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L’Etat français déclare la guerre aux pirates

Le président de la République entend donner aux industriels du disque et du cinéma les moyens légaux de lutter contre le piratage. Ces derniers pourraient même être autorisés à traquer les contrevenants sur Internet.

‘ Le vol des films ou des musiques n’est pas tolérable. A chaque fois, c’est un artiste qu’on spolie, c’est la création qu’on met en danger, c’est la culture qui est menacée. ‘ Le message envoyé par Jacques Chirac en plein festival de Cannes a le mérite d’être clair. La chasse aux pirates est ouverte et le Gouvernement, jusqu’ici attentiste, mènera désormais la battue aux côtés des industriels du disque et du cinéma.Aussitôt dit, aussitôt fait. A peine rentré de Cannes, le nouveau ministre de la Culture et de la Communication, Renaud Donnedieu de Vabres, s’est chargé de traduire en action la parole présidentielle. Au Conseil des ministres du 19 mai, il a présenté les grandes lignes de son futur plan de lutte contre le piratage sur Internet, savant mélange de pédagogie et de répression.Premier axe de l’action gouvernementale : l’éducation. Une grande campagne de ‘ sensibilisation des jeunes ‘ sera lancée, avant la fin de l’année, dans les collèges et les lycées. Objectif du locataire de la rue de Valois : ‘ faire clairement comprendre aux jeunes que le téléchargement est illégal et que la création a un prix. ‘ Un message ferme donc, mais ‘ qui ne doit pas, pour autant, incriminer tous ceux qui ne font preuve que de curiosité, sans savoir qu’ils sont dans l’illégalité, glisse-t-on au ministère de la Culture. Il s’agira d’être pédagogue et d’expliquer ce qu’est le droit d’auteur. ‘Les explications risquant de ne pas suffire, le gouvernement veut contraindre au dialogue les professionnels de l’industrie culturelle et les FAI. Objectif : réussir à réconcilier les deux parties afin de développer une ‘ offre payante, légale et attractive sur la musique et le cinéma ‘. Voilà pour le gant de velours. Côté main de fer, le plan gouvernemental prévoit le renforcement des dispositifs législatifs antipiraterie. Après la loi pour la confiance dans l’économie numérique, adoptée en avril, le projet de loi sur le traitement des données personnelles, qui attend l’approbation définitive des sénateurs, doit fournir de nouvelles armes aux industriels du disque et du cinéma. Ce texte devrait notamment les autoriser à se servir des adresses IP pour identifier et contacter les contrevenants, mais aussi leur permettre d’enregistrer les infractions en vue déventuelles poursuites. Sale temps pour les pirates…

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Benjamin Peyrel