qui souhaitent bâtir une maison ou un commerce. Les transactions sont libellées en
Linden dollars, monnaie virtuelle convertible en dollars américains. En novembre 2006, les échanges monétaires entre ‘ Second Lifers ‘ se sont élevés à 13 millions de dollars ! Pourtant, on peut
presque tout faire sur Second Life sans débourser un centime. Seule exception : pour disposer d’un terrain (constructible), il faut verser dix dollars par mois à Linden Labs, l’éditeur. L’écrasante majorité des Second Lifers restent donc
‘ sans domicile fixe ‘. Avec ou sans toit, on pourra toujours se procurer occasionnellement des Linden dollars pour faire face à des dépenses ponctuelles, qu’il s’agisse de créer un avatar plus
sophistiqué (compter l’équivalent d’un à cinq euros), de lui procurer facilement des vêtements (un à deux euros), voire de lui apprendre une nouvelle façon de marcher…

Un univers déroutant

Addictif, Second Life ? Oui, si l’on en juge par le comportement de certains de ses membres, qui ont abandonné toute vie sociale et professionnelle pour s’y plonger quinze heures par jour, sept jours sur sept. Oui, également, si
l’on observe sa fréquentation, en plein boom, avec un nombre global d’heures passées sur Second Life qui double tous les deux mois. Non, en revanche, si l’on prend en considération le fait que, trois mois après leur inscription, 90 % des
avatars ne s’y connectent plus chaque semaine… Pourquoi ? D’abord, parce que Second Life est un univers très déroutant : on s’y déplace en volant et en se téléportant ; et on emporte tous ses biens dans une valise virtuelle
invisible, un Inventory (inventaire) personnel, constitué de dossiers austères où s’entassent vêtements, véhicules, bâtiments et caractéristiques physiques. Ensuite, parce que son interface, un brin vieillotte, s’avère un peu difficile à prendre en
main, surtout qu’elle est en anglais.Nous vous guidons ici pas à pas pour vous permettre d’aborder sereinement cet univers qui, un jour, pourrait bien concurrencer nos actuels navigateurs Web…

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Nicolas Six