Codes-barres au rayon viande
Depuis la crise de la vache folle et la nouvelle réglementation entrée en vigueur le 1er janvier 2002, les 15 grossistes du hall V1P réservé à la viande ne badinent pas avec la traçabilité des produits. Dès la réception des carcasses, de 20 heures à 3 heures du matin, chaque pièce est aussitôt réétiquetée, via un terminal informatique, en fonction des éléments donnés par l’abattoir. Un code-barres et une étiquette récapitulent la race de l’animal, son lieu de naissance, son lieu d’élevage et son lieu d’abattage. Découpée sur place, chaque pièce est ensuite dûment répertoriée grâce à son code-barres jusqu’à l’achat par les bouchers, restaurateurs, grandes et moyennes surfaces. ‘ Il est impossible de tricher sur l’origine de la viande car nous devons nous baser sur les documents de l’abattoir, explique Hubert Charles, vendeur chez Lag, un des grossistes du V1P. Une viande anglaise ne pourra jamais devenir française : cela ne passerait pas un seul contrôle. ‘ Outre la traçabilité des viandes, l’informatique régit également un système de facturation commun à l’ensemble des grossistes. Le fonctionnement est simple : les acheteurs effectuent leurs achats chez les grossistes de leur choix, mais ils ne paient qu’à une seule et même caisse. Thierry Pitet, boucher à Paris, est satisfait du système : ‘ Cela permet de nous faire gagner du temps. ‘ Du côté des grossistes, la caisse centrale est également plébiscitée car elle offre une véritable sécurité : si un client est suspendu pour une raison ou une autre, le système informatique empêche aussitôt toute transaction. En ce qui concerne le Web, une nouvelle version du site v1p.fr permettra en 2005 aux consommateurs d’en savoir plus : en se référant au numéro de carcasse, qu’ils pourront demander à leurs bouchers, ils retrouveront sur Internet la fiche et le parcours de l’animal, de l’éleveur à l’assiette !
Poissons et balayeuses carburent au GPS
Rungis au petit matin. Les poissons frais du jour à peine arrivés, les 27 camions du Royaume des mers entament leur tournée pour livrer quelques-uns des plus grands restaurants de la capitale, les clients privilégiés de ce grossiste. Mais la flotte est loin d’être éparpillée dans la nature. Grâce au GPS, chaque camion est positionné précisément par satellite sur un écran, et Antoine Mirakoff, le patron, peut garder un ?”il sur le bon déroulement des livraisons. ‘ Cela permet de rassurer nos clients : si un camion est en retard, nous pouvons savoir exactement où il se trouve sans avoir à déranger le chauffeur, explique-t-il. En cas de gros pépins, nous pouvons aussi redécouper la tournée du jour et demander à un autre chauffeur à proximité de venir prêter main forte pour tenir les délais. Le GPS permet d’anticiper les problèmes. ‘ A Rungis, le GPS s’invite aussi au rayon nettoyage. Les camions servant au balayage et au lavage du marché sont eux aussi équipés d’antennes GPS. Dans son bureau de la tour Rungis, Anthony Louedec, responsable du service exploitation et maintenance de la Semmaris, surveille la man?”uvre sur son ordinateur. ‘En pratique, je regarde très peu l’écran, mais cela est très utile en cas de contestation sur le bon nettoyage de telle ou telle zone, explique-t-il. Pour un jour donné, on peut retracer avec précision le parcours d’une balayeuse et se rendre compte si tous les arrêts ont bien été effectués ou non. ‘ Le positionnement par GPS donne aussi la possibilité à l’entreprise d’optimiser le parcours de chaque camion et de fournir au chauffeur un tableau de marche précis pour la journée
Bananes surveillées par ordinateur
Côte d’Ivoire, Martinique, Equateur… Dans le hangar de la société Fruidor, les cartons de bananes s’accumulent au rythme des arrivages. Mais pas question de les goûter : à ce stade, les fruits verts sont comparables à de la pomme de terre remplie d’amidon. Le grossiste va donc donner un coup de pouce à la nature et amener les bananes à maturité en quelques jours. C’est là que l’informatique entre en scène ! Plutôt que de laisser les bananes mûrir de façon anarchique, Fruidor dispose d’un système entièrement piloté par ordinateur. Le principe : à peine arrivées, les bananes sont placées dans l’une de 28 chambres de mûrissage où elles vont être refroidies ou chauffées. Un gaz naturel, l’éthylène (que l’on trouve notamment dans les pommes), est ensuite pulvérisé pour dilater les pores des bananes, permettant ainsi aux fruits de mieux s’oxygéner et donc de mûrir. Jean-Pierre Courcier, ‘ mûrisseur de bananes ‘ professionnel, ne quitte pas des yeux son pupitre de contrôle. ‘ Je suis comme un cuisinier : je concocte mes petites recettes sur ordinateur ‘, s’amuse-t-il. Le traitement, d’une durée de cinq jours en règle générale, dépend de l’origine et de la catégorie des fruits, de la météo mais aussi de la demande des clients, commerçants et grandes surfaces. ‘ Nous amenons les bananes au stade de mûrissement et donc à la couleur exacte voulue par le client, plus ou moins vert, plus ou moins tacheté ‘, explique Jean-Pierre Courcier. Une fois le programme lancé, il n’y a plus qu’à laisser agir. Des sondes placées dans trois bananes témoins enregistrent en temps réel la température à l’intérieur du fruit et l’ordinateur se charge de surveiller la progression du processus. Avec près de 20 ans de métier, Jean-Pierre Courcier reste toujours aussi passionné, mais il ne veut plus entendre parler du goût de la banane. En souriant, il confesse : ‘ J’en ai tellement mangé qu’aujourd’hui, jévite… ‘
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.