Pour moins de 150 euros, il est désormais possible de s’offrir un compact numérique de grande marque. A condition toutefois de ne pas être exigeant sur la qualité et l’ergonomie…
En l’espace de quelques années, les appareils photo numériques ont largement conquis le marché autrefois occupé par leurs équivalents argentiques. Pour les photographes amateurs, le seul frein au remplacement de leur vieux matériel demeurait souvent le prix. Or, depuis peu, les grandes marques (comme Canon, Nikon, Olympus ou Samsung) investissent le marché avec des modèles numériques à prix plancher, certains étant même commercialisés à moins de 100 euros. Des appareils qui ne rivalisent évidemment pas avec les modèles de gamme supérieure, plus perfectionnés et plus performants, mais qui sont tout de même de bien meilleure qualité que les obscurs clones chinois ou taïwanais que l’on trouve sous des marques exotiques.
Les mégapixels ne font pas tout Quelle que soit leur origine, ces appareils présentent de nombreux points communs. Conçus pour être utilisés par des néophytes, ils font la part belle au mode automatique en délaissant, le plus souvent, les réglages manuels tant appréciés des spécialistes. De fait, s’ils proposent de nombreux modes prêt à l’emploi (les modes ‘ scènes ‘ avec des préréglages adaptés aux paysages, aux portraits, etc. ), ils disposent de peu de fonctions avancées.De même, tous possèdent une fonction d’enregistrement vidéo permettant de filmer des séquences animées, mais elle est quelques fois indigente à cause d’une faible définition (320 x 240 pixels), d’une cadence trop basse (10 images par seconde) ou de l’absence pure et simple du son ! Côté optique, les zooms revendiquent le plus souvent un facteur d’agrandissement de 3x. Mais avec de grandes différences en terme de focale… En outre, rares sont les appareils offrant un mode proche du grand-angle (focale courte inférieure à 30 mm), ce qui peut être pénalisant quand on veut réaliser des plans larges (photos de groupe sans recul, paysage, etc. ). On note encore de grandes disparités en termes d’ergonomie et de confort, à la fois à cause des commandes, des menus et de l’écran. Cet élément est d’autant plus important qu’il sert généralement aussi bien au visionnage des images qu’au cadrage, la plupart des compacts d’entrée de gamme étant dépourvus de viseur optique. Autre source de reproches, la réactivité et le temps de mise en route de l’appareil, souvent proche de 5 secondes, trop important pour réaliser des prises de vue sur le vif… Sans parler du temps de latence entre deux photos au flash, qui atteint 10 secondes sur certains modèles ! Une éternité.Enfin, rappelons-le une fois encore, il convient surtout de ne pas se laisser impressionner par les mégapixels que les constructeurs mettent en avant. Nos tests en laboratoire nous le prouvent : la définition d’un capteur ne fait pas tout et un appareil à 4 mégapixels peut produire de meilleures images qu’un modèle à 6 mégapixels. Au contraire, compte tenu de la faible taille des capteurs utilisés dans les compacts (quelques millimètres de diamètre…), une haute définition est souvent synonyme de haute densité de cellules photosensibles, et on déplore de grands problèmes de bruit numérique, en particulier sur les clichés effectués en faible luminosité. Gare à la déception !
Les défauts fréquents Lorsqu’un liseré de couleur (en général violet) apparaît sur un contour qui se détache du fond, on parle d’aberration chromatique. Ce phénomène d’optique se produit sur les zones à fort contraste.
Lorsque les conditions d’éclairage sont mauvaises, le signal provenant du capteur est faible. Il faut donc l’amplifier. Cette amplification engendre ce que l’on appelle le bruit numérique. Sur les photos, il se traduit par des pixels parasites qui donnent à l’image un aspect granuleux et grossier.
Due à l’optique, la distorsion se traduit par une altération des formes géométriques dans l’image, des lignes droites devenant courbes sur la photo. Le phénomène est souvent plus accentué sur les bords de l’image.
Le vignettage est dû à un défaut de l’objectif qui a pour conséquence d’obscurcir les coins de l’image. Flagrant en grand-angle sur certains objectifs, il est souvent faible sur les compacts numériques.
Glossaire Nombre de points élémentaires (les pixels) qui composent une image. Elle correspond au nombre de cellules photosensibles (les photosites) que comporte le capteur.
Attention : définition élevée n’est pas automatiquement synonyme de qualité…
Distance (exprimée en millimètres) qui détermine l’angle de vision d’un objectif : une focale courte (28 mm) correspond à un mode grand-angle (plans larges rapprochés) ; une focale longue (105 mm) à un mode téléobjectif (gros plans à distance). Un zoom (objectif à focale variable) est ainsi défini par l’amplitude de ses focales (35-140 mm).
