Des boîtes de Prozac en libre-service, des cartons de Xanax, de Viagra et de DHEA, à portée de main… Le rêve de tout hypocondriaque ? La réalité sur Internet, où les rayonnages des pharmacies en ligne regorgent de
médicaments, très faciles à se procurer, souvent sans la moindre ordonnance. KwikMed, WorldPharmacy ou
Anagen.net proposent ainsi de livrer, dans le monde entier, tout et n’importe quoi, du Cialis (le super Viagra, contre les troubles de l’érection) au Xenical (contre l’obésité), en passant par le
Roaccutane (contre l’acné) ou le Valium. Selon l’une de ces officines qui souhaite conserver l’anonymat , les livraisons vers la France se feraient de plus en plus nombreuses, depuis un an. En vedette : les médicaments non autorisés dans
l’Hexagone, comme la DHEA, mais aussi les antibiotiques et surtout le Cialis, qui coûte jusqu’à trois fois moins cher, frais de port compris. Les commandes s’effectuent, la plupart du temps, sans aucune vérification : il suffit de remplir un
court questionnaire médical. Selon une enquête de la TSR (Télévision suisse romande), seuls 5 des 29 plus grosses pharmacies en ligne demandent effectivement une ordonnance. Inquiétant. La FDA (Food and Drug Administration), aux Etats-Unis, lutte
depuis quelques années contre ces pratiques. A plusieurs reprises, elle a tenté de faire fermer certains sites, comme Anagen.net. Sans aucun succès. En France, on semble vouloir ignorer ce phénomène inquiétant. Pourtant, recevoir des médicaments de
l’étranger n’est pas sans risque. Outre les dangers liés à l’automédication, la loi stipule qu’une autorisation de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé est nécessaire pour tout médicament envoyé par voie postale. Mais les
douanes ont-elles les moyens de vérifier tous les colis qui entrent sur le sol français ? De fait, la plupart des médicaments arrivent sans problème, en se fondant dans la masse… L’autre menace, ce sont les sites non autorisés dans leur
pays : là, il n’y a en effet aucune garantie sur la qualité ou les dosages réels. Il est grand temps que le gouvernement se penche sur la question, en étudiant enfin, par exemple, l’ouverture de pharmacies françaises online.
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