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Musique en ligne : Apple mène la danse

Avec son service facile à utiliser, Apple semble avoir trouvé la bonne formule pour vendre de la musique sur Internet. Le succès est déjà là et fait des émules.

Chaque jour, des millions d’internautes téléchargent gratuitement de la musique. Pourquoi payer quand il suffit de se servir sur des réseaux peer-to-peer, comme KaZaA ? Et pourquoi pas, a répondu Apple en lançant iTunes Music Store, un service de vente de musique en ligne limité pour l’instant aux Etats-Unis et aux utilisateurs de Mac. Avec deux millions de titres achetés en quinze jours, le pari semble gagné. Les recherches et les téléchargements sont rapides, les titres disponibles en permanence et la qualité des fichiers audio est toujours bonne. D’autres services payants possèdent pourtant les mêmes atouts, mais aucun n’a connu le succès. Ainsi, Pressplay et MusicNet, n’ont conquis chacun que cinquante milleabonnés en un an. Il faut dire que le système d’achat d’Apple est simple : il n’y a pas d’abonnement et on rapatrie un titre ou un album pour un prix unique, que l’on peut ensuite copier sans payer de supplément. En dépit de ce droit à la copie, Apple a convaincu Sony, Universal Music, Warner, BMG et EMI d’alimenter son catalogue. Ces derniers ont considéré iTunes Music Store comme une expérience peu risquée : les possesseurs de Mac représentant moins de 5 % des utilisateurs d’ordinateur. Le décollage rapide de ce service a secoué les industriels de la musique. Universal Music et Sony viennent de céder Pressplay à Roxio, qui envisage de le relancer sous le nom de… Napster.

Un catalogue étoffé

Avec 200 000 titres disponibles, Apple fait aussi bien que Pressplay et MusicNet, les sites de vente en ligne des majors du disque. Les cinq plus grands labels sont représentés, ainsi que tous les genres : rock, jazz, rap, pop…Dommage que l’on y trouve peu de musique classique ou de titres sortant des sentiers battus. L’ajout de dizaines de chansons supplémentaires chaque semaine devrait à terme combler les lacunes les plus importantes. Mais les amateurs de musique de chambre, d’albums non réédités ou de genres non commerciaux préféreront sans doute encore longtemps les services d’échange gratuit de musique…

Des prix intéressants et pas d’abonnement

Avec iTunes Music Store, on paie à l’unité. Chaque titre coûte 0,99 euros (6 F). L’album de 12 titres revient à environ 10 euros (66 F), soit quelque 5 euros (33 F) de moins que ce que coûte un CD en magasin. La plupart des autres sites payants sont plus chers et exigent des abonnements, souvent aussi complexes à comparer que les forfaits de téléphonie mobile.

Un partage de fichiers facile mais limité

Une fois téléchargées, les musiques peuvent être aisément partagées en ligne. Mais avec des limites. Seulement deux autres Macintosh ont la possibilité d’accéder aux listes de lecture. Le partage se limite de surcroît à l’écoute des morceaux en streaming ; impossible d’enregistrer une musique d’un ordinateur sur un autre. On est loin de la souplesse des réseaux d’échange de fichiers.

Un service simple à utiliser

iTunes 4 est le seul logiciel nécessaire pour acheter, télécharger, écouter et graver d’un clic une sélection de titres. Le moteur de recherche intégré à iTunes Music Store est très rapide. Le catalogue peut être parcouru par noms d’artiste, titres de morceaux ou d’album et genres musicaux. Et il est possible d’écouter les trente premières secondes de chaque morceau avant d’acheter.

Des enregistrements de bonne qualité

Sur iTunes Music Store, il n’y a pas de risque de récupérer des fichiers de mauvaise qualité, ni de rapatrier un morceau de Britney Spears au lieu d’un titre d’Eminem ; des problèmes récurrents sur les systèmes d’échange de fichiers. Les fichiers audio sont encodés au format AAC (Advance Audio Coding), des laboratoires Dolby. L’AAC, également utilisé par les logiciels de compression vidéo MPeg4, est plus compact que le MP3. A qualité égale, un fichier AAC pèse 25 % de moins qu’un MP3.

La gravure de CD sans supplément

Toutes les chansons achetées peuvent être gravées sur CD et transférées sur un baladeur iPod. Et cela ne coûte pas plus cher que si l’on se contente de les écouter en ligne ou sur son Mac. Tous les autres services payants, comme Pressplay ou MusicNet, limitent d’une manière ou d’une autre la copie de titres vers d’autres supports que le disque dur. Et il s’agit d’une option payante. Deux contraintes cependant : seuls quelques baladeurs sont aujourd’hui compatibles avec l’AAC ; et pour éviter toute copie à grande échelle de CD, il est impossible de graver plus de dix fois une même liste de lecture. Au-delà, il faut ajouter ou supprimer au moins un titre de sa playlist pour pouvoir la copier de nouveau dix fois.

Des téléchargements rapides

Les fichiers audio sont hébergés sur des serveurs puissants. Selon les internautes qui ont testé le service d’Apple, les téléchargements se font à la vitesse maximale de la connexion de l’utilisateur. De plus, il n’y a pas d’attente. C’est un avantage par rapport aux logiciels tels KaZaA ou WinMX, avec lesquels un fichier peut être indisponible des heures durant et son rapatriement s’opérer à 4 kbit/s, même avec une connexion ADSL à 512 kbit/s. En outre, les fichiers étant comprimés en AAC, les téléchargements sont environ 25 % plus rapides qu’avec du MP3.

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Alexandre Salque