Unité de mesure de la sensibilité à la lumière. Une sensibilité de moins de 100 Iso correspond à des prises de vue en pleine lumière, une sensibilité élevée (plus de 400 Iso), à des photos réalisées dans des conditions de faible luminosité (en intérieur). Attention, haute sensibilité rime souvent avec bruit numérique…
Ce qui est important La qualité des images produites par un appareil photo dépend de plusieurs éléments, notamment l’optique, le capteur et le circuit de traitement. Contrairement à une idée reçue, la définition du capteur ne garantit rien sur ce point, un modèle à 4 mégapixels pouvant s’avérer bien meilleur qu’un autre à 6 mégapixels. En revanche, sa taille (exprimée en pouces) est généralement un bon indicateur : plus un capteur est grand, plus il est sensible et efficace.
La puissance d’un zoom exprimée en facteur d’agrandissement (3x le plus souvent) n’a pas d’importance. Mieux vaut s’intéresser de son amplitude en équivalent 24-36, mesurée en millimètres (38-105 mm, par exemple). Le premier nombre, qui correspond à la focale la plus courte, doit être le plus petit possible (35 mm ou moins) pour réaliser des plans larges (photos de groupes, paysages). Le second correspond au mode téléobjectif (gros plans à distance).
L’écran LCD joue un rôle capital sur les appareils photo, en particulier sur les compacts, la plupart des modèles d’entrée de gamme étant dépourvus de viseur optique. Il sert ainsi aussi bien à la visée qu’au contrôle des images et aux réglages. Mieux vaut privilégier les appareils dotés d’un grand écran (6 cm de diagonale) avec une définition élevée (plus de 100 000 pixels), un bon contraste et une forte luminosité, pour être bien lisible en pleine lumière.
Pour ne pas rater une photo prise sur le vif (quand un enfant souffle les bougies de son gâteau d’anniversaire, par exemple), il est important d’avoir un appareil réactif. Plus que le temps de mise en route (allumage), c’est la latence à la mise au point de l’autofocus qu’il faut surveiller (elle doit être inférieure à 0,5 s). De même, il ne faut pas négliger la latence entre deux photos consécutives ainsi que le temps de recharge du flash, qui peut être pénalisant dans certaines situations.
Comment nous avons testé Le temps séparant la pression sur le déclencheur et l’obtention de l’image a été mesuré en photographiant un écran cathodique affichant un chronomètre numérique associé à une électronique externe de déclenchement. Cette mesure du temps de latence s’est effectuée au centième de seconde près, en réglant l’écran à une fréquence de rafraîchissement élevée (120 Hz) (1). Un jury d’ingénieurs et de journalistes a ensuite noté l’ergonomie des boutons d’accès aux fonctions et la clarté des menus, ainsi que la qualité du viseur optique et de l’écran LCD de chaque appareil.
Les ingénieurs ont mesuré le pouvoir séparateur du couple optique-capteur, qui détermine la précision de l’image en photographiant une mire Iso constituée de traits extrêmement fins et convergents vers un point. Cette mesure rend ainsi compte de l’aptitude des appareils à discerner les lignes très rapprochées (2). Ensuite, les ingénieurs ont évalué le flou, la distorsion (déformation de l’image), les aberrations chromatiques (apparition de franges colorées) et le vignettage (assombrissement des coins) des images à l’aide du logiciel DXO Analyser et d’une mire spécifique. La fidélité des couleurs a été analysée en photographiant une mire Gretag Macbeth (3). Pour évaluer le bruit numérique à la sensibilité minimale et à 400 Iso, les ingénieurs ont utilisé un logiciel conçu en interne avec la société Matlab. Enfin, ils ont photographié une nature morte et affiché le résultat sur un écran 30 pouces de 4 millions de pixels, afin que le jury note la fidélité des couleurs et le piqué de l’image prise par chaque appareil.
