S’il y a une chose que l’on ne peut pas reprocher à Nikon, c’est de suivre les modes ou de se plier facilement aux sirènes marketing du moment. En fait, cette phrase devrait être mise à l’imparfait, car cette époque est manifestement terminée. La rentrée va se jouer sur 10 millions de pixels en milieu de gamme grand public ? Pas de problème, on désosse un D70s, on lui installe l’électronique (capteur, système autofocus et écran) du D200 et roulez petit bolide, d’un coup de bistouri on obtient un ‘ nouveau ‘ reflex à 10 millions de pixels.La tendance est aux reflex plus petits et plus légers ? Pas de problème, on profite du rajeunissement de l’électronique du boîtier pour lui faire subir une petite cure d’amaigrissement. Le D80 qui se positionne comme le successeur des D70/D70s est un boîtier légèrement plus compact (il mesure quelques millimètres de moins) et plus léger (dix grammes de moins) que ses prédécesseurs. L’appareil est annoncé à un prix public de 1 000 euros nu et 1 500 euros avec un zoom 18-135 mm.
Un petit D200
Il reprend une partie de la section électronique du D200, à savoir non seulement son capteur 10 millions de pixels mais, peut-être plus intéressant, son système autofocus. Les D70/70s étaient équipés d’un système datant du D100 (un des premiers Nikon numériques professionnels) essayant de définir la bonne mise au point à partir d’une mesure sur cinq zones, alors que le D200 dispose de la génération suivante, plus véloce et mesurant sur onze zones. À l’arrière, même écran que sur le D200, qui conservera en revanche deux avantages sur le D80. Le premier est une qualité de fabrication remarquable, nettement plus robuste que celle des D70/70s/80, laquelle se paye par un poids nettement plus élevé (le D200 pèse 300 grammes de plus que le D80).L’autre avantage du D200 est sa vélocité. Si le D80 hérite de son capteur, il n’hérite pas manifestement de la totalité de sa gestion des fichiers, car il plafonne à trois images par seconde (comme les D70), alors que le D200 atteint cinq images par seconde. Bref, ce ‘ super D70 ‘ a, sur le papier, tous les arguments pour séduire les utilisateurs de Nikon désireux de changer un D70, mais ne pouvant sauter le pas vers le D200. Un joli coup en quelque sorte.L’appareil que nous avons eu entre les mains est un prototype : il n’est donc pas possible de juger la qualité de l’électronique de l’appareil.Cela dit, elle ne devrait ménager que peu de surprise, puisque le D80 reprend les entrailles de l’excellent D200, et que ce capteur est déjà disponible sur le Sony Alpha 100.Gageons donc que les images seront de qualité. Un des points forts du D200 est sa gestion du bruit, nous nous empresserons dès que nous aurons mis la main sur un modèle de série, de vérifier que le ‘ petit ‘ D80 a hérité des mêmes capacités. Sur le plan de la tenue en main et de l’ergonomie globale, le D80 fait un sans-faute… sous réserve d’être habitué aux appareils Nikon. Il reprend la même disposition un rien austère que celle déjà utilisée sur les autres reflex de la firme, du sérieux, de l’efficace et du fonctionnel. Seul petit changement, un bouton sur le côté avant gauche donne un accès direct au bracketing.Une autre bonne surprise : la qualité de fabrication. La différence de poids et de taille au regard du D70 pouvait laisser craindre que le nouvau venu pèche un brin sur ce point. A priori, il n’en est rien. Si effectivement le D80 est plus petit et fait plus léger que son prédécesseur, il dégage la même sensation de qualité. Là encore, il faudra le vérifier à l’usage mais, a priori, il n’y a pas de crainte à avoir de ce côté-là. Au final donc, ce D80 s’annonce comme un boîtier peu original (pas de stabilisateur par exemple, un viseur pas meilleur, voire même légèrement moins bien que celui du D70), mais bien fini et aux performances annoncées intéressantes. En clair, un digne successeur du très sérieux D70 qui, prolongeant la tradition des F801 de l’époque argentique, a été le premier ‘ vrai reflex numérique ‘ pour amateur.
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