Une fin d’après midi, dans le New Jersey, un état situé sur la côte Est des Etats-Unis. Abhijna, 17 ans, rentre de l’école et se connecte à Internet pour faire ses devoirs. Quelques minutes plus tard, la voici en contact sur Skype avec son prof particulier. Abhijna est abonnée depuis deux ans aux services de soutien scolaire en ligne TutorVista. Cette société, dont 95 % des abonnés vivent aux Etats-Unis, est située en Inde. A l’autre bout de la connexion, Rahul, 32 ans, professeur de mathématiques et de physique, qui vit et travaille à Bangalore, le centre high-tech du sud de l’Inde, où il est maintenant trois heures et demie du matin…Etonnant ? Pas vraiment : le tarif moyen d’une heure de soutien scolaire aux Etats-Unis oscille entre 40 et 60 dollars de l’heure, tandis que l’accès illimité aux cours TutorVista est facturé 99 dollars par mois. Des chiffres qui font toute la différence pour de nombreux foyers américains qui paient déjà fort cher la scolarité de leurs enfants. ‘ Aux Etats-Unis, si l’enseignement supérieur reste de très bonne qualité, l’école traverse une crise majeure : les classes sont souvent surchargées, et le niveau scolaire en maths et en sciences est particulièrement catastrophique, considère Krishnan Ganesh, le fondateur de TutorVista, une société créée en novembre 2005. Le résultat, c’est que la plupart des élèves ont besoin de soutien scolaire, alors que de nombreux parents ne peuvent pas se le permettre. ‘
Des programmes suivis à la lettre
Aujourd’hui, si les élèves américains sont toujours largement majoritaires, TutorVista compte des abonnés dans treize pays dont la Grande-Bretagne, les Emirats Arabes Unis, la Corée, le Japon, l’Inde depuis le mois de mars dernier, et même la France. A disposition des élèves, des contenus qui suivent à la lettre les programmes scolaires de chaque pays, de la maternelle jusqu’au niveau bac, et dans toutes les matières. Largement en tête, les maths représentent 70 % des demandes d’aide. Viennent ensuite l’anglais, puis les sciences.Abhijna a choisi de combler ses lacunes en maths. Son objectif : intégrer l’année prochaine le collège de son choix. Sur le site TutorVista.com, la jeune fille dispose de matériaux de cours adaptés à l’apprentissage en ligne, d’une fenêtre de tchate, d’un tableau blanc sur lequel son professeur et elle peuvent écrire et dessiner en direct. Chaque soir, entre 16 h et 19 h, elle retrouve son prof préféré : ‘ Je peux poser toutes les questions qui me passent par la tête sans craindre de déranger le reste de ma classe, explique-t-elle. En fait, seul un professeur particulier peut m’accorder toute l’attention dont j’ai besoin. Ne pas l’avoir en face de moi ne change rien. ‘Pas moins de 600 professeurs, majoritairement indiens, travaillent aujourd’hui pour TutorVista. La plupart donnent leurs cours depuis leur domicile. ‘ Nous sommes une compagnie virtuelle, explique Krishnan Ganesh. Même le recrutement est ici réalisé sur Internet. ‘ Ce rouage important de la société emploie près de 20 personnes chargées d’adapter en permanence l’offre à la demande. Des professeurs ont ainsi dû récemment être recrutés à Hong Kong et à Singapour afin de répondre à une demande croissante de cours de chinois aux Etats-Unis.
Intégrer les autres cultures
Il est 23 heures dans les locaux de TutorVista. Une vingtaine d’enseignants s’installent à leurs postes de travail pour assurer la permanence en ligne. Au mur, trois horloges : USA côte Est, USA côte Ouest, et Londres. ‘ A Bangalore, depuis que l’on travaille pour les Etats-Unis, on donne des cours la nuit ! ‘, ce qui permet à Sridhar, professeur d’anglais et de biologie de 25 ans, d’enchaîner deux journées de travail. Pour lui, enseigner en ligne cumule tous les avantages : ‘ Outre le plaisir de dispenser un enseignement beaucoup plus personnalisé, j’ai un feed-back immédiat de la part des étudiants sur l’efficacité de ma méthode de travail. ‘ Au cours d’une formation interne d’un mois, les professeurs de TutorVista intègrent les bases de la culture américaine. Pour s’adapter au média Internet, ils apprennent aussi à travailler de façon plus interactive, à encourager l’élève à participer. La méthode a fait ses preuves si on en croit le développement exponentiel de la société : ‘ Bien sûr quil y a un fossé culturel entre un enseignant indien et des élèves américains, mais je considère que cela fait partie de ce que nous avons à apporter, explique Krishnan Ganesh. Etre exposé à des cultures différentes grâce à Internet est une expérience très positive dans un monde globalisé ! ‘
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