Si aujourd’hui le numérique est une composante naturelle de notre environnement technologique, s’il a tout envahi, photo, vidéo, musique, téléviseur et bien au-delà, il n’en a pas toujours été de même. La photo numérique ne date que de quelques années. Pour la vidéo, la situation est encore moins tranchée car, si d’un côté, la numérisation y a fait son nid plus tôt, les acheteurs de caméscopes ont acquis un appareil ‘ à tourner des vidéos sur cassettes ‘, et non un appareil ‘ numérique ‘. Conséquence, tout technomaniaques que nous puissions être, nous avons tous à la maison des tirages papiers empilés dans des boîtes à chaussures, des cassettes VHS qu’on ne pourra jamais regarder parce que le magnétoscope a rendu l’âme depuis des lustres, ou encore des boîtes de diapos qui prennent gentiment la poussière en attendant le jour fort improbable où vous tomberez sur un projecteur de diapos (en sachant que, ce jour-là, vous reculerez de toute façon devant les célèbres vertus soporifiques des diaporamas familiaux). L’avenir de ces archives passe par la numérisation. De documents analogiques, ou papier, ils vont être transformés en fichiers numériques. Le but n’est pas forcément de faire des montages ou de la retouche, mais de les sauvegarder, afin de les écouter ou de les regarder plus tard.
La récolte de souvenirs
En effet, année après année, nos anciens appareils disparaissent. Les magnétoscopes, les chargeurs à diapos ou encore les tourne-disques se font de plus en plus rares. La seule façon de vous assurer que vous pourrez encore profiter de vos souvenirs dans quelques années est de les numériser. Et, pour cela, il vous faudra de la méthode – vous la trouverez dans ce dossier -, de la patience et… quelques euros. Car votre PC seul ne peut suffire à tout numériser.Pour la vidéo, un boîtier d’acquisition est nécessaire. Pour les photos, c’est un scanner qu’il vous faut. Pour le son, s’offrir de bons câbles est important, mais un boîtier et des logiciels spécialisés peuvent aussi être utiles. Avec tout ça, au final, vous verrez, le résultat en vaut la peine !
Archivez photos, diapos et négatifs
Il existe deux grandes familles de scanners. Votre choix s’effectuera donc en fonction de l’utilisation que vous en ferez. Les scanners dits ‘ à plat ‘ sont destinés à la numérisation de documents opaques, par exemple des tirages photos. Plus imposants, les scanners à dos lumineux (voir notre comparatif dans Micro Photo Vidéo numéro 27, mai 2007) cachent dans leur couvercle une lampe qui éclaire les documents transparents (négatifs et diapositives) lors de la numérisation. Ces modèles sont livrés avec des guides en plastique qui facilitent le placement des originaux sur la vitre.Si vous avez de grandes quantités de transparents à scanner, comparez le nombre de négatifs ou de diapositives qu’il est possible de numériser en une seule passe : cela peut varier de 3 à 30 négatifs, et de 2 diapos à 16 !Dans le même souci de gain de temps, pensez également à privilégier les scanners équipés d’un système de correction de rayures et de poussières. Selon les marques, il s’agit des technologies Fare 3 ou Digital Ice qui effectuent une analyse infrarouge des transparents.Notez toutefois que ces techniques ne fonctionnent pas avec les films noir et blanc.
Nettoyez le matériel
Avant de commencer une séance de numérisation de vos photographies, il est préférable de faire le ménage, sous peine d’immortaliser les poussières déposées à la fois sur le scanner et sur les images.Un coup sur la vitre du scanner à l’aide d’un chiffon doux non pelucheux ou d’une lingette en non-tissé pour écran fera l’affaire.Pour nettoyer les photos, négatifs et diapos, utilisez plutôt un simple pinceau ou un pinceau soufflant : une simple pression, et l’air expulsé chasse les particules indésirables.
Personnalisez les réglages
Dans un souci de simplicité, les scanners proposent des réglages automatiques.La manipulation est alors très simple : on pose le document sur la vitre, on appuie sur un bouton, et voici l’image scannée et enregistrée sur le disque dur.Mais pour obtenir de meilleurs résultats, il est préférable de contrôler les réglages utilisés. Pour cela, le mieux est de passer par le pilote du scanner. Il propose en général un Mode simple et un Mode avancé, ce dernier regroupant tous les paramètres de numérisation.Vous pouvez ainsi doser les corrections apportées par l’appareil. Non seulement l’élimination des imperfections (poussières et rayures), mais aussi la netteté, les couleurs, le grain, l’exposition… Usez cependant de ces réglages avec parcimonie, à moins de rechercher des effets précis. Dans la pratique, un logiciel dédié à la retouche photo sera nettement plus efficace pour les corrections chromatiques.
Choisissez la bonne résolution
La résolution utilisée pour numériser une photo conditionne les possibilités de ses agrandissements futurs : son choix n’est donc pas anodin. Elle se mesure en nombre de points par pouce (ppp, ou dpi en anglais). Plus la résolution est élevée, plus l’image numérique compte de points, donc de détails. Dans le même temps, la taille du fichier augmente en proportion. Il faut donc trouver le bon compromis. Retenez donc, en guise de repère, qu’une résolution de 300 ppp permet l’impression de l’image de départ dans sa taille originale. Ainsi, une photo 10 x 15 cm numérisée en 300 ppp peut être imprimée dans une taille de 10 x 15 cm au maximum – au-delà, la qualité de l’épreuve serait dégradée. Si vous souhaitez la tirer dans un format deux fois plus grand (20 x 30 cm), il vous faut alors doubler la résolution (600 ppp). Appliquons tout de suite ce principe à la numérisation des négatifs et diapos. Leurs dimensions sont de 24 x 36 mm. Il faut donc, grosso modo, les multiplier par quatre pour retrouver le format classique 10 x 15 cm. La résolution nécessaire en ce cas sera donc de : 300 ppp x 4 = 1 250 ppp.
