Face à l’essor de la photo numérique, les constructeurs proposent une gamme toujours plus étendue d’imprimantes exclusivement destinées à la photo. En magasin, on les reconnaît aisément : ces modèles, qui s’alimentent uniquement
avec du papier photo petit format, sont plus compacts que les imprimantes traditionnelles.Pour autant, tous ne relèvent pas de la même technologie. D’un côté, il y a les jets d’encre, qui offrent la même qualité d’impression que leurs grandes s?”urs, la simplicité d’utilisation et la portabilité en plus. De l’autre, il y
a les modèles à sublimation thermique, dont les tirages, même en les scrutant à la loupe, ne permettent pas de discerner la moindre trame ou point de couleur ; on dirait des photos argentiques développées en laboratoire !Comment les imprimantes à sublimation thermique permettent-elles d’obtenir de tels clichés ? La réponse se trouve dans leur fonctionnement même, très différent de celui des jets d’encre ou des lasers.
Un point de couleur à imprimer égale un point de couleur imprimé
Littéralement, la sublimation, c’est le passage direct d’un corps de l’état solide à l’état gazeux. Dans une imprimante à sublimation thermique, la cire pigmentée qui tient lieu d’encre est chauffée à près de 200?’C par des
microrésistances réparties sur la tête d’impression. Elle passe ainsi instantanément de l’état solide à l’état gazeux puis, projetée sur la feuille, elle refroidit à son contact et redevient solide.L’intérêt d’un tel procédé, c’est qu’il exploite les propriétés de transparence de la cire. Ainsi, pour imprimer un point d’une couleur donnée, l’imprimante superpose trois couches de cire de densité variable (jaune, magenta et cyan)
qui vont ensemble composer la teinte recherchée, dans une palette de 16,7 millions de couleurs. Avec la sublimation thermique, l’équation est simple : un point de couleur sur l’image numérique correspond à un point de couleur sur la photo
imprimée. Rien à voir avec la technologie jet d’encre (et laser), qui juxtapose un grand nombre de points de couleurs primaires (jaune, magenta et cyan), de taille variable, pour reproduire, par effet optique, un point de la couleur recherchée. Il
n’est pas surprenant, dans ces conditions, que les imprimantes à sublimation affichent des résolutions de 300 p/p alors que les jets d’encre revendiquent des résolutions allant jusqu’à 9 600 x 2 400 p/p.Dans ce dernier cas, un point de couleur sur l’image numérique correspond en fait à une nuée de points de couleur sur la photo imprimée. Cette tricherie optique, utilisée par les imprimantes à jet d’encre ou laser, est parfois visible
à l’?”il nu, sous forme de trame ou de points apparents ; un défaut absent des impressions par sublimation thermique.Par ailleurs, les photos obtenues par sublimation sont dénuées de bavures, le passage direct de la cire de l’état solide à l’état gazeux puis, inversement, du gazeux au solide, permettant d’éviter ce problème. Seul inconvénient de
cette technologie : la couleur noire est obtenue de façon composite (par superposition des trois couleurs en densité maximale), ce qui ne permet pas d’obtenir un noir franc. Ce type d’impression s’avère donc inadapté aux tirages noir et
blanc.
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