Ils organisent leur tranquillité
Pour vivre heureux, vivons cachés. C’est la maxime la plus populaire chez les passionnés de peer-to-peer (P2P). Pour être tranquilles, ils sont en effet de plus en plus nombreux à désactiver l’option de KaZaA
‘ En savoir plus sur cet utilisateur ‘, ou son équivalent sur les autres outils. Cela empêche les membres de la communauté et potentiellement les enquêteurs des maisons de disques d’afficher la
liste des fichiers qu’ils partagent, tout en les laissant accessibles individuellement. Cette méthode a tellement de succès que l’option est désactivée par défaut dans les dernières versions de KaZaA et KaZaA Lite K++.Dans leur désir de rester entre eux, les utilisateurs des réseaux P2P en sont également venus à créer une liste d’adresses IP (identifiant un PC sur Internet) suspectées d’appartenir aux ordinateurs des majors. Un
programme gratuit (Peerguardian) se charge d’en interdire l’accès aux PC des partageurs. Et les dernières versions des logiciels d’échange intègrent même d’emblée un filtre basé sur cette fameuse liste. Cette option, jadis méconnue, est ainsi
devenue le réglage indispensable pour ne pas être démasqué… à condition bien sûr de faire confiance en cette liste d’adresses librement assemblée par les internautes !
Ils se cachent derrière des relais
Plutôt que de télécharger eux-mêmes la musique de leur rêve, certains amateurs de P2P passent par des intermédiaires : les serveurs ‘ proxy ‘. Bien connus pour
améliorer les performances des réseaux, ces ‘ relais ‘ sont des ordinateurs disséminés sur Internet, chargés d’aller chercher ce qu’on leur demande. Ils peuvent appartenir à n’importe qui, du
particulier à l’université, en passant par des associations. Parmi eux, certains sont dits anonymes : ils masquent l’adresse IP de celui qui les utilise. Ce sont donc les plus recherchés par les utilisateurs des réseaux d’échange. La liste de
ces proxies régulièrement mise à jour est disponible, par exemple, sur
http://multiproxy.org.Avantage pour les adeptes du P2P : ces relais anonymes ne divulguent aucune information concernant l’utilisateur pour qui ils récupèrent un album de musique à l’autre bout du monde. Les outils les plus répandus
disposent même désormais d’une option qui leur indique le proxy à utiliser. Certains autres ne permettent pas d’opter directement pour un tel relais, mais leurs utilisateurs contournent cet écueil en téléchargeant des logiciels comme Hopster, qui
redirigent le trafic de n’importe quelle application Windows vers un proxy déniché sur Internet. Reste que ces proxies, surtout lorsqu’ils sont gratuits, sont souvent très lents et donc peu adaptés aux échanges de fichiers volumineux.
Ils utilisent des logiciels qui les protègent
Sur Freenet, difficile de savoir Ce réseau, de plus qui fait quoi. en plus utilisé par les adeptes de musique en ligne, cultive le culte du secret. Ceux qui le fréquentent ne partagent pas des fichiers, mais un
espace disque mis à la disposition du réseau. Ensuite, les fichiers sont introduits sur Freenet par n’importe quel membre, personne ne sachant où ils seront stockés. Ils peuvent être déposés dans plusieurs dossiers partagés, n’importe où sur le
réseau. Personne ne connaît leur localisation exacte, et aucun membre ne sait ce que contient réellement le répertoire qu’il a mis en partage sur son propre PC. Pour davantage d’anonymat, chaque PC relié ne connaît que ses voisins immédiats, et le
réseau envoie de façon régulière des messages cryptés destinés à brouiller les pistes. Imparable, mais la tranquillité a un prix : il est très difficile d’y rechercher des fichiers. Personne ne sait réellement ce qui s’y trouve.DirectConnect et Waste, deux autres outils qui ont la cote, permettent, eux, de créer des réseaux privés. Avec DirectConnect, le réseau est constitué d’une multitude de petites communautés, qui bien souvent exigent
des nouveaux membres qu’ils partagent plusieurs gigaoctets de données avant de les laisser franchir la porte.Ses utilisateurs pensent que cela les met à l’abri des majors, peu susceptibles de partager en masse leur propre musique, même provisoirement. Avec Waste, l’idée du club privatif est même poussée à l’extrême : l’outil est
destiné à créer des milliers de miniréseaux d’échange privés, accessibles uniquement sur invitation, et dont le trafic est entièrement chiffré. Pour faire partie dun tel réseau, il est indispensable de se faire connaître… et de se faire
apprécier. Largement de quoi laisser à la porte les enquêteurs des maisons de disques.
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