De quand date votre dernière photo ? Quand avez-vous, pour la dernière fois, appuyé sur un déclencheur, qu’il s’agisse de celui d’un reflex sérieux à gros zoom, ou au contraire d’un téléphone équipé de
son minuscule objectif ? Était-ce il y a une heure, un jour, un mois ? Parions que ce n’est pas très vieux ; car, avec la révolution numérique, on photographie toujours davantage.Alors que chaque boîtier argentique voyait passer en moyenne trois ou quatre films par an, pour à peine plus d’une centaine d’images, le propriétaire d’un appareil numérique n’hésitera plus à en mitrailler la
même quantité lors d’une seule soirée réussie… On se sent d’autant plus à l’aise pour saisir tous les instants de sa vie que le recours à un tiers – le photographe de quartier – n’est plus
obligatoire.La photographie numérique permet ainsi de créer un véritable journal intime visuel, qui satisfait les tendances à la fois narcissiques et exhibitionnistes de la société du spectacle dans laquelle nous vivons. On voit ainsi fleurir sur
le web des moblogs, contraction de mobile weblog où se partagent des instantanés d’intérêt… très variable.On peut pourtant espérer qu’en pratiquant la photographie, avec cette fougue inédite, nos contemporains acquièrent peu à peu une culture de l’image qui leur faisait encore défaut – tout comme l’école a permis
aux générations de la fin du XIXe siècle d’accéder à la culture littéraire. C’est désormais toute la vie que nous pouvons raconter en images…(*) rédacteur en chef de Photo & Video Numérique
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