Pour en finir avec les inextricables embouteillages londoniens, la mairie de la capitale britannique a décidé d’employer les grands moyens. Depuis le 17 février dernier, les automobilistes doivent acquitter une taxe de 5 livres par jour (7 euros) s’ils veulent circuler dans le centre de Londres. La Congestion charge, ou ‘ taxe d’embouteillage ‘, s’applique du lundi au vendredi, de 7 heures à 18 h 30, sauf les jours fériés, à tout véhicule roulant dans le périmètre de 20 km2 s’étirant de la gare Victoria, à l’ouest, au célèbre Tower Bridge, à l’est. Impossible de manquer l’entrée de la zone payante : un énorme marquage barre l’entrée du centre.
Gare aux mauvais payeurs !
Le maire Ken Livingstone entend ainsi réduire le flot de voitures de 20 % et inciter les usagers à prendre les transports en commun. ‘ Dans le centre de Londres, les automobilistes passaient la moitié de leur temps dans les embouteillages ‘, affirme la mairie qui estime que la perte de temps occasionnée par les bouchons représente un coût de 2 à 4 millions de livres (3 à 6 millions d’euros) par semaine pour l’économie locale. Au passage, la taxe permettra de collecter 130 millions de livres (183 millions d’euros) par an. Une somme qui sera directement affectée à l’amélioration des transports publics.Mais pour que ce nouveau système fonctionne, encore faut-il que la taxe soit réellement acquittée par tous les automobilistes concernés. Or, pas question d’installer des péages, qui seraient synonymes de nouveaux bouchons, dans le centre de Londres. Pas question non plus d’instaurer une vignette mobilisant une myriade d’agents de la circulation. La mairie de Londres a donc opté pour une solution high tech : le péage électronique. Les automobilistes doivent simplement payer leur taxe à l’avance ou le jour même jusqu’à 20 heures, dans les postes, dans certains commerces, sur Internet et même via leur téléphone portable, par un message SMS. Dès que le paiement est effectué, le numéro d’immatriculation du véhicule est immédiatement archivé dans une base de données. Et gare aux mauvais payeurs : l’informatique veille !Pour vérifier le paiement de la taxe, plus de 200 points stratégiques sont désormais surveillés par des caméras vidéo. Situées aux entrées et aux sorties de la zone, ainsi qu’aux carrefours principaux de la capitale, elles ont l’?”il sur tout. Les images sont enregistrées en continu, et aussitôt traitées par un logiciel de reconnaissance automatique des plaques minéralogiques (l’ANPR, sigle de Automatic number plate recognition) qui lit et enregistre le numéro de chacune des plaques défilant sur les images.Une fois la plaque déchiffrée, le logiciel confronte automatiquement le numéro à la base de données des véhicules ayant acquitté la Congestion charge pour la journée concernée. Si le numéro correspond et que la taxe a été payée ou que le propriétaire figure sur la liste des automobilistes bénéficiant d’une exception ou d’une réduction particulière, tout va bien. Les images seront automatiquement effacées au bout de 24 heures. Dans le cas contraire, l’image est mise en mémoire. Chaque soir, à minuit, l’ordinateur central stocke ainsi tous les numéros des véhicules dont le chauffeur aurait dû payer la taxe mais ne l’a pas fait.‘ Nous vérifions manuellement chaque image avant d’adresser une contravention à son conducteur ‘, explique la mairie. Les amendes sont sévères : compter 40 livres (56 euros) si l’amende est réglée dans les 14 jours suivant l’infraction, puis 80 livres (112 euros) pour un paiement deux semaines plus tard et 120 livres (170 euros) pour un retard dépassant 28 jours.
Des résultats encourageants
Les premiers résultats de la Congestion charge se révèlent en tout cas plus qu’encourageants pour Ken Livingstone. Les premières semaines de mise en service du système sont marquées par une baisse de 20 % du trafic et par des rentrées financières importantes, avec environ 100 000 paiements par jour. Forte de ce succès, la Congestion charge pourrait bien faire des émules dans d’autres grandes villes !
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