Sauvegardez vos anciennes vidéos
Pour numériser des vidéos anciennes, un boîtier d’acquisition est indispensable. Il en existe de toutes sortes, du plus simple – qui enregistre automatiquement la vidéo sur le disque dur ou sur un DVD sans intervention de l’utilisateur -, au plus performant, généralement livré avec une batterie de logiciels pour un montage vidéo de qualité et toute une collection d’effets spéciaux et de titrages.
Boîtiers différents selon les PC
On distingue par ailleurs deux types de boîtiers : ceux disposant d’une accélération matérielle et… les autres !Les premiers intègrent une puce d’encodage vidéo et sont donc recommandés pour les PC peu véloces, puisque c’est le boîtier qui convertit la vidéo et non le PC.Les seconds, dépourvus de cette puce et donc moins chers, font appel au processeur pour réaliser les calculs d’encodage.La puissance du PC doit alors être suffisante pour faire face à toutes les opérations demandées – il faut compter 3 GHz pour être confortable. Avec un boîtier disposant d’une accélération matérielle, un processeur à 2 GHz devrait largement suffire.Nous avons réalisé ce dossier en utilisant un boîtier USB2 Dazzle Video Creator Platinum, vendu autour de 80 euros. Il propose une accélération matérielle, le logiciel Pinnacle Studio QuickStart, pour faire un peu de montage vidéo, et Pinnacle Instant Recorder, pour convertir directement une vidéo en DVD. Chaque constructeur propose des solutions plus ou moins équivalentes, déclinées en plusieurs versions offrant différents packs de logiciels.Il existe également des cartes internes d’acquisition vidéo. Souvent assez chères, elles sont réservées à un public averti. Elles nécessitent, en outre, d’ouvrir le PC pour être installées.
Installez le boîtier
1 Si vous venez d’acquérir votre boîtier, commencez par installer les logiciels livrés avec. Il suffit d’insérer successivement les différents CD dans le lecteur de disque et de suivre les instructions qui s’affichent à l’écran.Il est probable qu’il vous faille redémarrer le PC à l’issue de l’installation.2 Branchez ensuite le boîtier à une prise USB2 disponible.Le boîtier est alors automatiquement détecté par Windows et prêt à être utilisé.
Reliez le caméscope ou le magnétoscope
Reliez votre caméscope ou votre magnétoscope au boîtier d’acquisition. Pour cela, utilisez idéalement un câble S-Video pour l’image et un câble RCA stéréo (avec deux prises, une rouge et une blanche) pour le son. Malheureusement, si bien des caméscopes proposent ce type de sortie vidéo, la plupart des magnétoscopes n’offrent que le composite. Utilisez alors un câble vidéo composite (prise RCA jaune) pour le branchement vidéo.Notez que les magnétoscopes S-VHS disposent, eux, d’une sortie S-Video.Remarque : Il est parfois nécessaire d’utiliser un adaptateur pour récupérer le signal vidéo et les sorties son du magnétoscope sous forme de prises RCA depuis sa prise Péritel. Ce genre d’accessoire se trouve facilement au rayon audio-vidéo des grands magasins.
Numérisez la vidéo
Les méthodes varient en fonction du boîtier que vous avez acheté, et de vos besoins. Mais le principe est toujours le même.Le boîtier que nous avons sélectionné, le Pinnacle Instant Recorder, permet de créer un DVD contenant l’intégralité de la vidéo analogique. Il suffit pour cela d’utiliser le logiciel Instant DVD Recorder et de se laisser guider par l’assistant. À la fin de l’opération, on se retrouve avec un DVD offrant la copie conforme de la vidéo d’origine. Cette solution offre une très bonne qualité d’image, mais elle limite les possibilités de montage ultérieur. Elle est donc conseillée pour faire une copie numérique pure et simple des vidéos analogiques. Notez qu’il est aussi possible d’utiliser d’autres codecs, comme le DivX ou d’autres dérivés du MPeg-4. Mais, dans ce cas, pour visionner les films obtenus, il faudra obligatoirement passer par l’ordinateur ou par une platine de salon compatible avec le codec utilisé.Si vous prévoyez une phase de montage vidéo afin de couper quelques scènes superflues et d’agrémenter vos films de titres, de transitions ou d’effets spéciaux, il est bien plus efficace de numériser la vidéo en utilisant le codec DV (il faut simplement prendre garde à acheter un boîtier qui propose ce type de compression). Son avantage principal réside dans la possibilité de couper les séquences à l’image près, alors que d’autres codecs, notamment le MPeg et le DivX, ne sont précis qu’à la demi-seconde en raison de l’imbrication des images successives. En contrepartie, le DV est beaucoup plus volumineux – il ne vous faudra pas moins de 13 Go pour stocker une heure de vidéo sur le disque dur de votre ordinateur.
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