A notre avis : Pour quelques euros de plus… Disons-le clairement : la qualité d’image de la plupart des appareils photo à petit prix que nous avons testés n’est pas satisfaisante. Certes, elle suffit pour des photos de tous les jours, mais elle reste sensiblement inférieure à celle des modèles de la catégorie supérieure. Et c’est bien là le problème : pour environ 200 euros, on trouve sur le marché des modèles un peu plus anciens dont le prix a baissé, mais bien meilleurs sur le plan qualitatif. C’est le cas de nombreux appareils que nous avions appréciés lors de notre comparatif du numéro de janvier, comme le Canon A620, ou le HP R717, par exemple, qui sont encore disponibles en magasin ou sur Internet. Bref, mieux vaut alourdir la facture d’une poignée d’euros et s’offrir un appareil correct…
Le choix de l’Ordinateur Individuel : Samsung Digimax S500 Le meilleur choix Commercialisé à un tarif raisonnable (169 euros), ce modèle surpasse nettement ses concurrents par sa qualité générale. Il obtient la meilleure note en richesse fonctionnelle, en raison notamment de son très large écran LCD (6,1 cm) et de son mode vidéo performant. C’est également l’appareil le plus réactif de ce comparatif, ce qui en fait un bon outil pour les photos prises sur le vif. Surtout, il brille par sa qualité d’image, plus que correcte, qui se caractérise par un bon respect des couleurs (en particulier des teintes chair) et une excellente gestion du bruit.
Digimax S500 – Samsung : Le meilleur choix Ce modèle de Samsung obtient la meilleure note globale, surpassant tous ses petits camarades grâce à sa qualité d’image très satisfaisante (la meilleure de notre comparatif ). Certes, sa précision est juste correcte et on note quelques aberrations chromatiques (sans gravité). Mais il produit très peu de bruit numérique et respecte très bien les couleurs en basse sensibilité. En outre, il lui faut à peine plus de 2 secondes pour se mettre en route. Et sa réactivité à la mise au point et à la prise de vue avec flash se révèle des plus satisfaisantes. De plus, sa petite focale (35 mm) est assez courte pour les plans larges (photos de groupes et paysages). Tout aussi appréciables, son grand écran LCD (6,1 cm) et son mode vidéo très performant (30 images par seconde en 640 x 480 points). Dommage qu’il soit dépourvu de viseur optique.
Points forts
Bonne qualité globale Bonne réactivité Grand écran LCD Focale assez courte Mode vidéo performant
Points faibles
Pas de viseur optique
Prix
169 euros
EasyShare C330 – Kodak : Peu d’attrait Quelconque, ce modèle, ne présente guère d’attrait. Son écran est petit (juste 3,8 cm!), sa réactivité moyenne, et sa qualité d’image décevante, notamment à cause d’un manque de piqué et de respect des couleurs, même si l’on apprécie le faible vignettage des images qu’il produit. Seul point positif : sa focale courte (34 mm) bien adaptée aux plans larges.
Points forts
Focale assez courte
Points faibles
Petit écran LCD Respect des couleurs en net retrait
Prix
139 euros
FE-115 – Olympus : Pas très brillant Avant-dernier de notre comparatif, le FE-115 pèche surtout par la médiocre qualité des clichés qu’il produit : manque de respect des couleurs, distorsions, bruit numérique, le tableau n’est pas brillant. En outre, son flash met une dizaine de secondes à se recharger et son mode vidéo est vraiment indigent. Seuls atouts : son stabilisateur d’image (une fonction rare) et l’ergonomie, de ses menus et de ses boutons.
Points forts
Stabilisateur d’image Menus ergonomiques
Points faibles
Bruit numérique fort Non-respect des couleurs Réactivité passable avec flash Petit écran LCD
Prix
149 euros
PhotoSmart M425 – HP : Talents gâchés Le PhotoSmart M425 dispose d’atouts qui auraient pu faire de lui un bon appareil (il arrive troisième de ce comparatif ). Plébiscité par notre jury pour son respect des couleurs, il souffre peu des aberrations chromatiques et du bruit numérique. Quand son flash est activé, son temps de latence entre deux photos est relativement faible (3,88 s). Mais c’est l’un des moins réactifs lors de la mise au point (0,75 s). Autre bémol, il produit des images floues à pleine ouverture (par faible luminosité). Plus grave, son écran LCD est particulièrement médiocre, ce qui est d’autant plus gênant qu’il n’y a pas de viseur optique puisque l’appareil n’en dispose pas. Médiocre, le mode vidéo ne vient même pas rattraper l’ensemble.
Points forts
Très bon respect des couleurs Peu de bruit numérique Bonne réactivité avec flash
Points faibles
Images floues à grande ouverture Mise au point lente Pas de viseur optique Mode vidéo médiocre
Prix
149 euros
Coolpix L4 – Nikon : Juste compact Sans être mauvais, ce modèle très compact (9 x 6,2 x 3,5 cm) et léger (160 g) ne brille sur aucun point. Son écran LCD est moyen (5,1 cm), comme son ergonomie, ses fonctions (un mode vidéo sans son !) et sa qualité d’image. Certes, il reproduit fidèlement les teintes chair (ce qui n’est pas rien !) et produit très peu de bruit numérique à basse sensibilité (50 Iso). Mais il souffre de son manque de précision et d’un taux important de distorsion en focale courte.
