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L’héritier tardif

Dans le petit monde des caméscopes destinés aux ‘ amateurs avertis ‘ ou aux ‘ professionnels désargentés ‘, l’arrivée du FX7 est un petit événement. Pour…

Dans le petit monde des caméscopes destinés aux ‘ amateurs avertis ‘ ou aux ‘ professionnels désargentés ‘, l’arrivée du FX7 est un petit événement. Pour en comprendre l’importance, un petit retour en arrière s’impose. Le VX2100, caméscope DV plébiscité par les amateurs pointilleux et autres réalisateurs de courts-métrages à la bourse plate, a disparu du marché sans être réellement remplacé. Il était le dernier de la lignée DV et il était normal que son successeur soit au format HDV (haute définition sur cassette), mais Sony a alors sorti le FX1, cher et surtout beaucoup plus gros. Le FX7 qui arrive aujourd’hui est le véritable successeur du VX2100, avec le même gabarit et une ergonomie très proche.Comme il est de règle chez Sony, la version grand public FX7 aura une déclinaison professionnelle sous le nom de HVR-V1E (tout comme le VX2100 l’avait eue avec la célébrissime PD170, ou encore le FX1 avec la HVR-Z1E). C’est la version grand public FX7 que nous avons essayée. Sur un strict plan de l’ergonomie, les habitués des caméscopes Sony se trouveront immédiatement à leur aise.Toutefois, l’appareil manque de boutons dédiés pour l’accès aux fonctions. Par exemple, l’accès aux commandes du diaphragme ou du décalage de l’exposition m’a semblé inutilement complexe. J’avoue ne pas être un grand fan des menus et la logique de celui du FX7 m’a parfois échappé. Ainsi, le réglage du contraste se trouve dans le menu principal, mais celui de la netteté ou du décalage de la balance des blancs dans les profils d’image. Étrange… Par ailleurs, les boutons et molettes sont vraiment petits. En pratique, si le FX7 offre des possibilités de réglages extrêmement étendues, son ergonomie oscille entre l’exhausitivité susceptible de séduire un aspirant professionnel, et la simplicité susceptible de rassurer un utilisateur peu aguerri. Pour ce qui est de la taille, du poids et de l’équilibre général, son gabarit est parfait pour un caméscope de point. Il est bien plus maniable que le FX1, voire que le Canon XH A1, son rival direct. L’écran est d’excellente qualité, lisible et clair. Il est secondé par un viseur d’une qualité tout à fait remarquable.

Un choix de capteurs curieux

Alors qu’à ce niveau de gamme, la règle est de disposer d’un groupe de capteurs d’un tiers de pouce, Sony a opté pour trois capteurs plus petits (1/4 de pouce). La qualité des capteurs utilisés n’est pas en cause, il s’agit de trois capteurs CMOS ClearVID qui fournissent par bonne lumière une excellente image. En gros, lorsque la lumière est bonne, il est impossible de distinguer l’image d’un FX7 de celle d’un FX1. Sur ce point, le choix de Sony semble donc être le bon. Le jugement s’inverse lorsque la lumière baisse. Dans des conditions de faible éclairage, le FX7 donne une image extrêmement moyenne.

Sensibilité, où es-tu ?

Cela devient une habitude, les tri-CCD haute définition sont tous en retrait en basse lumière par comparaison avec les modèles DV. Dans le cas du FX7, la déception est d’autant plus grande que les machines dont il est l’héritier, les VX2100 et PD170, étaient d’assez loin les meilleurs caméscopes en basse lumière. Cette caractéristique a fait de la PD170 la machine de référence de nombreuses agences d’actualités. Le FX7 est loin, très loin de cela.Lors du test, j’ai eu à filmer entre autres le mariage d’un couple d’amis, exercice ultra-classique pour un caméscope. En intérieur, il est impératif d’augmenter le gain et alors, en dépit de ce que j’ai pu lire ici ou là, l’image devient très granuleuse. Certes, elle conserve une lisibilité bien meilleure qu’une image DV au même degré de dégradation, mais il n’empêche, Sony nous avait habitués à mieux.

Optique et stabilisation

Sur le plan optique, le FX7 est équipé d’un zoom griffé Carl Zeis qui, comme celui du FX1, est excellent. Les images sont fouillées et l’exposition en mode automatique est de très bonne qualité, y compris dans des conditions exigeantes. Il faut vraiment placer le caméscope en contre-jour franc pour qu’il se trompe, chapeau ! Par ailleurs, le stabilisateur est remarquable. La stabilisation, importante en vidéo de façon générale, l’est encore plus en haute définition où le moindre défaut se voit beaucoup. Sur ce plan, le FX7 est au-dessus de tout reproche.

Le son, c’est bon

Le son, c’est même très bon. Hélas, pas celui que produit le FX7. Comme il est de coutume chez Sony, la disposition d’entrées XLR et de fonctions de gestion fine du son est réservée aux modèles professionnels. En clair, la version HVD-V1E dispose d’une section son impeccable, mais le FX7 est à peine mieux équipé qu’un caméscope familial à 1 000 euros. C’était autrefois admissible, mais l’arrivée des XH A change considérablement la donne.

Entre deux chaises

Le VX2100 était le champion de la sensibilité. Le FX7 n’est le champion de rien et, du coup, pour un tarif peu ou prou similaire, le Canon XH A1 propose un niveau de prestations très supérieur. En pratique, le FX7 va souffrir de la comparaison avec le Canon alors que son positionnement semble différent. Le Canon est un ‘ petit caméscope HDV haut de gamme ‘, le FX7 est, lui, un gros caméscope HDV familial. Dans ce cadre, il fera merveille, paraîtra plus simple et l’indigence de sa section audio passera inaperçue. Le véritable concurrent du XH A1 est la version professionnelle du FX7, le V1E, mais qui vaut nettement plus cher que cet astucieux Canon.

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Luc Saint-Élie