A 15 ans, Thomas possède une console Xbox, mais il compte bien la remplacer par une Xbox 360 dès Noël prochain. Consciencieusement, il met chaque mois quelques euros de côté. Pour cet adolescent rencontré dans une boutique de jeux vidéo du 11e arrondissement de Paris, économiser pour sa future console est une véritable gageure : l’achat de jeux pour son actuelle Xbox ponctionne une part importante de son budget. Alors il minimise ses dépenses en achetant des jeux d’occasion. ‘ La plupart du temps, je n’y gagne vraiment pas grand-chose, confie-t-il. Mais un jeu Xbox neuf vaut quand même plus de 55 euros, et là, je ne peux vraiment pas suivre. ‘ Et Thomas reçoit 60 euros d’argent de poche par mois, soit un peu plus que la moyenne française qui, selon une étude Ipsos-Sofinco, se situe à 47 euros pour les jeunes de 14 à 17 ans. ‘ Entre copains, on se prête et on s’échange des jeux, mais les vrais hits, j’aime bien pouvoir les conserver pour y rejouer plus tard ‘, ajoute Thomas.
Attirer les clients vers le neuf
Thomas n’est pas une exception. Les adolescents de son âge recourent facilement au marché de l’occasion pour se procurer les titres auxquels ils rêvent de jouer. Pour les plus jeunes, l’important, c’est de pouvoir flamber dans la cour de récréation avec le tout dernier jeu à la mode. L’aspect financier ne les préoccupe guère… Ce sont donc plutôt leurs parents qui se tournent vers l’occasion.Ainsi, Jean-Claude emmène son fils Théo, 9 ans, acheter des jeux d’occasion pour son GameBoy Advance : ‘ Au début, il rechignait un peu, mais finalement, grâce aux économies réalisées, il a compris qu’il pouvait avoir plus de jeux. ‘ Ce qui n’empêche pas Théo de lorgner avec envie du côté du présentoir des sorties les plus récentes. ‘ Aller dans les boutiques spécialisées pour acheter des jeux d’occasion, c’est avant tout la certitude d’avoir un interlocuteur sérieux, souvent passionné, quelqu’un qui saura décrire à Théo l’intérêt de chaque jeu disponible. Les prix sont rarement très inférieurs à ceux du neuf, car il y a une cote selon la rareté et l’intérêt du jeu. Et Théo préfère les jeux les plus cotés ! Mais comme les boutiques reprennent également les anciens jeux, on s’y retrouve tout de même ‘, conclut Jean-Claude.Pour se procurer des jeux d’occasion, comme pour tout autre bien matériel, deux canaux principaux coexistent : les boutiques spécialisées, et les annonces en direct de particulier à particulier. Pour les boutiques, l’occasion peut représenter une part très importante du chiffre d’affaires. Car malgré des volumes de vente plus faibles, les marges sont bien plus élevées sur l’occasion (près de 50 % du prix de vente) que sur le neuf (environ 20 % du prix de vente).De plus, l’occasion est un moyen d’attirer les clients vers le neuf. Les boutiques qui rachètent réellement les jeux sont rares. Le plus souvent, on ne parle d’ailleurs pas de ‘ rachat ‘, mais de ‘ reprise ‘. En clair, plutôt que des espèces sonnantes et trébuchantes, on vous donne des bons d’achat à valoir sur le rayon des jeux neufs. Quant au montant de la reprise, il est fixé en fonction de l’ancienneté du jeu, de son intérêt, de son état, et… d’une bonne part de mystère ! Chaque boutique, qu’elle fasse ou non partie d’un réseau national comme Score Game ou Micromania, fait un peu ce qu’elle veut. Mais, d’une manière générale, on constate que les jeux les plus récents sont rachetés aux prix les plus intéressants, mais jamais plus de 60 % du prix neuf. Et ils sont revendus avec une remise de… 10 % à 20 %. Une décote tellement maigre qu’il n’est pas rare de voir des jeux récents vendus en promotion moins cher que les occasions !
Dénicher la perle rare
Malgré tout, de nombreux avantages justifient le déplacement dans les boutiques spécialisées : l’importance des stocks, la reprise immédiate de vos anciens jeux, la possibilité de vérifier en direct l’état de ceux qui sont proposés, une garantie pouvant aller jusqu’à un an, la spécialisation de certaines boutiques sur d’anciennes consoles exotiques aux jeux difficiles à trouver…Autre vecteur de l’occasion, les petites annonces, qui ont migré des colonnes des magazines traditionnels vers les pages des sites Internet. Vendre ou acheter un jeu d’occasion sur Internet est devenu un jeu d’enfant. Outre les sites d’actualité, comme Jeuxvidéo.com ou Game-kult.com, on retrouve, dans ce secteur, tous les acteurs majeurs de la vente de particulier à particulier : eBay, Priceminister, 2x moins cher, Amazon, Aucland, Alapage… Chaque site propose son lot d’annonces classées. Avec tous les avantages et inconvénients que comporte la vente directe : charge à l’acheteur de vérifier la fiabilité du vendeur, d’estimer la justesse du prix demandé, etc. Car les vendeurs évaluent leurs jeux en fonction de leurs propres critères. Et si on peut faire de bonnes affaires, l’inverse peut également se produire (voir l’exemple de Myst III, ci-contre). Mais, globalement, la vente de particulier à particulier permet d’acheter des jeux pour PC ou pour n’importe quelle console à des prix bien inférieurs à ceux qui sont proposés dans les boutiques
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