l’OI : Qu’est-ce qui vous a amené à l’Internet mobile ?MR : C’est une valeur qui s’inscrit dans un marché de consommation, associée à un objet à fort potentiel marketing, le téléphone portable. Le mobile est devenu le premier objet communicant. Trois piliers donnent corps à cette présence : les fabricants, les opérateurs mobiles et les majors de l’Internet. Nous avons dépassé la période de gestation où le WAP (Wireless Application Protocol), lancé trop tôt, ne satisfaisait pas les utilisateurs. À cela s’ajoutait une politique tarifaire trop chère, qui a évolué grâce aux forfaits illimités. Enfin l’apparition de la 3G et 3G+ est venue doper le marché. De plus, l’Internet mobile n’est pas l’Internet ‘ normal ‘. Le service est identique, mais l’utilisation est différente. La mobilité a besoin de pertinence, de rapidité. Restait à inventer un principe de présentation et d’accessibilité à l’Internet adapté à cette nouvelle donne.l’OI : Sur quels critères vous êtes-vous appuyé ?MR : L’étude que nous avons menée a identifié trois profils d’utilisateurs de l’Internet mobile : les geeks, intéressés par la technologie et ses derniers développements ; les professionnels urbains, entre 30 et 45 ans, qui ont besoin d’être connectés en permanence ; les adolescents pour qui le mobile est un outil d’identité sociale. Cette niche est très active en Europe : les adolescents sont de gros consommateurs du Web 2.0 et souhaitent le retrouver dans leur téléphone portable. À cela s’ajoute un aspect ludique, pratique et interactif que nous avons travaillé avec Goojet.l’OI : Que proposez-vous aux utilisateurs ?MR : Goojet est un service gratuit qui permet de configurer son bureau virtuel mobile grâce à des applications qui s’installent depuis son PC vers son téléphone. Nous sommes encore dans un modèle d’apprentissage, en phase de qualification d’audience. Nous sommes très à l’écoute des utilisateurs, pour lesquels la notion de rapidité est primordiale. Nous travaillons beaucoup sur l’ergonomie afin de réduire les temps de latence. Autres bases de nos services : l’interactivité et la personnalisation. On n’a pas tous les mêmes besoins, l’usage est donc centré sur l’utilisateur, ses demandes, ses attentes.l’OI : Quelle est l’originalité de votre environnement ?MR : Nous poussons l’interactivité au-delà de ce qu’un portail classique peut le faire. De par les milliers d’applications que nous proposons météo, journaux en ligne, envois d’informations, galerie et partage de photos… avec en plus une dimension sociale et collaborative : tchatroom, téléconférence, réseaux sociaux. L’utilisateur organise et hiérarchise ses contenus à loisir.l’OI :Vers quoi allez-vous évoluer ?MR : Nous sommes à un point d’inflexion. L’infrastructure est disponible, les idées ne manquent pas et nous abordons une courbe ascendante grâce à la 3G. Les utilisateurs demandent plus de pouvoir sur le téléphone mobile par rapport au PC. Les services mobiles sont en pleine évolution. Le téléphone va devenir une extension numérique de notre personnalité. On travaille à rendre ces services accessibles tout en les personnalisant.
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