Lecteurs de ce journal, familiers du jargon de l’informatique, vous savez bien entendu ce qu’est un périphérique. D’ailleurs, c’est simple, puisque voilà un vocable fourre-tout qui, après avoir commencé par désigner tous les éléments qui n’étaient pas sur la carte mère (les lecteurs, disques durs et cartes additionnelles nommés ‘ périphériques internes ‘), puis ceux qui n’appartenaient pas à l’unité centrale (écran, clavier, souris), qualifie désormais toutes les autres machines qui, sans faire partie de l’ordinateur lui-même, s’y connectent. Ainsi, on peut voir çà et là, rangés dans la catégorie ‘ périphériques ‘ les baladeurs MP3, appareils photo et autres caméscopes numériques… On sent bien que cette vision d’un univers numérique construit sur le modèle du système solaire, où tout tournerait autour de l’ordinateur, est aujourd’hui dépassée. Car dans cet univers en expansion, l’ordinateur n’est désormais plus le seul soleil. L’appareil photo, le caméscope, le baladeur MP3 et bientôt le téléphone mobile, de plus en plus ‘ multimédia ‘, l’ont rejoint au firmament. Des appareils autonomes, dont la finalité n’est pas de ‘ nourrir ‘ le micro, et qui peuvent dans bien des cas être utilisés sans lui. Du coup, il est facile de renverser le point de vue : pour un passionné d’image, l’imprimante, le disque dur externe, voire le micro lui-même deviennent des périphériques de l’appareil photo numérique ! Mais ce n’est pas parce que ce monde devient multipolaire que l’ordinateur perd de son éclat. Au contraire. Car s’il a tendance à ne devenir qu’un maillon de la grande chaîne numérique, c’est bien le maillon fort. Il n’est certes plus le passage obligé, ni le seul outil de création, mais il est celui qui permet d’aller plus loin, de manipuler, de transformer les données numériques avec le plus d’efficacité et le coût le plus faible. Plus indispensable, peut-être, mais de plus en plus utile… et utilisé. La photo en est encore un bon exemple. Qu’ils aient adopté l’appareil numérique ou qu’ils restent à l’argentique et au scanner, les professionnels succombent de plus en plus nombreux aux charmes de Photoshop pour retoucher leurs clichés, régler les couleurs, voire se lancer dans la modification radicale de leurs images. Le numérique sans ordinateur ?C’est possible. Mais au prix où il est vendu aujourd’hui, il serait dommage de s’en priver… même comme périphérique !
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