Le monde de l’informatique a ses serpents de mer on en parle beaucoup, mais on ne les voit jamais. La ‘ convergence ‘, par exemple. En clair : le mariage de la micro avec… autre chose. Mariages ratés, jusqu’ici. Et voilà qu’on nous en annonce deux nouveaux (l’informatique étant facilement polygame !) : l’un avec la téléphonie mobile, l’autre avec l’électronique grand public. Côté mobiles, l’arrivée de liaisons à haut débit (GPRS, UMTS) suscite celle des téléphones multifonctions. Côté maison, la généralisation du numérique dans tous les domaines de la création et de la diffusion de l’image et du son donne naissance au concept de ‘ PC de salon ‘, centre névralgique du multimédia domestique, qui se pilotera à la télécommande. Techniquement, c’est très bien. Il ne reste plus… qu’à nous convaincre. Nous convaincre du plaisir que vont nous procurer le maniement en virtuose de minuscules boutons, la lecture de son courrier et la consultation du Web sur un écran de téléphone de quelques centimètres carrés. Nous convaincre de l’intérêt de passer par un PC, avec ses risques de plantage, pour regarder la télé ou écouter de la musique vautré dans son fauteuil. Car la frontière demeure vivace entre d’un côté le micro, outil polyvalent, créatif, actif… et complexe ; de l’autre les produits ‘ bruns ‘ (télé, chaînes hi-fi, lecteurs de DVD), qui impliquent comme le téléphone une démarche plus passive, mais dont on attend une grande simplicité. Sans compter la question du prix : non seulement les PC ‘ de salon ‘ sont plus chers que les autres, mais en plus, il est totalement irréaliste de penser qu’une famille pourra tout faire avec un seul micro sans se déchirer ! Il en faudra donc plusieurs. Dans un cas comme dans l’autre, on risque de se heurter au même écueil que l’introuvable domotique (autre célèbre serpent de mer) : nous compliquer la vie dans le but de nous la simplifier. Et nous sommes nombreux à trouver qu’elle est déjà assez compliquée comme ça, la vie. Pourtant, la convergence avance… masquée. Grâce à des appareils simples, lancés par d’obscurs constructeurs asiatiques : des ‘ lecteurs universels ‘ branchés sur la télé, capables de lire tous les formats audio, vidéo et photo gravés sur tous les formats de CD et DVD. Bref, capables de restituer sur l’écran familial les manipulations numériques effectuées sur un vrai ordinateur. Utilisables par tous et vendues à peine une centaine d’euros, les voilà, les vraies machines à nous simplifier la vie.
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