Points forts
Respect des teintes chair Peu de bruit Compact et léger
Points faibles
Qualité d’image passable Distorsions importantes Sensibilité limitée à 200 Iso Mode vidéo sans son
Prix
159 euros
Caplio RR630 – Ricoh : Correct mais trop lent Seul modèle de notre sélection équipé d’un capteur de 6 millions de pixels, le Caplio RR630 se distingue par un mode manuel : une caractéristique peu courante dans cette catégorie d’appareils qui permet de régler à souhait les paramètres de prise de vue (temps de pose, sensibilité, etc. ) en outrepassant le classique mode automatique. En terme de qualité d’image, le Caplio RR630 obtient une note globale correcte (aussi bonne que le Digimax S500 de Samsung), avec de bons résultats sur la distorsion, la netteté et les aberrations. Mais, comme sa sensibilité est limitée à 200 Iso, les prises de vues par faible luminosité ne donnent pas de bons résultats. On regrette également son manque de réactivité : près de 6 secondes pour la mise en route, et autant pour recharger le flash… C’est trop !
Points forts
Bonne qualité globale d’image Mode manuel Ecran LCD de bonne qualité
Points faibles
Manque de réactivité Sensibilité limitée à 200 Iso Mode vidéo basse définition
Prix
159 euros
PhotoSmart E327 – HP : Vraiment médiocre A 99 euros, on ne pouvait pas s’attendre à des miracles. Sans surprise, le PhotoSmart E327 termine bon dernier de ce comparatif. Franchement mauvais en terme de qualité d’image et très lent, il ne bénéficie même pas d’un zoom. Seul son écran LCD relève (un peu) la moyenne. A éviter.
Points forts
Prix bas Ecran LCD correct
Points faibles
Qualité d’image décevante Manque de réactivité Absence de zoom Pas de viseur optique
Prix
99 euros
FinePix A400 – Fujifilm : Peu d’atouts En terme de qualité d’image, le FinePix A400 n’est pas mauvais. Certes, les clichés qu’il produit sont quelquefois entachés d’aberrations chromatiques et la fidélité des couleurs n’est pas au rendez-vous. Mais ils s’avèrent très peu bruités, même à 400 Iso, ce qui est appréciable en faible luminosité. Hélas, ce modèle souffre de défauts handicapants : il est lent à réagir, son petit écran LCD se révèle médiocre, et son mode vidéo est quasiment inutilisable, avec sa basse définition et son débit ridicule : seulement 10 images/seconde !
Points forts
Excellente gestion du bruit numérique
Points faibles
Ecran LCD de qualité médiocre Réactivité moyenne Mode vidéo inutilisable
Prix
159 euros
PowerShot A430 – Canon : Oui, mais… Tandis que tous ses concurrents se contentent d’un modèle 3x classique, le PowerShot A430 possède un zoom 4x. Las, si la focale longue (156 mm) est appréciable pour les prises de vues lointaines, la courte (39 mm) n’est pas adaptée aux plans larges… De même, son écran LCD est de bonne qualité, mais un peu trop petit (4,6 cm). Et si sa réactivité est très correcte (deux secondes pour s’allumer, très bon mode rafale), il souffre de son flash lent (près de 6 s pour se recharger) et de courte portée (2 m). Enfin, si les photos sont globalement de bonne qualité, notamment pour le respect des couleurs, elles manquent de piqué. Et son mode vidéo a un débit trop faible. Dommage…
Points forts
Bon respect des couleurs Réactivité correcte Focale longue Ecran LCD de bonne qualité
Points faibles
Flash lent et faible Piqué médiocre Mode vidéo saccadé
Prix
179 euros
Optio 50L – Pentax : Un écran remarquable L’Optio 50L se distingue d’emblée par son grand écran LCD. 6,4 cm de diagonale d’excellente qualité, qui procure un confort indéniable. Autre atout, sa focale minimale de 32 mm, qui autorise les plans larges. Côté image, même si les couleurs ne sont pas restituées fidèlement, les clichés produits sont globalement de qualité correcte. Cependant, ce modèle manque de réactivité, notamment à la mise en route. Et son mode vidéo est vraiment médiocre.
Points forts
Grand écran LCD Focale grand-angle Qualité d’image correcte
Points faibles
Manque de fidélité des couleurs Mode vidéo médiocre Pas de viseur optique Sensibilité limitée
Prix
149 euros
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